Rechercher
Rechercher

Politique - Décryptage

Le Liban tourne en rond, dans une région en ébullition

« Dans les périodes de grands bouleversements, les petits pays doivent se mettre à l’abri pour ne pas être emportés par les tempêtes. » Cette phrase que le président Michel Aoun répétait du temps où il était encore chef du bloc du Changement et de la Réforme revient aujourd’hui en force dans les esprits de ceux qui s’en souviennent. Jamais depuis des décennies, plus particulièrement depuis la chute de l’Empire soviétique, le monde ne s’est trouvé face à une situation aussi confuse et explosive, à l’ombre du terrible bras de fer qui se joue entre les États-Unis d’une part et ses rivaux, la Chine, la Russie et l’Iran, séparément, de l’autre. Après avoir mené le monde, seuls, pendant près de 30 ans, les États-Unis se battent aujourd’hui pour conserver leur suprématie face aux puissances montantes, et ils disposent dans cette bataille d’une arme fatale, le dollar.

Dans ce tableau global où la planète est peut-être à la veille du début d’une nouvelle ère, le Liban n’est qu’un détail, le maillon d’une chaîne qui mène vers l’Iran, en passant par la Syrie et l’Irak, mais un maillon affaibli par les mauvaises gestions économiques et étatiques et surtout par les divisions profondes qui se donnent un air stratégique, tout en n’étant souvent que le reflet des conflits personnels, confessionnels et tribaux.

Au moment où l’Iran a été victime en une seule semaine de trois attaques contre des installations nucléaires et que des rumeurs insistantes pointent les accusations vers les Israéliens, que fait le Liban pour se protéger, sinon tenter de relancer un système moribond et afficher ses divisions ?

Selon des sources diplomatiques libanaises, l’Iran ne peut que riposter à ces attaques, car sa crédibilité est en jeu. D’ailleurs, l’Iran subit actuellement les conséquences dramatiques des sanctions américaines sur sa situation économique et sur sa monnaie locale. En même temps, il doit contribuer à assurer la survie du régime syrien, en dépit des effets désastreux de la loi César, pour ne pas perdre « l’axe de la résistance » qu’il a patiemment construit pendant des années. Quelle sera cette riposte ?

Nul ne le sait encore. Elle pourrait ressembler aux attaques contre la base américaine de Aïn el-Assad en Irak, après l’assassinat du général Kassem Soleimani, en janvier dernier, ou revêtir d’autres aspects. Certaines sources diplomatiques évoquent la possibilité d’une guerre directe entre l’Iran, les États-Unis et Israël, dans le but de faire monter le candidat Donald

Trump dans les sondages en vue des prochaines élections américaines en novembre. Mais une telle initiative reste malgré tout risquée et les Iraniens et leurs alliés pourraient profiter de l’occasion pour frapper la profondeur israélienne. Ce qui plongerait la région dans un chaos encore plus généralisé et peut-être incontrôlable.

Dans ce contexte explosif, le Liban ne dispose d’aucune immunité. Le gouvernement de Hassane Diab cherche à mettre en place des garde-fous ou des perspectives de solution. Mais il se heurte aux opposants du dehors et à ceux de l’intérieur. Il ne bénéficie d’aucune sollicitude internationale. Même les Européens qui lui étaient favorables au début critiquent sa lenteur et l’absence de décisions de réformes. S’il est vrai qu’il y a un certain cafouillage dans l’approche des dossiers économiques, notamment et dans les négociations avec le FMI, le véritable problème est, d’une part, que le pays reste tiraillé entre les intentions du gouvernement et les intérêts de l’Association des banques, ainsi que les agissements du gouverneur de la Banque centrale qui n’est que la partie visible d’un système en place depuis des décennies. D’autre part, les exigences américaines pour débloquer les aides au Liban sont devenues claires : exclure le Hezbollah du pouvoir et neutraliser sa force. D’ailleurs, depuis quelques semaines, des Libanais se font ouvertement l’écho de ces demandes. À deux reprises, ils sont descendus dans la rue pour réclamer l’application de la résolution 1559, dans un développement nouveau. Certes, ceux qui ont brandi cette revendication n’étaient pas très nombreux. Mais il n’en reste pas moins que c’est une démarche inédite qui montre qu’un nouveau seuil est franchi dans le plan visant à isoler politiquement et populairement le Hezbollah. La riposte de ce dernier ne s’est d’ailleurs pas fait attendre puisqu’il a réitéré son appui au gouvernement de Hassane Diab, coupant court à toutes les idées lancées pour le changer. L’ancien président du Conseil et chef du courant du Futur Saad Hariri a bien compris le message et il en a profité pour annoncer qu’il posait des conditions à son éventuel retour à la tête du gouvernement en sachant que ces conditions ne sont pas réunies pour le moment. Quant aux autres candidats dont les noms ont circulé, comme l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale Mohammad Baassiri ou l’ancien représentant du Liban aux Nations unies Nawaf Salam, ils sont considérés par le Hezbollah comme le début d’un scénario identique à celui qui se passe en Irak. Le Hachd al-Chaabi (milices chiites pro-iraniennes) a accepté la candidature de Moustafa al-Kazimi pour présider le gouvernement, bien que celui-ci soit considéré comme pro-américain. Une de ses premières réalisations a été d’envoyer une unité de l’armée irakienne pour arrêter des membres du Hezbollah irakien (une des parties du Hachd al-Chaabi). Ceux-ci ont été libérés à travers une opération éclair réalisée par le Hachd, mais le ton est désormais donné.

Le Hezbollah ne veut pas d’une situation similaire au Liban. Mais aujourd’hui, face à la crise économique sans précédent, il ne suffit pas de maintenir le gouvernement en place. Il faut aussi que celui-ci puisse agir efficacement... et c’est là que les mêmes obstacles réapparaissent. Le Liban tourne en rond, alors qu’autour de lui, tout bouge.

« Dans les périodes de grands bouleversements, les petits pays doivent se mettre à l’abri pour ne pas être emportés par les tempêtes. » Cette phrase que le président Michel Aoun répétait du temps où il était encore chef du bloc du Changement et de la Réforme revient aujourd’hui en force dans les esprits de ceux qui s’en souviennent. Jamais depuis des décennies, plus...

commentaires (4)

Si les rumeurs imputant a Israël les explosions de centres militaires et nucléaires Iraniens s’avèrent justes, Il n'est plus besoin de prouver que HN nous racontait des bobards sur l’équilibre de la peur et les rêves de bombardement sur Haïfa et après Haïfa, et après après Haïfa, etc... Il a tellement poussé loin l’exagération de son mythe, que ses missiles, dont on n'a jamais vu la couleur, ont sombré dans l’océan Indien ... De plus, cela prouve que l'Iran n'a ni les moyens ni la technologie d’arrêter une telle agression sur son territoire. Du coup cela met en doute sa capacité a détenir des missiles dit de haute précision, etc... Pour finir, une fois de plus si les rumeurs s’avèrent justes, une telle agression prouve que les Israéliens n'ont pas peur d'un conflit ouvert avec le Hezbollah et sont prêt a faire le nécessaire pour le réduire au silence une fois pour toute. Israël bénéficie d'un support inédit de la part de toutes les puissances internationales y compris la Russie et la Chine, mais aussi de l'Europe et des pays Arabes, sans oublier aujourd'hui, d'au moins les 60% des Libanais. Si guerre il y a dans les deux mois qui viennent, ce sera la fin du Hezbollah et de ses amis, Aoun compris, et malheureusement la destruction de ce qui reste du pays. Ils l'ont compris et ont évité jusqu'ici des représailles. Les autres le savent aussi! Celle du style Irak ne mènent a rien.

Pierre Hadjigeorgiou

14 h 04, le 06 juillet 2020

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Si les rumeurs imputant a Israël les explosions de centres militaires et nucléaires Iraniens s’avèrent justes, Il n'est plus besoin de prouver que HN nous racontait des bobards sur l’équilibre de la peur et les rêves de bombardement sur Haïfa et après Haïfa, et après après Haïfa, etc... Il a tellement poussé loin l’exagération de son mythe, que ses missiles, dont on n'a jamais vu la couleur, ont sombré dans l’océan Indien ... De plus, cela prouve que l'Iran n'a ni les moyens ni la technologie d’arrêter une telle agression sur son territoire. Du coup cela met en doute sa capacité a détenir des missiles dit de haute précision, etc... Pour finir, une fois de plus si les rumeurs s’avèrent justes, une telle agression prouve que les Israéliens n'ont pas peur d'un conflit ouvert avec le Hezbollah et sont prêt a faire le nécessaire pour le réduire au silence une fois pour toute. Israël bénéficie d'un support inédit de la part de toutes les puissances internationales y compris la Russie et la Chine, mais aussi de l'Europe et des pays Arabes, sans oublier aujourd'hui, d'au moins les 60% des Libanais. Si guerre il y a dans les deux mois qui viennent, ce sera la fin du Hezbollah et de ses amis, Aoun compris, et malheureusement la destruction de ce qui reste du pays. Ils l'ont compris et ont évité jusqu'ici des représailles. Les autres le savent aussi! Celle du style Irak ne mènent a rien.

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 04, le 06 juillet 2020

  • AINSI FONT FONT FONT LES GROSSES TETES MAFIEUSES , AINSI FONT FONT FONT MILLE PTI TOURS MAIS NE S'EN IRONT TOUJ0URS PAS !

    Gaby SIOUFI

    10 h 25, le 06 juillet 2020

  • Il n’a plus d’encens sur le marché ??

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 37, le 06 juillet 2020

  • Le Liban tourne en rond parce que le Hezbollah et son acolyte qui trône a Baabda l’empêchent d'emprunter la voie droite qui mène au salut

    Tabet Ibrahim

    09 h 31, le 06 juillet 2020

Retour en haut