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Nos Lecteurs ont la Parole

Métro Glacière

Au milieu des années 80, un groupe spécialisé en parodies et autres farces avait organisé une manifestation contre le froid, rue Glacière, à l’entrée de la station de métro du même nom, dans le 13e arrondissement de Paris.

Il s’agissait, à l’évidence, de tourner en dérision des manifestations dont les slogans, d’un consensualisme certain, ne trouvaient pas de contestataires.

Ces slogans contre la vie chère, l’inflation, etc. avaient l’avantage de ne se heurter à aucune opposition, et l’inconvénient, à défaut de contestataires, de rendre la manifestation inutile.

Cette absurdité n’a pas échappé à notre groupe de joyeux farceurs, qui avait donc décidé dans la même logique d’organiser une manifestation contre le froid.

Les multiples comités issus des forces révolutionnaires du 17 octobre ont, dans leur quête de slogans consensuels, sombré dans la même absurdité.

À force de chercher à concilier, accorder, fédérer, pour éviter de heurter, les slogans révolutionnaires ont été réduits à l’expression de revendications contre la vie chère, la corruption et la perte de la valeur de la devise nationale.

Ces revendications sont d’un consensualisme tel qu’elles ont servi de prétexte aux forces du pouvoir pour occuper l’espace conquis le 17 octobre et s’approprier des slogans par trop fédérateurs.

Il serait temps que les forces révolutionnaires réoccupent l’espace cédé ; pour cela, il leur faudra désigner ceux qui ont empêché la satisfaction d’au moins deux de leurs revendications, à savoir un gouvernement libre et indépendant jouissant de pouvoirs exceptionnels et l’organisation d’élections parlementaires anticipées.

Concilier, c’est s’accommoder des idéologies de ceux qui nous refusent un avenir meilleur, c’est se plier au népotisme du régime, c’est se soumettre à la force des armes.

Concilier, c’est se joindre à la farce du métro Glacière.

Avocat

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Au milieu des années 80, un groupe spécialisé en parodies et autres farces avait organisé une manifestation contre le froid, rue Glacière, à l’entrée de la station de métro du même nom, dans le 13e arrondissement de Paris.Il s’agissait, à l’évidence, de tourner en dérision des manifestations dont les slogans, d’un consensualisme certain, ne trouvaient pas de contestataires.Ces...

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