Le gouvernement israélien doit en principe se prononcer à partir de ce mercredi sur la mise en oeuvre du plan du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, qui prévoit notamment l'annexion par Israël des colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée, un territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967.
Dans une résolution votée à une large majorité, les députés du Bundestag ont jugé que ce plan d'annexion était "contraire au droit international" et faisait "courir le risque d'une nouvelle déstabilisation de la région".
Par conséquent, ils enjoignent "urgemment" le gouvernement israélien d'abandonner ce plan qui, s'il était mis en oeuvre, pourrait signifier "la fin de la solution de deux Etats que continuent de défendre l'UE et la grande majorité des Etats de la communauté internationale et à laquelle se sont engagées les deux parties en conflit dans le Traité d'Oslo de 1993".
Les élus allemands y voient de possibles "répercussions graves sur le processus de paix au Proche-Orient et la stabilité régionale".
Toutefois, cette résolution, présentée par les partis conservateur et social-démocrate de la coalition d'Angela Merkel et par le petit parti libéral FDP, stipule que des débats au sein des pays membres de l'Union européenne sur des sanctions contre Israël en cas de mise en oeuvre du plan auraient un effet négatif.
"Des discussions sur des sanctions unilatérales ou des menaces de sanctions" n'auraient "pas d'impact constructif dans le processus" de rapprochement et de compréhension mutuelle entre Israéliens et Palestiniens.
Les élus allemands souhaiteraient que l'UE cherche "un dialogue renforcé avec les Etats-Unis, les Nations unies et les partenaires régionaux" et s'engage en vue d'"une reprise du processus de paix entre Israël et les Palestiniens".
Avant le vote sur cette résolution, le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, avait rappelé les liens "particuliers" qui unissent son pays à Israël en raison du souvenir de l'Holocauste, tout en soulignant que cette annexion serait "contraire au droit international".
"Nous rejetons un déplacement unilatéral des frontières et nous ne les reconnaîtrons pas", a-t-il dit.
Des manifestants palestiniens au Premier ministre britannique Boris Johnson, les appels se sont multipliés mercredi pour pousser le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à abandonner son projet d'annexion en Cisjordanie qui ferait bouger les "frontières" d'Israël, au risque d'un nouveau conflit.
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