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Société - Contestation

Pyramid, la plate-forme qui veut construire le pays « de bas en haut »

Pyramid, la plate-forme qui veut construire le pays « de bas en haut »

Les militants membres de la plate-forme Pyramid au cours de la conférence de presse hier, en marge du dialogue de Baabda. Photo DR

On les a vus hier rassemblés sur la route de Baabda, portant des masques sombres avec une croix blanche dessinée dessus, en signe de protestation contre les atteintes à la liberté d’expression. Ces militants du mouvement de contestation du 17 octobre étaient réunis, peu auparavant, au siège du Club de la presse à Beyrouth, sous la houlette de la plate-forme Pyramid, afin d’y lire un communiqué reflétant toutes leurs revendications, alors que plusieurs leaders politiques étaient réunis au palais de Baabda, à l’invitation du président de la République. Pour Susan Serbey, membre à l’origine de la création de cette plate-forme qui, selon elle, rassemble déjà des représentants de 340 groupes de contestataires, « il était crucial de montrer une autre image, celle d’un groupe aux revendications précises et sérieuses, face à des politiques qui ne comptent plus d’hommes d’État, qui ont échoué en tout et qui n’aspirent qu’à attirer davantage de fonds au pays afin de servir leurs propres intérêts ». Cette plate-forme, qui s’autofinance jusque-là, dit-elle, a été nommée « pyramide » par une sorte de consensus entre ses membres, en référence à leur conviction que le pays doit être reconstruit « de bas en haut ».

Le communiqué adopte un ton virulent face aux autorités responsables, selon Pyramid, de la détérioration des relations avec les pays arabes, de l’effondrement économique, du chaos des chiffres dans les négociations avec le Fonds monétaire international… Accusant la classe politique de corruption et de tous les ratages des dernières années, ainsi que de poursuites contre les militants pour les faire taire, Pyramid demande son renouvellement total et immédiat : la démission du gouvernement et la formation d’un cabinet de spécialistes réellement indépendants, la dissolution du Parlement et/ou des élections législatives anticipées, le départ du chef de l’État et l’élection d’un nouveau président, la réhabilitation du secteur judiciaire loin de la logique du partage de gâteau politique.

Comment cette plate-forme pense-t-elle qu’un tel bouleversement radical est actuellement possible, étant donné le pouvoir que détiennent encore les partis ? « La réponse se trouve dans notre communiqué, affirme Susan Serbey. Nous demandons la tenue d’une conférence internationale sous l’égide de la Ligue arabe et l’ONU afin de sauver le Liban. Il n’y a rien à espérer de politiciens qui font la sourde oreille depuis des mois. »

Pour un monopole des armes et la souveraineté sur tout le territoire

Parmi les aspects significatifs du texte, les références nombreuses au monopole des armes par les forces légales, à la décision de guerre et de paix aux mains du seul gouvernement qui doit étendre sa souveraineté sur l’ensemble du territoire, à la nécessité d’appliquer les résolutions internationales et sortir des axes régionaux… Tous des clins d’œil aux armes du Hezbollah, un parti qui n’est cependant pas nommé dans le communiqué. N’est-ce pas risqué, pour une plate-forme qui aspire à regrouper le plus d’acteurs possibles de la société civile, de mettre en avant une question qui divise actuellement la rue ? « Nous ne pouvons faire la révolution de la faim et puis nous révolter pour notre dignité, affirme Susan Serbey. Et nous ne pouvons aspirer à un État sain et fort si l’affaire des armes hors des mains des autorités officielles n’est pas tranchée. Cette question est essentielle dans notre contestation et tous les groupes qui forment Pyramid sont d’accord sur ce point. »

Le communiqué se termine sur une promesse d’escalade. Que faut-il attendre dans les jours qui viennent ? « Nous appelons la population à redescendre dans la rue et à remplir à nouveau les places, souligne-t-elle. Nous n’avons pas les mêmes moyens que les partis traditionnels, d’où le fait que nous en appelons à la volonté des citoyens. »

On les a vus hier rassemblés sur la route de Baabda, portant des masques sombres avec une croix blanche dessinée dessus, en signe de protestation contre les atteintes à la liberté d’expression. Ces militants du mouvement de contestation du 17 octobre étaient réunis, peu auparavant, au siège du Club de la presse à Beyrouth, sous la houlette de la plate-forme Pyramid, afin d’y lire un...

commentaires (3)

Bravo, continuez, la pyramide va gagner contre les obscurantistes!

TrucMuche

11 h 32, le 26 juin 2020

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Commentaires (3)

  • Bravo, continuez, la pyramide va gagner contre les obscurantistes!

    TrucMuche

    11 h 32, le 26 juin 2020

  • IL LEUR FAUT UN COMITE ET UNE TETE POUR POIDS POLITIQUE. LA REVOLUTION GRONDE. ELLE VA EXPLOSER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 32, le 26 juin 2020

  • la volonté des citoyens est un moyen puissant quand elle s'exprime J.P

    Petmezakis Jacqueline

    06 h 01, le 26 juin 2020

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