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Société - Justice

Poursuites contre l’uléma Ali el-Amine : le courant du Futur dénonce « un crime et une politisation de la justice »

Le dignitaire religieux est accusé, entre autres, d’avoir « tenu des réunions avec des responsables israéliens à Bahreïn » et de « critiques persistantes de la résistance et de ses martyrs ».

Poursuites contre l’uléma Ali el-Amine : le courant du Futur dénonce « un crime et une politisation de la justice »

L’uléma Ali el-Amine, connu pour son opposition au Hezbollah et au mouvement Amal, lors d’une conférence de presse, le 18 décembre 2019. Photo Zeina Antonios

L’uléma Ali el-Amine aurait-il rencontré à Bahreïn, en décembre 2019, le grand rabbin de Jérusalem ? Telle est l’accusation, jugée improbable par tous ceux qui le connaissent, que lancent à son endroit quatre particuliers chiites proches du Hezbollah, qui ont demandé au parquet d’appel du Mont-Liban l’ouverture d’une enquête à ce sujet.

De fait, l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a rapporté hier que le parquet général de la cour d’appel du Mont-Liban a ouvert une instruction au sujet de l’uléma Ali el-Amine, un opposant chiite, sur la base d’une plainte déposée par un avocat, Ghassan Maoula, agissant pour le compte des quatre plaignants, Nabih Awada, Khalil Nasrallah, Chawki Awada et Hussein Dirani. Les « crimes » reprochés au haut dignitaire chiite s’énumèrent comme suit, selon l’ANI : « réunion avec des responsables israéliens à Bahreïn, critiques persistantes adressées à la résistance et à nos martyrs, incitations interconfessionnelles, machinations à des fins de discorde, atteintes aux règles religieuses de l’école jaafarite ».

Joint au téléphone, le bureau de Ali el-Amine à Tyr a clairement accusé le Hezbollah d’être derrière ces poursuites. « On relance la campagne qui nous vise, car les circonstances leur sont favorables », a déclaré à L’Orient-Le Jour l’un des fils de l’uléma.

Le dignitaire religieux avait publié un communiqué au lendemain du congrès interreligieux de deux jours tenu à Bahreïn (10-11 décembre 2019), qui avait réuni nombre de figures religieuses musulmanes, chrétiennes, juives et autres. Assistait à l’ouverture du congrès une délégation venue de Palestine et de nombreux ambassadeurs, dont celui du Liban, Milad Nammour, a précisé le communiqué, qui dément toute rencontre entre l’uléma el-Amine et une personnalité religieuse juive israélienne. Et le dignitaire chiite y précisait qu’il n’avait appris la présence au congrès de cette personnalité qu’après coup, et que « tout ce qui se dit d’autre est contraire à la vérité ». Plus tard, on apprenait que « la figure religieuse juive » dont il est question dans le communiqué n’était autre que le grand rabbin de Jérusalem, Shlomo Amar.

Pour mémoire

L’uléma chiite anti-Hezbollah Ali al-Amine se défend de toute normalisation avec Israël

Le recours judiciaire engagé contre le dignitaire chiite, six mois après l’événement, a surpris les milieux chiites, qui pensaient que l’affaire avait été classée, après un premier interrogatoire de l’uléma par la Sûreté générale à son retour de Bahreïn. L’uléma Amine s’y était fermement défendu des accusations de « normalisation avec Israël ». Malgré tout, il avait vu abroger par le Conseil supérieur chiite sa capacité de promulguer des fatwas (décrets religieux). Dans une conférence de presse, le dignitaire religieux avait considéré que la campagne qui le vise est liée à son « opposition au projet iranien » dans la région. « Qu’une personnalité religieuse et un intellectuel de l’envergure de sayyed Ali el-Amine soit poursuivie pour avoir participé à une conférence sur le dialogue interreligieux, dans un pays que son président souhaite transformer en “Centre international pour le dialogue des cultures et des religions”, voilà qui laisse rêveur », a relevé l’un de ses proches.

Indigné par le harcèlement judiciaire dont l’uléma fait l’objet, l’ancien député Bassem el-Sabeh (courant du Futur) a affirmé hier que « le parquet du Mont-Liban a battu tous les records de politisation du pouvoir judiciaire » en engageant des poursuites contre l’uléma Ali el-Amine. « C’est un point noir pour la justice » et un « crime moral et légal qui devrait valoir à son auteur d’être radié de la magistrature ». « Sayyed Ali el-Amine est une haute figure religieuse et nationale hors de la portée de ces mensonges douteux », a également indiqué Bassem el-Sabeh. À son tour, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a pris contact avec l’uléma pour lui faire part de son indignation et s’en est pris avec virulence au président Michel Aoun, mais sans le nommer. « Ceux qui prétendent être soucieux de préserver l’autonomie de la justice continuent de porter atteinte à ce qui reste de la réputation et de l’image de la justice au Liban. Ils le font tantôt en retardant ou en bloquant les nominations judiciaires, tantôt en utilisant la justice comme instrument politique vindicatif », a-t-il dit.En soirée, le chef du courant du Futur et ancien Premier ministre Saad Hariri a dénoncé sur son compte Twitter les poursuites engagées contre l’uléma, les qualifiant « de crime et d’attaque flagrante contre la dignité des Libanais ». « L’atteinte portée à l’uléma nous frappe à tous, musulmans et chrétiens, de plein fouet. Cessez ces hérésies au nom de la justice et de dossiers montés de toutes pièces », a-t-il ajouté.

L’uléma Ali el-Amine aurait-il rencontré à Bahreïn, en décembre 2019, le grand rabbin de Jérusalem ? Telle est l’accusation, jugée improbable par tous ceux qui le connaissent, que lancent à son endroit quatre particuliers chiites proches du Hezbollah, qui ont demandé au parquet d’appel du Mont-Liban l’ouverture d’une enquête à ce sujet. De fait, l’Agence nationale...

commentaires (14)

Pauvre Liban tombe si bas . On voit qui dirige le pays

Eleni Caridopoulou

12 h 35, le 25 juin 2020

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Commentaires (14)

  • Pauvre Liban tombe si bas . On voit qui dirige le pays

    Eleni Caridopoulou

    12 h 35, le 25 juin 2020

  • Depuis 1990 la Sûreté Générale a été remise par l'ennemi assadien entre les mains de partisans de Amal et du Hezbollah et à des Jamil Sayyed... Cet organisme devient de plus en plus une police politique au service de l'Axe de l'Imposture, comme si le 14 mars 2005 n'avait jamais eu lieu..

    Citoyen libanais

    13 h 48, le 24 juin 2020

  • La roue tourne, et vite, un jour viendra où ceux qui one résisté a l’axe syro-iranien et à la violence des armes seront reconnus comme des héros et ceux qui ont ruiné les pays par leurs guerres chimériques et servi des agendas étrangers seront reconnus comme traitres. La milice iranienne se sait condamnée et sera bientôt rejetée par ses propres ouailles qui vont comme les autres mourir de faim, c’est malheureusement là qu’elle risque de devenir la plus violente et la plus méchante.

    Liban Libre

    12 h 13, le 24 juin 2020

  • le Hezbollah n a jamais eu froid aux yeux, démolir en se cachant derrière la resistance....je me demande qui collabore le plus avec Israel, un type come cet Ulema ou le Hezbollah ? Depiuis que le Hezbollah est en politique ...le Liban ne cesse de régresser

    Jack Gardner

    11 h 54, le 24 juin 2020

  • Cet ulema devrait lancer un appel comme De Gaulle le 18 juin 1940 aux chiites libanais pour qu ils se liberent de l emprise du parti de Dieu .

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 25, le 24 juin 2020

  • Comment la justice au Liban peut convoquer un homme modéré qui prêche la paix et la tolérance dans le seul but de réconcilier le peuple de tout bord et laisse libre un homme qui prêche la haine l’effusion de sang et la guerre civile en envoyant ses partisans tabasser les libanais pacifiques parce qu’ils ne sont pas d’accord avec sa politique de vendu? Il faut qu’on nous explique comment fonctionne cette injustice au Liban et sous les ordres de qui elle travaille pour qu’elle soit aussi aveugle et sourde et dépourvu de tout bon sens pour punir les bons citoyens et protéger les assassins. Il faut protéger cette figure libanaise hautement représentative des chiites opprimés et le laisser éclairer les partisans obligés du HB qui les utilise pour défendre des causes contraires aux intérêts de notre pays en les appelant des martyrs. Ce sont des martyrs de la faim et de la vie indigne qu’il leur a imposé pour mieux les utiliser par la suite à des fins personnelles et pour servir une cause étrangère. C’est celui là qui devrait être jugé le plus tôt possible et si la justice libanaise en est incapable il faut demander à une instance internationale de le faire pour haute trahison.

    Sissi zayyat

    11 h 12, le 24 juin 2020

  • Et même si la rencontre avec le grand Rabin de Jérusalem aurait eu lieu, n’est-ce pas par le dialogue que les choses peuvent s’améliorer? Certainement plus que par la guerre. De. Ombreux israéliens sont contre la politique de Bibi d’ailleurs, et certains d’entre eux produisent de beaux films et de beaux livres qui défendent mieux la cause palestinienne que les palestiniens eux mêmes.

    Bachir Karim

    10 h 42, le 24 juin 2020

  • Ce n’est ni à Nesrallah, ni à Assad et encore moins à Khamenei de décider qui est un héros et qui est un collaborateur, nous n’acceptons pas leurs vérités ni l’histoire falsifiée qu‘ils essayent d’imposer au peuple Libanais. Ils nous bourrent le crane depuis 1990 et on a vu ou ils ont mené le pays, rien de bon n’est jamais arrivé avec ces gens-là ainsi qu’avec le Général Aoun qui les a rejoints en 2005. Il est dommage que l’on ne réglé pas ce problème une fois pour toutes avec un référendum incluant TOUT LES LIBANAIS se trouvant dans le pays ou à l’étranger avec les 3 options suivantes. 1) Rester comme on est avec l'Iran, le Venezuela et Assad comme seuls amis et continuer à laisser la milice décider seule des options de guerre et de paix, il faudra alors en subir toutes les conséquences sans rouspéter ou se plaindre. 2) S’aligner sur l’axe occidental et suivre l’exemple de la Jordanie de l'Égypte des pays du Golfe, du Maroc et bientôt du Soudan en signant à terme une paix avec Israël dont le Liban n’a rien à perdre et tout à gagner surtout le Sud du pays qui a tellement souffert de la guerre des autres. 3)Déclarer le Liban vraiment NEUTRE par rapports aux conflit régionaux, mais cette option inclura une plus grande autonomie des régions qui s’auto gèreront (fédéralisme) par rapport au pouvoir central qui devra assurer cette neutralité, et la stabilité monétaire avec l’aide du FMI, bien entendu cette option inclura aussi le désarment des milices.

    Liban Libre

    10 h 22, le 24 juin 2020

  • S il y a un RESISTANT au Liban ,c est certainement Ali El Amine ,un homme sage et courageux qui ose denoncer cette mafia de traitres qui dirige le Liban grace a la menace d un arsenal illegal.

    HABIBI FRANCAIS

    10 h 21, le 24 juin 2020

  • Depuis quand attaquer ou critiquer ‘la Résistance’ est devenu un crime ? Quand le pouvoir actuel pardonne ou fait fuir ses partisans collaborateurs sans aucun problème avec la justice qui est devenue vindicative est biaisée envers tous ceux qui l’opposent’

    EL KHALIL ABDALLAH

    10 h 05, le 24 juin 2020

  • Que ceux qui n’ont pas encore compris qui gouverne le pays, ce cas est la parfaite illustration. Même Gebran Bassil, accusé de tous les maux, n’est qu’un pantin à leurs ordres. Mais rien ni personne n’est éternel, que personne ne l’oublie

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 48, le 24 juin 2020

  • « réunion avec des responsables israéliens à Bahreïn, critiques persistantes adressées à la résistance et à nos martyrs, incitations interconfessionnelles, machinations à des fins de discorde, atteintes aux règles religieuses de l’école jaafarite ». La liste des chefs d'accusation est étrange. Que viennent y faire les "critiques persistantes adressées à la résistance et à nos martyrs". Quand on sait que le mot "résistance" , dans le jargon po;itique désigne indûment la milice iranienne et que le mot "martyr" est emp;oyé pour des combattants au service du président syrien, il est difficile de comprendre comment ces critiques peuvent constituer un chef d'accusation devant les tribunaux libanais.

    Yves Prevost

    07 h 46, le 24 juin 2020

  • À la réunion de Baabda les trois Présidents et Mohammad Raad doivent réconforter les Libanais en répondant à ces trois questions sans équivoques et sans bégayer: 1) Quand-est ce que la justice Libanaise va devenir indépendante? 2) Quand-est ce que le Hezb va arrêter la contrebande du fuel et de la farine vers la Syrie? 3) Est-ce que le Hezb et Amal ont perdu le contrôle de leurs partisans dans les rues? Ne pas fournir des réponses claires serait un aveu d'impuissance pour certains et l'existence de gens malintentionnés pour les autres, et par conséquent: les Libanais sont en danger.

    Zovighian Michel

    06 h 50, le 24 juin 2020

  • LES VALETS ET VENDUS A L,IRAN SE DECHAINENT CONTRE L,ULEMA DE LA MODERATION ET DE L,APPARTENANCE NATIONALE. ET LA JUSTICE, COMPRENDRE L,INJUSTICE POLITISEE ET PARTIALE S,ABANDONNE A L,INIQUITE. LE BORDEL DANS TOUTE SON OPULENCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 09, le 24 juin 2020

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