La France est préoccupée par la profonde dégradation de la situation économique et sociale au Liban, a déclaré jeudi la porte-parole du Quai d'Orsay, tout en appelant les autorités libanaises à lancer les réformes tant attendues.
"A la suite des violences qui ont eu lieu au cours des derniers jours, chacun doit éviter les provocations et préserver le droit des citoyens libanais à manifester pacifiquement", a indiqué la porte-parole interrogée sur "la montée des tensions et le regain de violence" dans ce pays. "La multiplication des incidents place les autorités libanaises face à leurs responsabilités, qui sont en premier lieu de répondre aux aspirations légitimes du peuple libanais et de mettre en œuvre sans attendre les réformes indispensables au relèvement du pays, conformément aux engagements pris lors de la réunion du Groupe international de soutien (GIS) à Paris le 11 décembre dernier. Il appartient au gouvernement et à l'ensemble des acteurs politiques libanais de prendre leurs responsabilités, en faisant primer l'intérêt général du peuple libanais sur toute autre préoccupation. Seuls des actes concrets, attendus depuis trop longtemps de la part des autorités libanaises, permettront à la France et à la communauté internationale d'accompagner le redressement du Liban", a-t-elle poursuivi.
La porte-parole du Quai d'Orsay a réitéré l'attachement de la France à la souveraineté, à la stabilité et à la sécurité du Liban, "qu'il est essentiel de dissocier des crises régionales". "C'est dans cet esprit que la France soutient l'action de la FINUL et appelle au plein respect des décisions du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 1559 et 1701. C'est sur cette base que la France est disposée, avec ses partenaires, à soutenir le Liban. La France se tient, aujourd'hui comme en toutes circonstances, aux côtés du peuple libanais", a-t-elle souligné.
Le Liban traverse aujourd'hui sa plus grave crise économique, financière et monétaire en 30 ans. Des centaines de contestataires sont à nouveau descendus dans la rue au cours des derniers jours lors de rassemblements et manifestations, afin de crier leur colère contre la crise socio-économique. Des opposants au gouvernement critiquent vertement le mandat de Michel Aoun. Certains activistes du mouvement de contestation appellent même à sa démission.
Cet appel à lancer, sans attendre, les réformes tant attendues, intervient alors que ce jeudi, Henri J. Chaoul, qui fait partie des membres sélectionnés par l’exécutif dans l’équipe représentant le ministère libanais des Finances, a confirmé sur son compte Twitter avoir décidé de claquer la porte des négociations entre le Fonds monétaire international et le Liban. Des négociations qui doivent permettre au pays en crise de débloquer une assistance financière pour redresser son économie et son système financier. M. Chaoul explique que sa décision est, justement, liée à l'absence "de réelle volonté (de la part des responsables) de mettre en œuvre des réformes".
"Les gens au pouvoir ne semblent pas comprendre que chaque jour de retard est un jour perdu, un prix lourdement supporté par les citoyens d'aujourd'hui, puis par les générations futures, écrit M. Chaoul pour expliquer sa décision. Chaque jour qui passe sans s'attaquer aux causes profondes de la crise et à la mise en œuvre des bonnes solutions augmente le risque d'implosion économique : les salariés perdent leur emploi, les entreprises ferment leurs portes, la dépréciation de la livre libanaise s'accélère, l'hyperinflation, le non-fonctionnement des secteurs vitaux, tels que les hôpitaux et l'éducation, l'absence de soutien au secteur privé, aux services, à l'agriculture et à l'industrie manufacturière : l'espoir de reprise s'estompe".
commentaires (8)
LE PLUS DROLE ? UNE OU PLUSIEURS CHAINE TV RELATENT DE TELLES NOUVELLES EN COMMENCANT PAR SPECIFIER : UNE NOTE D'ENCOURAGEMENT POUR DU BON TRAVAIL DU GOUV EMANANT D'UN TEL OU TEL PAYS . ALORS QU'EN DIRAIENT ELLES LORS D'ACCUSATIONS PLUS DIRECTES?
Gaby SIOUFI
15 h 55, le 20 juin 2020