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Moyen-Orient - Syrie

Washington avertit Damas : la paix ou les sanctions

La loi César, promulguée fin 2019 par Donald Trump, entre en vigueur aujourd’hui.

Washington avertit Damas : la paix ou les sanctions

Des Syriens se promenant dans une rue de Damas, devant un portrait du président Bachar el-Assad. Louai Beshara/AFP

Les États-Unis ont appelé hier le président syrien Bachar el-Assad à choisir entre une résolution politique du conflit en Syrie et de nouvelles sanctions économiques, à la veille de l’entrée en vigueur de mesures punitives américaines déjà présentées comme « décisives ».

« Demain (mercredi, NDLR), l’administration Trump va prendre des mesures décisives pour empêcher le régime Assad d’obtenir une victoire militaire et pour ramener le régime et ses alliés » vers « le processus politique sous l’égide de l’ONU », a déclaré l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Kelly Craft, devant le Conseil de sécurité.

La loi César, inspirée par un lanceur d’alerte syrien et promulguée fin 2019 par le président américain Donald Trump, entre en effet en vigueur aujourd’hui. Ce texte prévoit notamment le gel de l’aide à la reconstruction et des sanctions contre le pouvoir de Damas ou des entreprises collaborant avec celui-ci, tant que les auteurs d’atrocités n’auront pas été traduits en justice.

La loi ne vise pas seulement des personnes ou entités syriennes. Peut être visée par des sanctions toute personne ou entité, de nationalité syrienne ou pas, qui « apporte un soutien significatif au gouvernement syrien, financier, matériel ou technologique, ou qui conduit des transactions significatives avec celui-ci ». Sont donc également visées des entités russes et iraniennes qui travaillent avec le régime syrien. César est le pseudonyme d’un ex-photographe de la police militaire syrienne qui a fait défection en 2013 en emportant 55 000 images illustrant la brutalité et les abus dans les prisons syriennes. « Notre but est de priver le régime Assad des revenus et du soutien dont il a bénéficié pour commettre des atrocités et des violations des droits humains à grande échelle, empêchant toute résolution politique et sapant gravement les chances de paix », a expliqué Kelly Craft. Les sanctions de la loi César « visent à dissuader les acteurs malintentionnés qui continuent d’aider et de financer les atrocités du régime Assad contre les Syriens tout en s’enrichissant », a-t-elle ajouté. Ces mesures seront suspendues si Damas cesse « ses attaques éhontées contre son peuple et en traduit en justice tous les auteurs ».

« Le régime Assad a un choix clair : suivre la voie politique prévue par la résolution 2254 » du Conseil de sécurité « ou ne laisser aux États-Unis aucune autre possibilité que de continuer à geler l’aide à la reconstruction et à imposer des sanctions contre le régime et ses parrains financiers », a encore martelé l’ambassadrice. Elle a néanmoins salué l’annonce de l’émissaire de l’ONU Geir Pedersen, qui a fait part hier de sa volonté de reprendre fin août à Genève les discussions du comité composé des différentes parties syriennes et chargé de revoir la Constitution de la Syrie, à l’arrêt depuis des mois.

La loi César arrive au moment où la Syrie, ensanglantée par la guerre depuis 2011, est confrontée à une aggravation de la crise économique avec une forte dépréciation de la monnaie nationale. Si le taux de change officiel est actuellement de 700 livres pour un dollar, au marché parallèle le cours de la monnaie nationale a dépassé récemment les 3 000 livres pour un dollar. Avant le début de la guerre qui a fait plus de 380 000 morts, jeté à la rue des millions de Syriens et dévasté les infrastructures du pays, le dollar s’échangeait à 48 livres au taux fixé par la Banque centrale.

Pour des experts, la dépréciation en cours s’explique notamment par la frilosité du monde des affaires avant l’adoption de nouvelles sanctions américaines prévues par la « loi César ».

Jeudi dernier, plusieurs dizaines de personnes, brandissant des portraits de M. Assad et des drapeaux syriens, ont manifesté à Damas pour dénoncer ces sanctions et apporter leur soutien au président. « Non à l’Amérique et ses sanctions », pouvait-on lire sur une pancarte. « Écoute, écoute Donald Trump, le peuple syrien ne sera pas affamé », ont scandé les manifestants. La semaine dernière, des dizaines de personnes ont également manifesté contre la politique économique du pouvoir dans la province de Soueida (Sud), sous contrôle des forces de M. Assad.

La crise a été amplifiée par les mesures de confinement adoptées face au Covid-19, mais aussi par le naufrage économique au Liban voisin, touché par une pénurie de dollars et une chute de sa monnaie nationale.

Source : AFP

Les États-Unis ont appelé hier le président syrien Bachar el-Assad à choisir entre une résolution politique du conflit en Syrie et de nouvelles sanctions économiques, à la veille de l’entrée en vigueur de mesures punitives américaines déjà présentées comme « décisives ».« Demain (mercredi, NDLR), l’administration Trump va prendre des mesures...

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