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Vers quelles spécialisations de pointe?

Accompagner le développement de l’industrie au Liban avec la filière de génie chimique 

Alors qu’au Liban, le secteur industriel promet de se développer, notamment sous l’influence du pétrole, l’ingénieur en génie chimique, ce professionnel des transformations de matériaux bruts en produits exploitables est un acteur incontournable dans des domaines aussi variés que l’agro-alimentaire, les énergies fossiles ou l’environnement.

Accompagner le développement de l’industrie au Liban avec la filière de génie chimique 

Exploiter et accélérer les procédés de transformation naturels pour élaborer des produits utiles à partir de matières brutes. Photo Ramzi Moucharrafié.

L’industrie est un secteur d’avenir au Liban. La découverte de pétrole et de gaz dans les eaux territoriales va certainement conduire à une explosion des activités de raffinage, c’est-à-dire de transformation de la matière brute extraite du sol et des fonds marins en un liquide exploitable dans la confection de carburants. L’industrie pétrochimique et tous ses secteurs, de la fabrication de plastiques à la synthèse de bitume, bénéficiera également de cette découverte. Pourtant, afin de ne pas s’enfermer dans l’exploitation d’une énergie en fin de vie, le pays devra également profiter de ces bénéfices pour développer l’activité dans le domaine des énergies propres, notamment les biocarburants, ainsi que dans celui des technologies de traitement des déchets.

La dégradation du plastique par des organismes vivants ou la captation et la transformation des gaz à effets de serre, sont des exemples de techniques de pointe dont l’exploitation pourrait stimuler l’économie tout en résolvant des problématiques d’une brûlante actualité pour la société libanaise. Enfin, la nécessité de retrouver une certaine souveraineté alimentaire, c’est-à-dire la capacité de nourrir la population à partir des ressources produites sur le territoire national, poussera certainement à une expansion de l’industrie agro-alimentaire.

Un simulateur d’extraction

Toutes ces activités ont un point commun : elles nécessitent l’intervention d’ingénieurs en génie chimique, des professionnels capables d’exploiter et d’accélérer les procédés de transformation naturels pour élaborer des produits utiles aux sociétés humaines à partir de matières brutes.

L’Université de Balamand propose précisément depuis plusieurs années aux futurs étudiants de se former à ce métier porteur, à travers sa filière de Génie chimique (« Chemical Engineering »). L’université, qui a été la première à se lancer dans cette filière, offre deux formations, en anglais, autour de cette thématique. D’une part, le Bachelor of Science certifié par l’organisme ABET (une structure indépendante qui s’assure de la conformité des cursus avec les exigences du marché du travail) propose à ses étudiants une formation généraliste en trois ans. Elle leur permettra de développer toutes les compétences de base nécessaires pour travailler dans les nombreux secteurs du génie chimique, ou pour prolonger leurs études.

D’autre part, le Bachelor of Engineering « délivre un enseignement plus long, sur cinq ans, mais également plus professionnalisant, puisqu’il permet aux jeunes diplômés de développer les compétences requises pour être enregistrés à l’Ordre libanais des Ingénieurs », relève Dr Rima Manneh, chef de département. Notons que le Bachelor of Science ouvre aussi la voie à l’adhésion à l’Ordre, mais après avoir obtenu le master correspondant.

Toutes ces formations, qui englobent également une expertise en Analyse du cycle de vie, sont proposées dans un cadre d’exception, qui propose des infrastructures expérimentales uniques au Liban, réparties sur 10 pôles de plus de 5000 m2 au total. Le laboratoire de génie pétrolier, par exemple, comprend un simulateur d’extraction de pétrole et de gaz qui permettra aux étudiants de se confronter à des situations industrielles réalistes.

Techniques de laboratoire

Pour les étudiants du Bachelor of Science, l’objectif est de développer en trois ans toutes les compétences pour être, s’ils le souhaitent, directement opérationnels sur le marché du travail à la sortie de l’université. L’enseignement mêle ainsi sciences théoriques avec des matières de mathématiques comme l’algèbre ou la probabilité, et des disciplines de chimie appliquée, qui tirent parti des infrastructures de qualité disponibles à l’université de Balamand. Elles initieront les étudiants à des domaines d’action qui vont de l’industrie pétrolière à l’agroalimentaire, afin d’en faire des ingénieurs en génie chimique généralistes et polyvalents.

Dans le même temps, le cursus insiste sur l’apprentissage des techniques de laboratoire, notamment à travers le cours “Chemical Engineering Lab”, qui vise à développer les capacités nécessaires à la manipulation de nombreux équipements de pointe. Enfin, le cursus offre une ouverture sur l’informatique et les bases de la programmation, indispensable dans un univers professionnel où les logiciels trouvent une place toujours plus importante, notamment pour concevoir le processus de transformation des matières premières. Des cours d’anglais sont également prévus pour renforcer le niveau des étudiants au besoin.

Inscription sur dossier

Au bout de ses trois ans d’études, l’étudiant en Bachelor of Science pourra choisir de prolonger son parcours à l’université en se spécialisant dans le cadre d’un Master of Science, étalé sur trois semestres réguliers et un semestre en été. Trois champs d’expertise lui seront proposés : Génie pétrolier, Génie industriel, et Génie alimentaire. Ces spécialisations, qui recouvrent l’intégralité du champ d’action de l’ingénieur en génie chimique, assurent à l’étudiant de pouvoir se diriger, à la sortie des études, vers son secteur de prédilection.

L’intégration à cette formation se fait sur dossier. L’évaluation porte sur les notes de Seconde, Première et Terminale, mais également sur le score réalisé au SAT, qui doit au moins atteindre 850. En cas de résultat supérieur à 1300, le candidat pourra également postuler à une bourse au mérite. De très bonnes compétences en sciences théoriques (mathématiques, physique) et appliquées (chimie) sont également requises, ainsi qu’un goût prononcé pour le travail d’équipe. Les profils minutieux et curieux sont très valorisés dans cette branche.

Les débouchés

Au niveau des débouchés, ils sont aussi larges que le panel de secteurs où la profession d’ingénieur en génie chimique trouve sa place. Omniprésente dans l’industrie, cette filière est un chaînon dans la confection de la plupart des produits alimentaires, vestimentaires ou utilitaires du quotidien. Globalement, il est possible de faire la distinction entre les ingénieurs de terrain, qui travaillent directement sur les sites, notamment pétroliers, et les ingénieurs créateurs de processus, qui doivent au quotidien imaginer la manière la plus économique, efficace et respectueuse de l’environnement de concevoir un produit par des transformations chimiques adaptées.

Une troisième catégorie existe également : elle regroupe des ingénieurs chargés de contrôler le déroulement des processus industriels, en vérifiant par exemple que la pression, la température ou la concentration d’un produit restent dans une fourchette de valeurs déterminée.

Enfin, la recherche est également demandeuse d’ingénieurs en génie chimique, afin de concevoir de nouveaux produits par des procédés innovants. Les étudiants intéressés par cette dernière voie doivent envisager d’effectuer un Master of Science, avant de compléter leur formation par un doctorat en génie chimique, offert en co-direction avec des universités internationales.

L’industrie est un secteur d’avenir au Liban. La découverte de pétrole et de gaz dans les eaux territoriales va certainement conduire à une explosion des activités de raffinage, c’est-à-dire de transformation de la matière brute extraite du sol et des fonds marins en un liquide exploitable dans la confection de carburants. L’industrie pétrochimique et tous ses secteurs, de la...

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