Manifestation à Tripoli contre "les armes illégales"

Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés vendredi sur la place al-Nour, à Tripoli, afin de protester "contre les armes illégales" et l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU, des demandes qui ciblent le Hezbollah, seul parti à avoir gardé les armes après la fin de la guerre civile de 1975-1990.

Lors de cette mobilisation, un manifestant appelait à confisquer les armes du Hezbollah, en nommant clairement le parti chiite. Tripoli est une ville à majorité sunnite, généralement opposée au parti chiite.
"Nous sommes contre toutes les armes qui ne sont pas celles de l'armée libanaise, mais pourquoi une telle manifestation en ce moment, pourquoi utiliser Tripoli comme une boîte aux lettres ?", s'interroge toutefois un manifestant opposé à ce rassemblement, interviewé par la chaîne LBCI.

La résolution 1559 prévoit le démantèlement des milices au Liban et l'interdiction des armes en dehors du cadre de l'Etat, une résolution qui concerne principalement le Hezbollah. Les slogans contre les armes du Hezbollah ne sont généralement pas brandis par les manifestants issus de la révolte populaire du 17 octobre 2019, cette question divisant la population et la classe politique. Mais depuis quelques jours, des manifestants réclament la fin des armes illégales. Certains observateurs affirment que ces manifestants appartiennent à des groupuscules affiliés à certaines formations, notamment le parti Sabaa, ou encore Bahaa' Hariri, le frère de l'ancien Premier ministre Saad Hariri.

Un grand rassemblement de contestation est prévu samedi sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. L'un des slogans de cette manifestation pourrait être la fin des armes illégales. Cette manifestation ne fait pas l'unanimité des contestataires de tous bords.