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Société - Pandémie

Le gouvernement prolonge la mobilisation générale jusqu’au 5 juillet

Un décès et cinquante nouvelles contaminations ont été annoncées hier, dont 42 à Barja et Jadra dans le Chouf. Une patiente rentrée d’Arabie saoudite leur avait transmis le virus.

Le Conseil des ministres réuni hier au palais de Baabda sous la présidence de Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra

Sur recommandation du Conseil supérieur de la défense, le Conseil des ministres, présidé par le chef de l’État Michel Aoun, a décidé hier de prolonger jusqu’au 5 juillet l’état de mobilisation générale, dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Une mesure « nécessaire », selon une source du ministère de la Santé, pour rappeler aux gens « la nécessité de maintenir les mesures de protection ». « La vie ne peut pas reprendre son cours normal, la pandémie est loin d’être terminée », affirme-t-on de même source à L’Orient-Le Jour.

« Qu’entend-on par mobilisation générale ? » se demande de son côté Abdel Rahman Bizri, spécialiste en maladies infectieuses et également membre de la commission nationale de suivi du Covid-19. « Si cela sous-entend que le gouvernement est mobilisé pour lutter contre la pandémie, on ne peut que constater qu’il a échoué. Mis à part le ministère de la Santé, aucune autre administration n’a vraiment fait preuve d’implication dans la lutte contre la pandémie. Si la mobilisation générale vise à interdire les rassemblements, on ne peut que constater que les gens continuent à se retrouver. Est-ce pour imposer un couvre-feu ? Les différents secteurs ont, dans leur majorité, repris leurs activités », poursuit-il.

Pour le Dr Bizri, la mobilisation générale aurait dû être accompagnée de stratégies et de mesures mises en place par chacun des ministères concernés pour lutter contre la pandémie.

Cette prorogation de la mobilisation générale survient alors que 50 nouvelles contaminations ont été enregistrées hier au compteur du coronavirus, portant à 1 306 le nombre cumulé des cas depuis le 21 février, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé. Huit de ces cas concernent des rapatriés et 42 des locaux, tous contaminés par une seule patiente, une Libanaise rentrée il y a plus d’une semaine d’Arabie saoudite et n’ayant pas respecté la règle du confinement de 14 jours. 36 de ces contaminations ont eu lieu à Barja, dans le Chouf, et 6 à Jadra, un village limitrophe.

En réponse à cette flambée de cas, la localité a indiqué vouloir prendre « des mesures exceptionnelles au vu des circonstances ». Le mohafez du Mont-Liban, le juge Mohammad Mekkaoui, a dans ce contexte ordonné l’isolement de trois quartiers de la localité, suivant les directives données par le ministre de l’Intérieur Mohammad Fahmi. Il a également réclamé le renforcement des contrôles aux entrées et sorties de Barja, afin de limiter la propagation du virus.

Par ailleurs, le bilan des décès s’est également alourdi, avec la mort d’une patiente hier, portant à 28 le nombre de personnes qui ont succombé au Covid-19. La municipalité de Wardaniyé, située au sud de Beyrouth, avait annoncé hier matin la mort d’une riveraine atteinte du coronavirus. Elle était soignée à l’Hôpital gouvernemental Rafic Hariri et souffrait d’une maladie chronique. Elle était rentrée du Koweït le mois dernier.

Non-respect de la quarantaine

Avec 731 personnes complètement rétablies, le nombre de patients actuellement positifs au coronavirus est de 547, dont quatre qui se trouvent dans un état critique.

Réagissant à ces développements, le ministre de la Santé Hamad Hassan a déploré en Conseil des ministres le manque de respect de la quarantaine à domicile de la part des Libanais rapatriés. « Lorsque les gens respecteront la quarantaine à domicile, contrairement à cette femme qui est rentrée à Barja et a contaminé 42 personnes, alors nous pourrons parler de la réouverture de l’aéroport de Beyrouth », a-t-il déclaré, selon notre correspondante Hoda Chedid. Il a en outre annoncé qu’une réunion se tiendra aujourd’hui avec les mohafez pour « prendre les décisions nécessaires ». « Les rapatriés doivent se conformer à la quarantaine obligatoire, après avoir signé un engagement en ce sens, sinon les cas positifs seront transférés vers les hôpitaux gouvernementaux », a mis en garde M. Hassan. « La pandémie se poursuit et ne sera pas terminée de sitôt, a-t-il encore affirmé. C’est pour cela que nous maintenons les mesures de protection. »

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Dans un point de presse à l’issue du Conseil des ministres, la ministre de l’Information Manal Abdel Samad a souligné que les réouvertures des différents secteurs conformément au plan de déconfinement progressif, qui est actuellement à sa quatrième phase, resteront en vigueur, malgré la prolongation de la période de mobilisation générale. « Le gouvernement appelle également les forces de sécurité à renforcer leur surveillance du respect des mesures de prévention permettant de lutter contre la propagation du virus », a-t-elle ajouté. La cinquième phase de déconfinement devrait être entamée lundi prochain. Elle devrait englober les secteurs encore fermés, c’est-à-dire les garderies, les salles de sport, les boîtes de nuit, les parcs d’attraction et jardins publics, les salles de jeux vidéo, les théâtres et les cinémas, ainsi que les lieux de grands rassemblements. Toutefois, aucune précision n’a encore été fournie concernant leur réouverture.

En outre, une quatrième phase de rapatriement de Libanais bloqués à l’étranger en raison des fermetures de l’aéroport est prévue entre le 11 et le 19 juin et devrait permettre le retour au pays de quelque 2 500 expatriés.

Sur recommandation du Conseil supérieur de la défense, le Conseil des ministres, présidé par le chef de l’État Michel Aoun, a décidé hier de prolonger jusqu’au 5 juillet l’état de mobilisation générale, dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Une mesure « nécessaire », selon une source du ministère de la Santé, pour rappeler aux gens « la...

commentaires (3)

Au lieu de prolonger à n'en plus finir, dites-nous avez - vous pris des mesures judiciaires à l'encontre de ceux nombreux qui ont provoqué les contaminations par dizaines ? Au lieu de chercher midi à quatorze heure? Ça prouve votre inefficacité qui flirte avec la corruption. Et qui paie les coûts ?

Esber

12 h 26, le 05 juin 2020

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Commentaires (3)

  • Au lieu de prolonger à n'en plus finir, dites-nous avez - vous pris des mesures judiciaires à l'encontre de ceux nombreux qui ont provoqué les contaminations par dizaines ? Au lieu de chercher midi à quatorze heure? Ça prouve votre inefficacité qui flirte avec la corruption. Et qui paie les coûts ?

    Esber

    12 h 26, le 05 juin 2020

  • Comment peut on pénaliser l’ensemble des libanais à cause d’agissements irresponsables de certains. Les autorités n’avaient qu’à faire leur boulot de surveillance des rapatriés pour contrôler leur respect de la quatorzaine. Une fois de plus, les gouvernants ne font pas leur travail, tout en continuation à encaisser leurs gros salaires, et c’est aux libanais d’en payer les conséquences.

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 30, le 05 juin 2020

  • Quelles sont les sanctions légales prises par le Gouvernement à l'encontre des rapatriés qui ne respectent pas les 14 jours de confinement, pour leur manque de civisme et le non-respect de leur engagement?

    NAUFAL SORAYA

    06 h 58, le 05 juin 2020

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