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Nos Lecteurs ont la Parole

Maturité politico-religieuse

Il est inopportun de ne pas reconnaître que la situation dans notre pays est au bord du chaos. La raison que l’on essaye d’occulter depuis plus de trois siècles, c’est que cette conjoncture est latente et a toujours été ignorée par tous les courants politiques qui n’ont cessé de se succéder tout au long de cette période. Pourquoi devrions-nous continuer à subir ces contingences, qui perturbent toutes les actions et orientations, que le monde politique impose aux peuples du Liban ? Ces peuples ont toujours été divisés depuis que ce pays existe. Plusieurs rabibochages ont été entrepris, toujours voués à l’échec.

La voie à suivre est beaucoup plus simple qu’on ne le pense. Chrétiens, musulmans, incluant leurs diversités chiite, sunnite ou druze, ont toujours affiché leurs tendances, leurs mœurs, leurs assujettissements et les astreintes de leurs religions. Jamais ces peuples n’ont réussi à vivre en osmose malgré toutes les diligences politiques qui ont été proclamées mais n’ont jamais abouti. Parler de fédération ou canton, aux yeux des leaders qui se sont succédé (tout autant musulmans que chrétiens), a été depuis toujours une aberration.

Aujourd’hui, il est temps, à la lumière des évènements que nous vivons depuis le 17 octobre 2019, de voir la réalité en face. Un nouveau concept du Liban de demain pourrait se structurer en tenant compte des tenants et aboutissants des peuples qui composent cette mosaïque.

Donner à chaque mouvance sa part de vivre en paix au sein d’une société totalement indépendante en acceptant l’autre comme voisin, heureux de vivre sa religion, serait une raison suffisante pour écarter définitivement tout heurt et obtenir en finale un État de droit subdivisé qui amènerait une paix politique que ne renieraient plus les générations à venir.

Sans que ce ne soit un précédent, toutefois, des hommes politiques tels que Cavour, promoteur de l’unité italienne, ou Bismarck, promoteur de l’unité allemande, ont réussi tous les deux à unifier deux grands pays qui avaient toujours été divisés en confédérations, pour l’Allemagne, et régions, pour l’Italie (Risorgimento, Renaissance pour l’Italie).

Ayons le courage et la maturité d’accepter cette éventualité et de bien l’étudier, pour un État de quatre composantes, éventualité qui permettrait à tous ses citoyens de vivre en harmonie sans heurts et sans remise en question de sa survie, sans quoi, nous serions obligés de demeurer ce que nous sommes, avec tous les aléas de nos appartenances politiques et religieuses.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Il est inopportun de ne pas reconnaître que la situation dans notre pays est au bord du chaos. La raison que l’on essaye d’occulter depuis plus de trois siècles, c’est que cette conjoncture est latente et a toujours été ignorée par tous les courants politiques qui n’ont cessé de se succéder tout au long de cette période. Pourquoi devrions-nous continuer à subir ces contingences,...

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