Une cérémonie de réconciliation a été organisée samedi en début d'après-midi entre les responsables locaux et les habitants des villages de Lassa et Ehmez, sur les hauteurs de Jbeil (le "jurd"), après plusieurs incidents ayant opposé des habitants du village chiite de Lassa à des agriculteurs venus exploiter des terres mises à leur disposition par l'église maronite.
Lors de cette réconciliation, organisée en l'église Notre-Dame du Rosaire de Ehmez, le président de la municipalité de Lassa, Ramzi Moqdad, a rappelé "les relations profondes et historiques" entre les deux villages, estimant que les incidents de ces derniers jours "ont pris plus d'importance que nécessaire". Ces violences sont "maintenant derrière nous", a ajouté le responsable.
De son côté, le chef de la municipalité de Ehmez a affirmé avoir pu "passer outre de ce qu'il s'est passé" grâce au fait que les responsables du village chiite "sont venus nous voir".
M. Moqdad avait préalablement rendu visite aux personnes qui s'étaient faites agresser dans sa localité, afin de leur assurer que lui et tous les habitants de Lassa se conformeraient à toute poursuite judiciaire lancée à leur encontre.
Un litige oppose depuis des années l’Église maronite, propriétaire de terrains qu'elle met à la disposition d'agriculteurs, au comité des waqfs chiites de Lassa, qui estime que les habitants de confession chiite sont victimes d’un plan d’éviction de la région, établi selon un agenda "bien précis". De son côté, l’Église maronite fait état d’empiétements chiites sur ses biens-fonds.
A deux reprises au cours de la semaine écoulée, des fermiers chrétiens venus prendre possession de lopins mis à leur disposition gratuitement par l'église pour y cultiver la pomme de terre avaient été pris à partie et brutalisés par un groupe de motards chiites et chassés des lieux. Le vicaire patriarcal de Jounieh, Mgr Antoine Andari, avait appelé mercredi "les autorités judiciaires et sécuritaires à se saisir rapidement" de cette affaire.
QUI SONT LES VRAIS USURPATEURS ? ILS SONT CONNUS CAR NON ORIGINAIRES DE LA REGION.
16 h 52, le 30 mai 2020