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Culture - Chanson

Les banques, l’argent et les entourloupes de l’État sous la plume acerbe de Ghassan Rahbani...

« On a confisqué votre argent ! » L’enfant rebelle, à 56 ans, de la musique pop libanaise le clame bien haut et clair dans un tube intitulé « Maak ma maak » (Tu as, tu n’as pas !) qui caracole depuis deux jours au top des hits, sur petit écran, en radio et sur les réseaux sociaux.


Ghassan Rahbani fustige le système bancaire dans son clip « Maak ma maak ». Capture d’écran

Finance à plat et portefeuille dégarni. Même si le compte en banque est substantiel, monsieur/madame, vos avoirs aujourd’hui sont virtuels. On a confisqué votre argent. À 56 ans, Ghassan Rahbani, enfant rebelle de la musique pop libanaise, le clame haut et clair dans sa chanson Maak ma maak (Tu as, tu n’as pas) accompagnée d’un clip qui caracole sur les télés et sur les réseaux sociaux. « Non, tu n’as plus rien », fredonne le chanteur, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre en référence à la crise bancaire et économique qui sévit depuis des mois au Liban. L’absurdité, qui étouffe les Libanais jusqu’à l’asphyxie et la révolte absolue, s’exprime aussi en musique avec ce rocker à l’orientale aux rythmes chaloupés et aux cadences vives, sur les grappes sonores d’un « oud » du terroir… Faut-il en rire ou en pleurer ? « Car l’épargne d’une vie de labeur est volatilisée », dit la chanson. Loin de la poésie douce et rêveuse de son père et de ses oncles, les frères Rahbani, qui ont donné tout son lustre à l’opérette libanaise et à des chansons aux accents patriotiques, Ghassan Rahbani s’est érigé depuis des années en champion de la critique sociale mordante et acerbe. Avec des mots qui font mouche, des notes pétillantes et une mélodie sans grande conséquence, mais qui marque les esprits, il plante dans Maak ma maak le triste décor des attentes, des bousculades et des empoignades devant les portes des banques aux allures de bunker. La confrontation avec le directeur de l’agence bancaire a quelque chose de surréaliste dans ces images à la nervosité évidente. Les banquiers tiennent des propos incompréhensibles sur les avoirs des déposants brusquement privés de leurs biens et à qui on n’explique rien… de raisonnable ! Un vrai dialogue de sourds teinté de langue de bois. La calculette brandie par les banquiers à chaque argument devient alors symbole de prestidigitation, comme si l’instrument « légalisait » la disparition des avoirs. Le clip de Maak ma maak en dit long sur l’état de délabrement du pays, d’irresponsabilité des dirigeants, sur l’effondrement général, mais surtout sur l’irrévérence et le mépris envers les citoyens.


Ghassan Rahbani fustige le système bancaire dans son clip « Maak ma maak ». Capture d’écran


Ghassan Rahbani, dont le parcours artistique est ponctué de succès cinglants qui épinglent l’anarchie et l’injustice sociale comme Tarik el-matar (La route de l’aéroport) ou Ichtighel w ma te’bad ya habboub (Travaille sans gagner d’argent mon pote), récidive ici avec ce clip réalisé par Rania Ghosn el-Hajj, en partageant la douleur de ses concitoyens réduits à mendier leurs avoirs.

En empruntant le dicton « ton sou blanc pour tes jours noirs », le chanteur, qui ne manque pas de punch, de virulence, de clairvoyance et de sens de l’équité, fait claquer la misère d’une république qui a mis à genoux et poussé dans l’indignité de braves citoyens grugés, floués et spoliés de leurs (maigres) économies. Sans parler de l’humiliation ressentie lors des attentes interminables devant des banques qui refusent la moindre concession après des décennies de bénéfices éhontés. Le tout aux dépens d’un système social bancal dont l’état misérable éclate aujourd’hui au grand jour.

Ce clip illustre, tel un juste reflet de la réalité, les mots et la partition toute simple d’un chanteur qui s’est toujours érigé en défenseur de la cause populaire. Un cauchemar et un désastre que même la musique n’arrive pas à transcender…


Finance à plat et portefeuille dégarni. Même si le compte en banque est substantiel, monsieur/madame, vos avoirs aujourd’hui sont virtuels. On a confisqué votre argent. À 56 ans, Ghassan Rahbani, enfant rebelle de la musique pop libanaise, le clame haut et clair dans sa chanson Maak ma maak (Tu as, tu n’as pas) accompagnée d’un clip qui caracole sur les télés et sur les réseaux...

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ILS ONT DEVALISE LES ECONOMIES DES GENS AU LIEU DE RECUPERER LES MONTANTS VOLES OU D,ENCAISSER POUR LE LITTORAL ACCAPARE. TU ES VOLEUR ILS T,HONORENT. TU ES INNOCENT ET INTEGRE ILS TE CONDAMNENT ET ILS TE DEVALISENT. LA MAFIA DE LA COSA ALIBABIENNE.

LA LIBRE EXPRESSION

06 h 16, le 29 mai 2020

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Commentaires (1)

  • ILS ONT DEVALISE LES ECONOMIES DES GENS AU LIEU DE RECUPERER LES MONTANTS VOLES OU D,ENCAISSER POUR LE LITTORAL ACCAPARE. TU ES VOLEUR ILS T,HONORENT. TU ES INNOCENT ET INTEGRE ILS TE CONDAMNENT ET ILS TE DEVALISENT. LA MAFIA DE LA COSA ALIBABIENNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 16, le 29 mai 2020

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