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Nos Lecteurs ont la Parole

Où en sommes-nous ?

Depuis un certain temps des malheurs inéluctables frappent tous les citoyens et de nombreux revers de fortune les abattent. Que de gens souffrent de faim ! Que d’innocents sont opprimés ! On chahute partout les députés et tous les responsables, on les accuse et on les blâme. On lance, et à juste titre, des diatribes contre l’autorité. Des actes de vandalismes sont souvent commis. Les casseurs se livrent à des prédations. Les protestataires barricadent les rues avec des voitures. Des grèves paralysent le pays. Tout le monde se soulève car la mesure est comble. Le branle-bas est général.

Le Libanais qui, habituellement, déborde de vie, maudit son sort parce qu’il n’y a pas de plus grande douleur que de se rappeler le temps de bonheur dans l’infortune.

Cependant, après la formation du nouveau cabinet, le peuple, compréhensif comme toujours, et croyant qu’il n’y pas péril en la demeure, a, jusqu’alors, témoigné de la patience, avalé la pilule et suspendu les manifestations et toutes sortes de réclamations et revendications syndicales.

Les jours passent et le temps alloué à l’exécution de certains travaux ou la réalisation de certaines promesses s’écoule rapidement. Hélas, le statu quo est maintenu! Aucun changement n’a été opéré, aucune réforme n’a été effectuée. Tantôt un projet reste lettre morte, tantôt un autre avorte. Les négociations entreprises de temps à autre aboutissent rarement. Les idées émises par les experts s’affrontent fréquemment. Que de fonctionnaires qui ne sont pas calés doivent être limogés ! Peut-on occuper un poste que l’on ne mérite pas ? Les entreprises attendent, mais en vain, leur renflouement. Certains ministres pataugent dans les difficultés, d’autres vasouillent dans des explications filandreuses et tous les arguments fallacieux qu’ils fournissent pour se défendre ou se justifier sont réfutés par les masses. Les affaires périclitent.

Tout est renvoyé aux calendes grecques. Le gouvernement jusqu’à présent a accouché d’une souris. Les mesures financières drastiques qu’il a prises ont ligoté les industriels et les commerçants. Les prix exorbitants des denrées, toujours en hausse, accablent les consommateurs. Le chômage sévit. Le marasme des affaires atteint une phase paroxysmique et le désastre monétaire menace, par conséquent, le pays.

Tous les ministres sont appelés à déployer, à l’unisson, des efforts inouïs et essayer de subvenir aux besoins des Libanais et de remplir leurs espérances. Ils doivent, en outre, se défendre bec et ongles et attaquer impitoyablement ceux qui leur bloquent le chemin ou qui leur mettent des bâtons dans les roues.

D’autre part, les autorités judiciaires attendent impatiemment la parution des lois qui leur permettent d’avoir les coudées franches afin de pouvoir, le plus tôt possible, exercer la justice avec rigueur et de traduire sans distinction devant le tribunal n’importe qui et de soumettre tout accusé ou suspect aux lois en vigueur. À son tour, l’ordre des avocats doit remplir convenablement sa mission, être toujours aux aguets et radier du barreau certains de ses adhérents qui souillent sa réputation.

Bref, si le gouvernement fait chou blanc, il ira certainement à son écroulement et nous tomberons tous de Charybde en Scylla.

N’oublions pas surtout que le Covid-19 a mis le comble à nos souffrances. Cette pandémie qui atteint beaucoup de populations dans le monde entier risque de se propager vite et d’endeuiller un plus grand nombre de familles.

Partout, toutes les créatures humaines prennent ou doivent prendre leurs précautions pour éviter de contracter cette maladie virale qui se déplace incognito et qui attaque sur son chemin, en catimini et sans pitié, des milliers de personnes qu’elle rencontre ou même qu’elle effleure. Soyons-y attentifs et restons sur le qui-vive.

Si nous voulons vraiment servir fidèlement notre patrie et la délivrer de ce fardeau pesant, appuyons fortement la Cour suprême et faisons-lui confiance. La justice, clef de la voûte et l’édifice des lois, est le seul refuge et l’ultime espoir.

Pour ce faire, ne perdons pas le temps et profitons de cette période d’accalmie en vue de trouver les solutions susceptibles d’améliorer cette situation qui risque d’empirer.

En tout cas, chers compatriotes, armons-nous de courage pour pouvoir supporter tous ces malheurs en cascade qui nous poursuivent, altèrent notre santé et enveniment nos relations.

Je ne souhaite pas enfin qu’on dise un jour au gouvernement : « Aures habent, et non audient » (Ils ont des oreilles, et ils n’entendent point).

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Depuis un certain temps des malheurs inéluctables frappent tous les citoyens et de nombreux revers de fortune les abattent. Que de gens souffrent de faim ! Que d’innocents sont opprimés ! On chahute partout les députés et tous les responsables, on les accuse et on les blâme. On lance, et à juste titre, des diatribes contre l’autorité. Des actes de vandalismes sont souvent commis. Les...

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