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Nos Lecteurs ont la Parole

Une simple règle de trois

Il est des fois de grands problèmes qui restent non résolus, à côté de solutions simples. Le grand problème, ici, concerne le salarié en général, qu’il soit dans le public ou le privé et qui assiste impuissant à la chute du pouvoir de ce maigre salaire qui continue de tomber dans son escarcelle chaque fin de mois. Pendant que toute notre intelligentsia, raclée au fond de tous les tiroirs économiques du monde, discute du sexe des anges, s’il est en dollars ou eurobonds, s’il doit être alloué, donné ou prêté, si l’intérêt doit comporter des virgules ou des points... notre salarié, qu’il soit général d’armée, directeur général, simple soldat ou planton, se demande à chaque fin de mois combien de temps encore vont durer ces négociations. Car, durant cette période, veuillez ne pas accabler le négociateur d’un surmenage domestique alors qu’il concentre tous ses efforts dans la résolution du grand problème. En attendant, le petit peuple a déjà perdu ses économies dans des banques impuissantes à le protéger et voilà que son salaire suffit à peine à ses achats de nourriture.

L’auteur de ces lignes a vécu une expérience similaire au Brésil, où il était ambassadeur. À son arrivée en 1979, le dollar US valait 10 cruzeiros et à son départ en 1982 le dollar US valait, tenez-vous bien, 30 000 cruzeiros. Mais les Brésiliens sont des gens hors du commun, ils savent résoudre leurs problèmes politiques, économiques et internationaux grâce à un don qui leur a été donné par la volonté divine et qui se dénomme jeito, c’est-à-dire « savoir-faire ». Leur grande dette envers les États donateurs s’élevait en 1982 à 120 milliards de dollars, qu’ils ont résolue grâce à leur jeito, sans demander l’aide ou l’avis des instances internationales. Il serait bon de savoir comment ! Pour en revenir à nos problèmes, si nous étions au Brésil, le ministère des Finances aurait émis chaque fin de mois un facteur de multiplication que toutes les administrations publiques et privées doivent appliquer obligatoirement aux salaires des fonctionnaires. Puisque le salaire initial a été fixé sur base d’un dollar à 1 515 LL, il faut le multiplier par un coefficient valable pour lui conserver, au moins, son pouvoir d’achat. Ce serait, par exemple, pour le mois de mai une règle de trois très simple ; valeur actuelle réelle du dollar, 3 200 :1 515 = 2,11. Tous les salaires ainsi que leurs corollaires seront multipliés par le coefficient 2,11. Chaque mois ce coefficient est à revoir mais le salaire de base ne change pas en attendant des jours meilleurs. Cela dit, ces messieurs de la grande intelligentsia libanaise assis autour de la grande table des négociations, pourront se référer au concile de Trente pour résoudre leurs problèmes ; le peuple n’en souffrirait pas moins, il aimerait même poursuivre les débats à la télévision. Le petit peuple a déjà eu son haircut par le bas, il attend de voir comment les grands argentiers vont s’en tirer à la hausse.

Ambassadeur

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Il est des fois de grands problèmes qui restent non résolus, à côté de solutions simples. Le grand problème, ici, concerne le salarié en général, qu’il soit dans le public ou le privé et qui assiste impuissant à la chute du pouvoir de ce maigre salaire qui continue de tomber dans son escarcelle chaque fin de mois. Pendant que toute notre intelligentsia, raclée au fond de tous les...

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