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Monde - Coronavirus

Escalade des tensions sino-américaines, le Fitr en demi-teinte

L'épicentre de la pandémie est désormais l'Amérique latine, selon l'OMS, et tout particulièrement le Brésil.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi. China Daily via REUTERS

La Chine accuse le président américain Donald Trump de l'entraîner dans une nouvelle "guerre froide" dans le contexte de la pandémie de coronavirus, qui a terni la fête célébrant la fin du ramadan dans le monde musulman.

La Chine et les Etats-Unis sont "au bord d'une nouvelle Guerre froide", a averti dimanche le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, dénonçant un "virus politique" à l'oeuvre à Washington. "Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis" a regretté le chef de la diplomatie chinoise. Et "ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine", a-t-il ajouté, sans nommer Donald Trump.

Les premiers malades du Covid-19 ont été signalés en décembre dans la ville chinoise de Wuhan. Le coronavirus s'est depuis répandu sur la planète, contaminant 5,3 millions personnes et en tuant plus de 342.000. Donald Trump reproche aux autorités chinoises d'avoir tardé à communiquer des données cruciales sur la dangerosité du virus, mais aussi de ne pas vouloir faire la lumière sur son origine.

En réponse, la Chine a redit dimanche qu'elle était "prête" à collaborer à une enquête internationale, pourvu que cette coopération s'abstienne de toute "ingérence politique". Et la directrice de l'Institut de virologie chinois de Wuhan, régulièrement pointé du doigt par les Etats-Unis, a nié toute responsabilité. "Comme tout le monde, nous ne savions même pas que le virus existait", a assuré Wang Yanyi. "Donc comment aurait-il pu s'échapper de notre laboratoire?"

Joe, Ruth, Jordan
Aux Etats-Unis, pays dénombrant le plus de cas (plus de 1,62 million) et le plus de décès au monde (au moins 97.087 morts), les drapeaux sont en berne jusqu'à dimanche pour rendre hommage aux victimes.

Et pour marquer le passage imminent de la barre des 100.000 morts, le New York Times a consacré dimanche sa une à la mémoire d'un millier de victimes, évoquant pour chacune ce qu'a été sa vie. Joe Diffie, 62 ans, Nashville, star de la country music distingué par un Grammy". "Ruth Skapinok, 85 ans, Roseville, Californie, les oiseaux du jardin venaient manger dans sa main", "Jordan Driver Haynes, 27 ans, Cedar Rapids, Iowa, jeune homme généreux avec un sourire enchanteur". "Ces 1.000 personnes ici ne représentent qu'à peine un pour cent du total. Aucune d'elles n'était un simple numéro", écrit le quotidien américain en présentant brièvement sa une, entièrement couverte d'un texte imprimé serré.

Le Fitr en mode mineur
Couvre-feu en Arabie saoudite, prières collectives bannies en Irak, en Syrie ou en Egypte, interdiction de voyager en Indonésie: le monde musulman célèbre en mode mineur le Fitr, l'une des plus importantes fêtes du calendrier musulman, qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan.

La grande mosquée de La Mecque était quasiment vide dimanche. Du haut d'une tribune, un imam a tenu une prière à huis clos.

Au Pakistan, faisant fi des consignes de distanciation physique, les fidèles se sont rués sur les marchés pour faire leurs achats avant le Fitr. "Pendant plus de deux mois, mes enfants ont été confinés à la maison", raconte à l'AFP Ishrat Jahan, une mère de famille, sur un marché animé de Rawalpindi. "Cette fête est pour les enfants et s'ils ne peuvent pas la célébrer avec de nouveaux vêtements, il ne sert à rien de travailler si dur toute l'année".

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A Gaza, les prières collectives ont été autorisées, malgré l'annonce d'un premier décès lié au coronavirus samedi. Dans une mosquée de la ville, les fidèles, espacés les uns des autres, portaient des masques. "L'Aïd n'est pas l'Aïd avec ce corona, les gens ont peur", a confié à l'AFP l'un d'eux, Akram Taher.

Retour de la messe
En France, le gouvernement a autorisé samedi la reprise des cérémonies religieuses. Mais les autorités musulmanes du pays - le cinquième au monde en nombre de morts (28.289) - ont demandé aux fidèles de ne pas se rendre dans les mosquées pour la prière de dimanche matin.

Car cette reprise très attendue des offices risque de créer de nouveaux foyers d'infection, comme cela semble s'être produit à Francfort, en Allemagne, où une quarantaine de personnes ont été contaminées, sans doute pour avoir assisté à une messe dans une église protestante baptiste.

En dépit de la crainte d'une deuxième vague, l'Europe, où plus de 173.000 personnes sont mortes, poursuit son lent retour à la normale.

Emboîtant le pas à l'Italie, l'Espagne a annoncé samedi la réouverture prochaine de ses frontières, une mesure cruciale pour la deuxième destination touristique au monde, et la reprise de son championnat de football. "Le plus dur est passé", a assuré le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, "nous avons surmonté la grande vague de la pandémie" qui a fait plus de 28.000 morts dans le pays.

L'épicentre de la pandémie est désormais l'Amérique latine, selon l'Organisation mondiale de la santé. Et tout particulièrement le Brésil: le virus y a contaminé au moins 347.000 personnes et tué plus de 22.000. Moins cependant qu'au Royaume-Uni (36.675 morts) : dans ce pays, le plus durement touché par la pandémie après les Etats-Unis, une affaire vient embarrasser le Premier ministre Boris Johnson, déjà cible de critiques sur sa gestion de la crise. Un de ses proches conseillers est visé par des appels à la démission pour ne pas avoir respecté le confinement.

La Chine accuse le président américain Donald Trump de l'entraîner dans une nouvelle "guerre froide" dans le contexte de la pandémie de coronavirus, qui a terni la fête célébrant la fin du ramadan dans le monde musulman.La Chine et les Etats-Unis sont "au bord d'une nouvelle Guerre froide", a averti dimanche le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, dénonçant un "virus...

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