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Dernières Infos - Crise

Un ministre irakien en tournée dans le Golfe pour éviter la faillite

Le ministre irakien des Finances Ali Allawi a entamé vendredi une tournée dans le Golfe pour ne pas se retrouver en défaut de paiement face à ses millions de fonctionnaires après la vertigineuse chute des prix du brut.

M. Allawi a rencontré à Riyad les ministres saoudiens des Finances, de l'Energie et des Affaires étrangères, plaidant auprès d'eux pour "un soutien financier immédiat à l'Irak pour que le gouvernement puisse tenir ses engagements auprès de ses employés", ont rapporté samedi les médias d'Etat des deux pays. Après Riyad, le ministre - également détenteur du portefeuille du Pétrole par intérim - doit également se rendre "au Koweït et aux Emirats arabes unis pour récolter des aides financières", a expliqué à l'AFP un responsable gouvernemental irakien avant le départ de M. Allawi.

"Il nous faut autant de liquidités que possible pour pouvoir payer les salaires" des huit millions de fonctionnaires et pensionnés qui coûtent chaque mois quatre milliards de dollars, renchérit un autre haut responsable.

Avec un baril de pétrole au plus bas dans une économie de rente uniquement basée sur l'or noir, un secteur public hypertrophié et des services publics indigents quand ils ne sont pas absents, l'Irak se savait depuis des mois entré dans la pire crise économique de son histoire récente. Le gouvernement précédent avait même envisagé de demander au Koweït d'accorder un délai à Bagdad qui lui paye chaque mois des réparations depuis l'invasion par Saddam Hussein de son petit voisin en 1991, poursuit le second responsable.

"Il est aussi très probable que Moustafa al-Kazimi effectue son premier voyage (officiel) dans le Golfe à son tour", a indiqué le premier responsable, faisant référence au nouveau Premier ministre irakien, un ami personnel du prince héritier saoudien Mohammad Ben Salmane, qui passe pour très introduit dans le Golfe.

L'Irak n'a toujours pas voté son budget 2020. Le projet tablait sur un baril à 56 dollars, soit environ deux fois plus que le prix actuel. Par rapport à la mi-2019, les recettes pétrolières du pays ont été divisées par cinq, n'atteignant plus que 1,4 milliard de dollars par mois.

Dès la nomination de M. Kazimi, Washington a accordé quatre mois à l'Irak pour continuer à se fournir en énergie chez son voisin iranien sans subir ses sanctions. Mais Bagdad a en échange pris des engagements. Cette année, le pays doit achever une ligne électrique qui courra sur 300 kilomètres du Koweït jusqu'au port de Fao, à la pointe sud de l'Irak, pour importer jusqu'à 500 MW d'électricité du Golfe et non d'Iran -grand ennemi des Etats-Unis.

Le ministre irakien des Finances Ali Allawi a entamé vendredi une tournée dans le Golfe pour ne pas se retrouver en défaut de paiement face à ses millions de fonctionnaires après la vertigineuse chute des prix du brut.
M. Allawi a rencontré à Riyad les ministres saoudiens des Finances, de l'Energie et des Affaires étrangères, plaidant auprès d'eux pour "un soutien financier immédiat...