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Société - Rapatriement

Une 3e phase, la plus massive, commencera jeudi malgré les nombreux cas de contamination

11 300 personnes sont attendues au cours de cette phase, alors qu’une polémique a éclaté après le retour du dernier vol de Londres qui était bondé.

Un groupe d’expatriés libanais rapatriés le 5 avril 2020. Mohammad Azakir/Reuters

La deuxième phase du rapatriement des Libanais bloqués à l’étranger s’est achevée vendredi dernier, non sans faire l’objet de nombreuses critiques. Des vidéos tournées lors du dernier vol à avoir atterri à l’Aéroport international de Beyrouth vendredi en provenance de Londres, et qui circulent depuis sur les réseaux sociaux, montrent un avion entièrement rempli, alors que la plupart des vols précédents respectaient le principe de la distanciation entre les passagers. Les derniers vols ont en outre ramené leur lot d’expatriés contaminés par le coronavirus, ce qui fait craindre une nouvelle vague d’épidémie, alors que le pays se prépare à entamer aujourd’hui sa troisième phase de déconfinement.

Malgré la hausse des cas de contamination parmi les rapatriés, mais aussi des contaminations locales, la troisième phase de rapatriement, la plus massive et qui devrait commencer jeudi prochain et ramener 11 300 personnes, est maintenue.Treize Libanais rapatriés vendredi ont été testés positifs au coronavirus, selon le ministère de la Santé, ce qui porte à 60 le nombre de cas détectés parmi les personnes rentrées au pays au cours de la deuxième vague. Dix cas positifs ont été détectés vendredi dans un avion en provenance de Moscou, deux autres cas ont été enregistrés à bord d’un vol parti de Douala (Cameroun), un cas a été relevé parmi les passagers en provenance de Minsk (Belarus) et un dernier parmi les expatriés en provenance du Koweït. Aucun cas n’a été cependant détecté à bord des vols en provenance de Bahreïn, Dubaï, Londres et Kiev (Ukraine).Malgré ces cas, un responsable au ministère des Affaires étrangères a confié à L’Orient-Le Jour qu’il était difficile de reporter les vols de la troisième phase de rapatriement. « Il aurait fallu fermer l’aéroport pendant deux semaines, entre la deuxième et la troisième phase », reconnaît-il toutefois.


Les passagers qui ont effectué le test de dépistage avant leur arrivée à Beyrouth repartent munis de ce papier. Photo DR

Aucune place libre sur le vol de Londres
À bord du vol les ramenant de Londres vendredi, les expatriés ont donc eu la surprise de se retrouver assis côte à côte, dans un avion où il ne restait plus aucun siège vide.

Dans la vidéo qui a beaucoup circulé sur le web, un des passagers, visiblement très énervé, dénonce le fait que la MEA ne respecte pas la distanciation comme promis. S’ensuit un échange tendu entre plusieurs passagers et des membres de l’équipage. Le passager s’est expliqué ensuite, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux à son arrivée. Il affirme avoir demandé à plusieurs reprises si la distanciation allait être respectée à bord, avant de découvrir, une fois dedans, que l’avion était plein.

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Contactée par L’OLJ, une expatriée qui se trouvait à bord du même vol affirme comprendre la « frustration » de ce passager. « Nous avions tous accepté de nous faire tester avant l’embarquement, pour découvrir une fois sur place que la moitié des passagers venaient des États-Unis et n’avaient pas été testés », souligne-t-elle. « Tout le monde était tendu, tout le monde s’est énervé pendant ce vol, mais les autorités libanaises et le personnel de la MEA ont fait de leur mieux », souligne cette femme, sous le couvert de l’anonymat. « Ils ont pris notre température et nous ont distribué du gel, des masques et des gants. Ils ont mis des bracelets jaunes aux poignets des personnes qui n’étaient pas testées pour qu’on les repère plus facilement. Nous avons ensuite rempli des formulaires dans lesquels nous nous sommes engagés à respecter la quarantaine, une fois arrivés à Beyrouth », ajoute-t-elle. Le responsable au sein du ministère des Affaires étrangères estime pour sa part que « ce grand nombre de personnes rapatriées n’est pas gérable par les autorités ». « Certains ne se conforment pas à l’obligation de se mettre en quarantaine. Il y a un relâchement total », dénonce-t-il. La polémique suscitée par le vol Londres-Beyrouth a poussé le directeur général de la MEA, Mohammad el-Hout, à se défendre hier lors d’une entrevue accordée à la chaîne LBCI. M. el-Hout a indiqué que le vol en question a respecté les mesures de sécurité européennes qui imposent le port du masque. « Les Libanais qui sont à l’étranger ont le droit de rentrer (...) Nous avons essayé de ramener le plus grand nombre d’étudiants et de personnes se trouvant dans une situation précaire (à bord de ce vol) », a-t-il déclaré. « Les personnes qui ont voyagé dans des avions où la distanciation n’était pas respectée ont le droit de demander à se faire rembourser 35 % du montant de leur billet ou à obtenir un billet de retour gratuit », a encore assuré le directeur de la MEA.


55 vols et 11 300 personnes attendues
Toujours selon M. el-Hout, sur les 11 300 personnes attendues lors de la troisième phase, 7 700 passagers auront déjà effectué des tests de dépistage dans les pays où ils se trouvent actuellement, les ambassades du Liban ayant pu conclure des accords avec des laboratoires à cet effet. Quant aux expatriés qui n’auront pas effectué le test, et qui seront au nombre de 3 600, ils seront testés à leur arrivée à l’aéroport.

Cinquante-cinq vols sont prévus du 14 au 24 mai. Cette phase sera la plus massive, à l’heure où 2 300 personnes sont rentrées à bord de 20 vols lors de la première phase de rapatriement, et que 5 500 passagers ont été transportés à bord de 40 vols lors de la deuxième phase. Dans un communiqué publié hier, la MEA a annoncé que les vols à venir seront divisés en deux parties. Ceux effectués les 14, 16, 18, 20, 22, et 24 mai transporteront des personnes venant de pays où le PCR peut être effectué avant l’embarquement. Mohammad el-Hout a annoncé hier, lors de l’entretien accordé à la LBCI, que la distanciation ne sera plus respectée sur ces vols-là. Les prix des billets seront donc revus à la baisse pour les voyages effectués à ces dates, selon le communiqué de la MEA.Les vols des 15, 17, 19, 21 et 23 mai seront consacrés aux Libanais résidant dans des pays où le test de dépistage ne peut pas être effectué. Les voyageurs en provenance des États-Unis, du Canada et d’Amérique du Sud, en transit à travers Londres, Paris ou Francfort, sont inclus parmi ces dates. Des vols en provenance de Madrid (15 mai), Lusaka (21 mai) et Moscou (23 mai) auront lieu en même temps, malgré le fait que leurs passagers auront effectué le test PCR au préalable. « Nous ne pouvions pas reporter ces vols, qui avaient déjà été décidés à l’avance », a indiqué le responsable du ministère des Affaires étrangères à L’OLJ. Le ministre de la Santé Hamad Hassan a pour sa part exprimé son inquiétude durant le week-end face au relâchement du confinement et au net rebond des contaminations dans le pays. « Trois images en un seul jour me donnent à réfléchir. Le secrétaire d’État adjoint américain qui prétend être un ami du Liban et qui prétend vouloir préserver la santé en soutenant l’AUB et les ONG ; un rapatrié recevant des proches venus l’accueillir à son retour, plutôt que de s’isoler pour ne pas contaminer son entourage ; enfin, une région refusant d’accueillir des expatriés en bonne santé venus de Syrie et qui ont finalement pu être installés dans un hôtel près de chez moi à Baalbeck », a écrit M. Hassan sur son compte Twitter.


La deuxième phase du rapatriement des Libanais bloqués à l’étranger s’est achevée vendredi dernier, non sans faire l’objet de nombreuses critiques. Des vidéos tournées lors du dernier vol à avoir atterri à l’Aéroport international de Beyrouth vendredi en provenance de Londres, et qui circulent depuis sur les réseaux sociaux, montrent un avion entièrement rempli, alors que la...

commentaires (3)

Pourquoi vouloir rentrer au Liban en pleine crise économique, après 2 mois quand la situation s'améliore en occident et se dégrade au Liban ? Qui sont tous ces gens ?

Georges Lebon

13 h 50, le 11 mai 2020

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Commentaires (3)

  • Pourquoi vouloir rentrer au Liban en pleine crise économique, après 2 mois quand la situation s'améliore en occident et se dégrade au Liban ? Qui sont tous ces gens ?

    Georges Lebon

    13 h 50, le 11 mai 2020

  • IL FAUT BIEN GERER. TOUS LES RAPATRIES DOIVENT ETRE MIS EN QUARANTAINE DANS DES HOTELS POUR AU MOINS DEUX SEMAINES, EN FAIT IL FAUT TROIS, ET NE LEUR PERMETTRE POINT A L,ARRIVEE DE RENCONTRER PERSONNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 01, le 11 mai 2020

  • Tout personne atteint du virus qui ne suit pas les règles de confinement, et transmet le virus à une tierce personne, devrait recevoir une peine de six mois de prison ferme et de cinq ans dans le cas ou la tierce personne est décédée. Le pays a besoin de retrouver sa productivité sauf que les irresponsables sont partout dans ce pays et empêchent un retour à la normale. Le gouvernement doit mater ceux qui ne comprennent pas autrement. On est tous à leur merci.

    Zovighian Michel

    06 h 29, le 11 mai 2020

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