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Dernières Infos - Crise

Syrie : nouvelles coupes dans les subventions sur l'essence

Des piétons et des voitures dans une rue de Damas, le 10 mai 2020. Photo AFP / LOUAI BESHARA

Les autorités syriennes ont adopté dimanche de nouvelles coupes dans les subventions sur l'essence, les mesures d'austérité se succédant dans le pays en guerre pour faire face à une grave crise économique. La Syrie connaît de fortes pénuries de carburants qui se sont aggravées ces deux dernières années, notamment concernant l'essence ou le gaz domestique. En avril 2019, les autorités avaient déjà adopté des restrictions sur la distribution d'essence.

Les véhicules dotés de moteurs à forte consommation - plus de 2.000 centimètres cubes - ne pourront plus acheter l'essence au prix subventionné, a annoncé le ministre du Pétrole, Ali Ghanem. De même, particuliers ou entreprises ayant plus d'un véhicule enregistré à leur nom seront privés de subventions. Ces mesures "lèvent les subventions" pour "seulement 9%" des voitures, a indiqué le ministre, cité par l'agence officielle Sana. Les automobilistes concernés devront désormais payer 12 dollars les 20 litres, soit près du double du prix subventionné. Avant ces restrictions, tout le monde pouvait acheter 100 litres d'essence par mois au prix subventionné. "Les produits pétroliers ou le pétrole brut importés en Syrie n'arrivent pas au coût du marché mondial, mais il faut compter en plus le coût du transport et des transferts financiers", a souligné M. Ghanem, en référence aux sanctions occidentales qui touchent son gouvernement.

La décision a provoqué une volée de critiques. "Est-il croyable que je dépense pour ma voiture plus que pour ma maison ? J'ai décidé de la vendre", a déploré l'actrice Shoukran Mortaja sur Facebook.
"Ils font tout pour faire rentrer dans les caisses de l'Etat l'argent tiré des poches du citoyen ordinaire", a regretté un autre internaute, Rami Abido.

La guerre meurtrière qui dévaste la Syrie depuis 2011 a coûté des dizaines de milliards de dollars au secteur des hydrocarbures. L'immense majorité des champs pétroliers échappent toujours au contrôle du gouvernement. Aujourd'hui la production représente 16% seulement des besoins en pétrole, qui s'élèvent à 146.000 barils par jour (bpj), selon M. Ghanem. Avant le conflit, la production de pétrole brut atteignait près de 400.000 bpj.
Pour expliquer la crise, les responsables pointent du doigt les sanctions économiques occidentales et arabes qui empêchent l'arrivée de cargaisons en Syrie. Les pénuries se sont aggravées depuis deux ans en raison des sanctions imposées par Washington contre l'Iran, allié indéfectible et un des principaux fournisseurs de Damas. Ces derniers mois, la crise s'est accompagnée d'une dégringolade historique de la livre syrienne face au dollar tandis que l'inflation a atteint les 107% en 2019, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Les autorités syriennes ont adopté dimanche de nouvelles coupes dans les subventions sur l'essence, les mesures d'austérité se succédant dans le pays en guerre pour faire face à une grave crise économique. La Syrie connaît de fortes pénuries de carburants qui se sont aggravées ces deux dernières années, notamment concernant l'essence ou le gaz domestique. En avril 2019, les autorités...