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Société - Liban

Le brevet et certains examens de l'enseignement technique annulés pour 2020

Le ministre de l’Économie veut limiter la marge de profit autorisée sur la vente des produits de première nécessité. 

Le Premier ministre libanais Hassane Diab présidant un Conseil des ministres au sérail gouvernemental, à Beyrouth, le 7 mai 2020. Photo Dalati et Nohra

Le ministre libanais de l’Éducation, Tarek Majzoub, a annoncé, jeudi à l'issue d'un Conseil des ministres, l'annulation des épreuves officielles du brevet, qui clôture le cycle d'enseignement complémentaire, ainsi que des examens de l'enseignement technique pour les niveaux inférieurs au baccalauréat technique, soulignant que les différentes modalités de cette décision seront détaillées lors d'une conférence de presse vendredi matin. "J'ai suggéré l'annulation des examens officiels pour le diplôme complémentaire pour l'année 2020, et des examens officiels pour les diplômes techniques de niveaux inférieurs au baccalauréat technique, selon plusieurs critères", a annoncé M. Majzoub. "Différentes mesures seront prises dans ce contexte", a-t-il déclaré, refusant de donner plus de détails concernant sa décision, dans l'attente de la conférence de presse officielle prévue demain à 10h30 au ministère de l’Éducation. 

Lors de sa réunion au Sérail, le gouvernement a par ailleurs discuté d'une ouverture éventuelle des écoles pendant les vacances d'été, après une année scolaire très perturbée. Les écoles du Liban sont en effet fermées depuis le 29 février dernier en raison de la pandémie de Covid-19. Selon le plan de déconfinement progressif prévu par le cabinet, les établissements scolaires pourraient rouvrir leurs portes le 8 juin prochain si le nombre de contaminations au coronavirus reste stable. Un enseignement en ligne est dispensé par certaines écoles, mais la fermeture de ces derniers mois, venue s'ajouter à des fermetures régulières depuis le début de l'année scolaire en raison du mouvement de contestation font craindre un manque de préparation des élèves pour le passage des examens officiels.

Limite des marges de profit sur les produits de première nécessité
Par ailleurs, le cabinet s'est penché sur la question de l'inflation, alors que le pays traverse la pire crise économique et financière de ces 30 dernières années.  Dans ce cadre, le ministre de l’Économie, Raoul Nehmé, a présenté à l'équipe ministérielle sa décision de limiter la marge de profit autorisée sur la vente des produits de première nécessité, en amendant les marges fixées dans les années 70. Dix-sept mesures ont encore été prises pour contrôler l'augmentation des prix sur le marché local. La décision a encore été prise d'assurer que des agents des Forces de sécurité intérieure et des représentants des municipalités accompagnent les équipes des inspecteurs du ministère de l’Économie déployés sur le terrain pour contrôler les prix en vigueur dans les commerces. "La sécurité alimentaire est une affaire d'intérêt national", ont convenu les ministres. 

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"L'augmentation des prix, surtout en ce qui concerne les denrées alimentaires, est devenue inacceptable", a dans ce contexte déclaré le Premier ministre Hassane Diab au début de la séance au Sérail, s'étonnant notamment des augmentations des prix des produits locaux et des primeurs. "Nous sommes face à une vraie lutte contre la cherté et nous ne pouvons pas rester les bras croisés, comme si cela ne nous concernait pas", a-t-il ajouté, assurant qu'il serait impensable de ne pas réagir rapidement à cette crise, "avant que la situation ne devienne incontrôlable". "Les prix sont fixés de manière irréfléchie, sans que cela ne soit lié à la chute de la livre face au dollar". "Le gouvernement s'engage à protéger les gens face aux commerçants opportunistes et aux tentatives d'affamer les Libanais", a ajouté le président du Conseil. Si gérer cette question revient au ministère de l’Économie, Hassane Diab a estimé qu'elle relevait également de la responsabilité du gouvernement, appelant à mettre en place un "plan rapide pour contrôler les prix". "Il faut empêcher les commerçants de contrôler les prix des denrées alimentaires", a-t-il ajouté.

Le sort des travailleurs étrangers
Selon des sources ministérielles citées par notre correspondante à Baabda Hoda Chedid, une décision devrait par ailleurs être annoncée d'ici deux semaines concernant les travailleurs étrangers bloqués au Liban et qui souhaitent être rapatriés. Ces derniers sont également victimes de la crise, nombre d'entre eux ayant perdu leur emploi. 

Dans le contexte de crise économique et financière, et alors que la livre libanaise continue de perdre de sa valeur, les prix dans les commerces ont atteint des sommets inédits. Dans ce cadre, plusieurs amendes ont été dressées à l'encontre de certains contrevenants ces dernières semaines. Alors que le taux de la livre libanaise sur le marché noir oscille depuis plusieurs jours entre 3 800 et 4 200 livres, certaines sociétés qui distribuent leurs produits au Liban, à l’image de Nestlé, ont pris la décision d’adapter leurs prix en livres en tenant compte du taux du marché noir au lieu de la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar, qui n’est plus appliquée que pour certaines transactions bancaires, tandis que certains produits, notamment importés, commencent à disparaître des rayons.

Pour faire face à la crise, le gouvernement a approuvé un plan de redressement étalé sur cinq ans, visant notamment à réduire le déficit public et prévoyant une restructuration de la dette et du secteur bancaire. Ce plan table aussi sur une dévaluation progressive de la livre libanaise et inclut une demande d'aide financière au Fonds monétaire international, qui a déjà été officiellement formulée, alors que le Liban a fait défaut sur le remboursement de sa dette en dollar, une première dans l'histoire du pays. Le plan doit donc servir d’atout pour l’exécutif lors des négociations qu’il doit mener avec les créanciers du pays. Selon les estimations officielles, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ces derniers mois, des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi ou vu leur salaire réduit.

La succession de Ziad Chbib
A sa sortie du Conseil des ministres, le ministre des Travaux publics, Michel, Najjar a en outre souligné que la nomination d'un nouveau mohafez pour Beyrouth devrait se faire avant le 19 mai et la fin du mandat du mohafez actuel, Ziad Chbib. "Tout ce que nous voulons, c'est que plusieurs noms soient proposés, afin que nous puissions choisir la personne la plus compétente", a-t-il souligné.

Ce dossier fait polémique depuis plusieurs jours et fait surtout réagir les responsables de la communauté grecque-orthodoxe, dont est issue M. Chbib. Plusieurs d'entre eux, dont M. Najjar, se sont mobilisés pour défendre le poste de mohafez. Plus tôt dans la journée, le patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X Yazigi, a affirmé lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre qu'il soutenait "les critères qu'il a adoptés pour les nominations administratives dans le respect de l'intégrité et de la compétence (...)". Toutefois, le patriarcat grec-orthodoxe a publié un communiqué dans lequel il affirme que le patriarche Yazigi a "insisté sur l'importance du respect de la place de la communauté grecque-orthodoxe dans le cadre de ces nominations afin de réparer l'injustice qui l'a touchée lors des procédures précédentes". Pointé du doigt pour avoir couvert plusieurs infractions majeures portant atteinte à l’environnement, dont l’édification du complexe hôtelier de l’Eden Bay sur le littoral public de Ramlet el-Baïda, M. Chbib est depuis un certain temps la cible de nombreuses critiques dans les milieux associatifs et juridiques. Autant de motifs qui ont pavé la voie à l’idée de lui trouver un remplaçant, même si la raison officiellement avancée est de nature purement administrative.

Le gouvernement prépare par ailleurs une série de nominations administratives "qui ne nécessitent pas de mécanisme" spécifique, comme cela avait été requis notamment pour les nominations à la Banque du Liban (BDL), selon la chaîne LBC. 

Le ministre libanais de l’Éducation, Tarek Majzoub, a annoncé, jeudi à l'issue d'un Conseil des ministres, l'annulation des épreuves officielles du brevet, qui clôture le cycle d'enseignement complémentaire, ainsi que des examens de l'enseignement technique pour les niveaux inférieurs au baccalauréat technique, soulignant que les différentes modalités de cette décision seront...

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SANS LEUR FAIRE CRAINDRE L'APPLICATION DES LOIS PAS MOYEN DE JUGULER CARTELS ET AUTRES ! SIMPLE COMME BONJOUR,- EVITER DE SOUMETTRE LES CAS A LA JUSTICE, FAIRE PAYER LES AMENDES EN DEANT LES 48HRS, OU FERMETURE DU COMMERCE , RE AUTORISATION D'OUVERTURE AVEC 100% DE PENALITE DE RETARD !

Gaby SIOUFI

18 h 00, le 08 mai 2020

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  • SANS LEUR FAIRE CRAINDRE L'APPLICATION DES LOIS PAS MOYEN DE JUGULER CARTELS ET AUTRES ! SIMPLE COMME BONJOUR,- EVITER DE SOUMETTRE LES CAS A LA JUSTICE, FAIRE PAYER LES AMENDES EN DEANT LES 48HRS, OU FERMETURE DU COMMERCE , RE AUTORISATION D'OUVERTURE AVEC 100% DE PENALITE DE RETARD !

    Gaby SIOUFI

    18 h 00, le 08 mai 2020

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