Le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a convoqué mardi l'ambassadeur allemand au Liban, Georg Birgelen, afin de lui demander des éclaircissements au sujet de la décision de Berlin, la semaine dernière, d'interdire toutes les activités du Hezbollah en Allemagne.
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le diplomate allemand a affirmé que "la décision avait été prise depuis un moment et est entrée en vigueur récemment". L'ambassadeur a également affirmé avoir informé "certains responsables" libanais de la teneur de la décision. "Cette décision ne signifie pas que le Hezbollah est classé organisation terroriste, mais elle interdit ses activités sur le territoire allemand", a encore affirmé M. Birgelen, selon l'Ani.
Pour sa part, Nassif Hitti a rappelé "la position de principe du Liban selon laquelle le Hezbollah est une composante politique essentielle du pays et représente une grande tranche de la population libanaise, tout en étant membre du Parlement".
Jeudi dernier, le ministère allemand de l'Intérieur avait annoncé avoir "interdit l'activité de l'organisation terroriste chiite Hezbollah en Allemagne". Le même jour, "plusieurs actions de police étaient menées dans diverses régions" d'Allemagne, contre des établissements liés au mouvement, avait alors indiqué un porte-parole du ministère. Selon les médias allemands Spiegel et Bild, il s'agit de mosquées à Berlin, Brême et Münster ainsi que d'un "centre pour émigrés libanais" à Dortmund.
Lundi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a démenti toute activité de son parti en Allemagne. Selon lui, la décision de Berlin est une décision "politique", qui reflète une "soumission à la volonté américaine et vise à satisfaire Israël". Hassan Nasrallah a également dit s'attendre à ce que "d'autres pays européens prennent des décisions similaires" à l'avenir.
Jusque-là, seules les activités de la branche militaire du Hezbollah, considérée comme un mouvement terroriste par tous les pays de l'Union européenne, étaient bannies en Allemagne, mais pas celles de sa branche politique qui organise notamment des manifestations ou actions anti-israéliennes régulières. En mars 2019, le Royaume-Uni avait inscrit le Hezbollah dans son intégralité sur sa liste terroriste avant d'étendre en janvier le gel de ses avoirs à sa branche politique.
commentaires (10)
Hiitti, est rien, il suit les ordres du Hezbollah....comme le président et l'actuel premier ministre et tout le gouvernement... rien de rien
Jack Gardner
21 h 29, le 05 mai 2020