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Culture - Initiative

« Electronic Labor Day », la musique au secours du secteur de la nuit menacé par la crise...

Drôle de fête du Travail cette année, pour une grande majorité de Libanais qui se retrouvent sans emploi, à cause d’une situation économique délétère sur laquelle se greffent les séquelles de la pandémie. Et si le secteur de la nuit, naguère l’un des piliers de notre économie, n’est pas en reste, Uberhaüs a initié le festival virtuel « Electronic Labor Day » qui s’étalera entre le 1er mai à midi et le 3 mai minuit, et s’accompagnera d’une collecte de fonds pour les employés non cadrés des établissements de musique électro locaux. En trois questions, Nemr Saliba, fondateur d’Uberhaüs, en parle à « L’OLJ ».

Un visuel du « Electronic Labor Day ».

Comment le secteur de la nuit libanaise a-t-il vécu les six derniers mois, entre révolution et pandémie ?

Même si le pays laissait déjà entrevoir une profonde crise économique depuis plus d’un an, l’été libanais a été très festif. Mais juste après, ça a été la chute libre pour quasiment toutes les institutions de musique électronique, ainsi que le secteur du F&B (restauration, NDLR) dans sa globalité. Personne n’a été épargné. Au départ, si nous nous sommes pris une première grosse claque avec la révolution, nous étions prêts à encaisser cela, en se disant que cette période difficile mènerait à un meilleur avenir. Et puis il y a eu la pandémie, et la fermeture de tous ces établissements dans le cadre des mesures de confinement, alors que nous comptions sur les mois de mars et d’avril pour rebondir.

Cette situation inattendue et sans précédent a asséné le coup de trop à un secteur déjà très fragilisé, notamment les employés non cadrés, qui comptaient sur un pourcentage sur les recettes quotidiennes et sur les pourboires des clients pour assurer leur subsistance.

Et l’État n’a rien fait pour soutenir tous ces établissements… Aujourd’hui, c’est donc tout un secteur, et des milliers de familles qui se retrouvent menacés. D’ailleurs, le syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries au Liban affirme que pas moins de 25 000 personnes ont perdu leur emploi depuis septembre 2019 dans le seul secteur de l’hôtellerie et de la restauration…


« Pour de nombreuses personnes, une party n’est pas uniquement un style de vie, c’est aussi un gagne-pain », lit-on sur cette affiche qui promeut l’« Electronic Labor Day ».


C’est ainsi que vous est venue l’idée d’organiser ce festival et cette collecte de fonds ?

Avec mon partenaire Jimmy Berro, cofondateur d’Uberhaüs, nous avons ressenti l’urgence d’agir pour venir en aide aux personnes les plus affectées par la crise, notamment, comme je le disais, les employés non cadrés, c’est-à-dire les barmans, les serveurs, les agents de service et de nettoyage, etc. Dans des moments pareils, il ne faut pas perdre espoir, mais plutôt réfléchir à des solutions.

Dans cette optique, on a regardé ce qui se faisait ailleurs en termes de live streaming, et on a adapté le modèle à la scène électro locale. D’où l’idée de monter ce festival virtuel « Electronic Labor Day », accompagné d’une collecte de fonds, auquel se sont joints plusieurs initiatives et établissements de musique électro, à savoir Uberhaüs, The Gärten, The Ballroom Blitz, Beirut Groove Collective, le B018, Chrono Bookings, Darkroom, Decks On The Beach, Electric Sundown, Fantôme de Nuit Records, Feedasoul Records, Madhouse, Moon Republic, NachtVesen, Projekt, Retrogroove, TeknoAnd, Timeless, A Tribe Called Tribe et Void.

En quoi consistera donc « Electronic Labor Day » ?

Ce festival, en direct depuis notre site web, de Facebook et d’Instagram, s’étalera entre le 1er mai midi et le 3 mai minuit, en une sorte de marathon musical qui rassemblera plus de 150 DJ de 25 pays dont le Libanais Rony Seikaly, la Palestinienne Sama’ et l’Italien Musumeci. L’idée est de proposer une expérience immersive, un peu comme nous le faisons dans nos clubs, divisée en cinq « chambres », soit cinq canaux de streaming, où les DJ enchaîneront leurs sets pendant ces trois jours. Si l’initiative se veut festive, bien entendu, elle s’accompagnera d’un appel aux dons qui seront distribués à parts égales aux employés non cadrés des établissements préalablement mentionnés, et dont un appel à candidature est lancé. Déjà 80 millions de livres libanaises ont été récoltés grâce à la générosité de nos sponsors, mais l’objectif est d’arriver à 300 millions de livres. Ce n’est certainement pas une solution globale à la crise, mais cette initiative, on l’espère, réussira à sauver tout un secteur en danger…

Comment le secteur de la nuit libanaise a-t-il vécu les six derniers mois, entre révolution et pandémie ? Même si le pays laissait déjà entrevoir une profonde crise économique depuis plus d’un an, l’été libanais a été très festif. Mais juste après, ça a été la chute libre pour quasiment toutes les institutions de musique électronique, ainsi que le secteur du F&B...

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