La dégradation des conditions de vie ne concerne pas que les Libanais résidents : les membres de la diaspora commencent également à en ressentir les effets. L’impossibilité de rentrer au pays et la difficulté de transférer des fonds à partir du Liban ne fait qu’aggraver le cas de nombreux ménages à travers le monde. Et les pays du Golfe ne font pas exception. Pour venir au secours des familles en difficulté, la communauté libanaise au Koweït donne un exemple touchant de solidarité.
« Grâce à cet esprit de solidarité, il a déjà été possible de distribuer quelque mille colis alimentaires », raconte à L’OLJ Mansour Aoun, un membre de la diaspora au Koweït. Il ajoute que cette initiative a été mise en place en collaboration avec l’ambassadeur du Liban Jean Macaron et le consul général Bassel Oueidate, ce qui a notamment permis de recenser, avec plus ou moins d’exactitude, les familles qui traversent une période difficile.
Mais qui sont ces ménages nécessiteux, dans un pays du Golfe où les Libanais émigrent généralement pour assurer des conditions de vie meilleures ? Mansour Aoun note que la crise se fait ressentir dans ce pays depuis plusieurs mois, même avant l’épisode du coronavirus, et que de nombreux Libanais ont déjà perdu leurs emplois. « Depuis le début de la crise sanitaire, beaucoup de sociétés ont effectué des licenciements massifs, ou alors suspendu les salaires en attendant la reprise du travail, poursuit-il. Certains cadres d’entreprise libanais en ont fait les frais, notamment. De plus, la communauté dans ce pays, qui compte plus de 40 000 personnes, a une histoire différente de celle d’autres pays de la région, puisque l’émigration y est plus ancienne : certains jeunes Libanais sont nés ici et ne connaissent que peu, sinon pas du tout, leur pays d’origine. »
M. Aoun note l’esprit de solidarité et la générosité des membres les plus nantis de la communauté, qui ont déjà permis de collecter des dons et de distribuer mille colis alimentaires. « Dans une prochaine étape, nous essayerons aussi d’aider certaines familles à payer leurs loyers en retard, même si nous sommes conscients que dans les circonstances actuelles, personne ne se fera évincer de chez lui », ajoute-t-il.
Il reste que de nombreux Libanais, qui se trouvaient au Koweït temporairement ou qui ont perdu leurs emplois, souhaitent rentrer au bercail : non moins de 1 500 personnes sont inscrites au consulat à cet effet, alors que 120 seulement ont été rapatriés jusqu’ici.
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