Restrictions bancaires : Bankmed et IMMS trouvent un compromis pour éviter le procès

Bankmed a indiqué à L’Orient-Le Jour, par le biais de son service de presse, avoir trouvé un terrain d’entente avec le négociant en pétrole international IMMS pour régler à l’amiable le litige qui les opposait depuis novembre dernier concernant un dépôt d’un milliard de dollars que IMMS voulait retirer. Une déclaration qui confirme ainsi les informations relayées depuis ce week-end par une partie de la presse régionale.

« La résolution suit une période de conflit et de négociations (…) et l’affaire est désormais résolue dans des termes satisfaisants pour les deux parties », pouvait-on notamment lire dans un communiqué de presse rédigé par la banque et son client. Ces derniers y ont également expressément indiqué qu’ils ne divulgueront pas les modalités du compromis trouvé. « Nous sommes heureux d’avoir trouvé une solution qui permette aux deux parties de se quitter amicalement, surtout au regard du contexte actuel », a déclaré le directeur exécutif d’IMMS, le Pakistano-Canadien Murtaza Lakhani, également cité dans le communiqué. IMMS est basée à Bélize, au large du Mexique, et est présente dans plusieurs pays, tandis que Murtaza Lakhani est un homme d’affaires qui s’est forgé une réputation de vétéran du négoce de pétrole, particulièrement actif dans le Kurdistan irakien.

L’affaire remonte au 8 novembre dernier. À cette date-là, IMMS souhaite retirer un milliard de dollars de dépôts que la société possède dans des comptes à Bankmed, qui de son côté refuse d’exécuter l’opération en indiquant que ces montants sont bloqués pendant encore deux ans, selon les termes convenus au moment du dépôt.

IMMS a alors engagé deux procédures : une première le 14 novembre 2019 au Liban et une seconde le 22 novembre devant un tribunal de New York. L’affaire a filtré dans la presse quelques jours plus tard, poussant Bankmed à reconnaître publiquement l’existence de la procédure, tout en niant les griefs et en faisant valoir sa propre vision de l’affaire.

Ce litige est survenu à un moment où les banques avaient renforcé les restrictions sur plusieurs services bancaires, dont les retraits de dépôts. Des mesures qu’elles avaient unilatéralement adoptées depuis fin août en marge de la grave crise économique et financière que traverse le pays et qui ont achevé de miner la confiance de nombreux déposants, tout en propulsant le taux dollar/livre chez les changeurs à son plus haut niveau depuis les années 1990.