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Politique - Nominations judiciaires

Le torchon brûle entre le CSM et Najm

La crise s’aggrave entre le Conseil supérieur de la magistrature et la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, au sujet du projet de nominations judiciaires que le CSM lui avait transmis durant la première moitié du mois de mars et qui reste, depuis, bloqué chez elle. L’échange d’accusations durant les dernières quarante-huit heures entre le CSM et le ministère de tutelle balaie tout espoir d’un prochain dénouement de ce dossier et montre bien que l’épreuve de force entre les deux est appelée à se poursuivre.

Présidé par le juge Souheil Abboud, le Conseil supérieur de la magistrature a rejeté en bloc les accusations de clientélisme et de favoritisme lancées contre lui par Mme Najm et l’a appelée sans autre forme de procès à signer le projet de nominations.

Le CSM a tenu hier une réunion extraordinaire par vidéoconférence pour discuter des reproches que Mme Najm avait formulés à son encontre, lors de son passage lundi soir sur le plateau de la LBCI. La ministre de la Justice avait notamment critiqué les critères retenus par le Conseil supérieur de la magistrature pour proposer un nouveau train de nominations judiciaires. Elle l’a accusé de « politisation » du dossier, de « partage de parts », d’avoir « accepté des compromis et d’arrondir les angles ».

Non seulement le CSM a rejeté ces accusations dans son communiqué, mais il a jugé « surprenant que le mécanisme de nominations de ses membres (huit des dix membres sont nommés par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre de la Justice), prévu pourtant par les lois en vigueur », devienne pour la ministre « un motif de reproches pour l’accuser injustement de suivisme, sans prendre en compte ses performances et le résultat de son action ». Le texte précise que les magistrats ont commencé « il y a plus de trois mois à préparer le dossier des nominations en examinant rigoureusement le dossier de chaque juge et en organisant, au besoin, des entretiens avec eux, loin de toutes ingérences quelles qu’elles soient ». « Durant son travail, il a consacré par les actes, et non la parole, le principe de l’autonomie de l’autorité judiciaire », a souligné le CSM. « Celle-ci n’est pas un slogan », a-t-il insisté, avant d’en appeler à Marie-Claude Najm. « Compte tenu de l’esprit de collaboration qui doit prévaloir avec elle et parce que nous avons espéré le meilleur à cause des positions sans ambiguïté qu’elle a adoptées lorsqu’elle a été nommée à la tête du ministère, nous l’invitons à faire en sorte que le projet de nominations judiciaires suive le processus légal en vigueur, en le signant et en le transférant aux autorités compétentes, en même temps que les exposés des motifs du texte, de ses propres remarques et des réponses » du CSM à celles-ci.


Pour mémoire
Le Conseil supérieur de la magistrature sommé de revoir sa copie

La crise s’aggrave entre le Conseil supérieur de la magistrature et la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, au sujet du projet de nominations judiciaires que le CSM lui avait transmis durant la première moitié du mois de mars et qui reste, depuis, bloqué chez elle. L’échange d’accusations durant les dernières quarante-huit heures entre le CSM et le ministère de tutelle balaie...

commentaires (5)

Mme. La Ministre de la Justice a exercé son strict droit d emettre ses commentaires sur le projet présenté, et qui sont: 1) En applicant le critère confessionnel sur les postes, le projet du CMS a transgressé l article 95 de la Constitution. Or, une des principales demande du 17 Oct. et de Mme la Minitre était la suppression de ce critère confessionnel qui est a la base de l effondrement de l État. 2) Le critère de la compétence et de l intégrité n a pas été appliqué à tous les postes, surtout dans le domaine du droit pénal ( Alors que la revendication de la rue est l ouverture des dossiers de corruptions et cela demandait la designation de jeunes juges compétents courageux et intègres et non les mêmes juges - avec quelques permutations- qui ont endormi dans leur tiroirs les dossiers de corruptions pendant de trop longues années. Il est clair que Mme la Ministre en faisant cela a voulu donner un grand coup de pied dans l' "Establishment" judiciaire Libanais qui a pourri lentement et sûrement depuis 1990... Il faut savoir que les étoiles étaient alignées pour que le CMS fasse sa révolution du Palais. Cependant il semble que les murs du confessionalisme et des compromis sont très très durs à abattre...Mais le changement demande du courage et de l obstination, et il est en cours malgré toute la résistance des traditionalistes et de la classe politique...

Henri NAJM

19 h 43, le 08 avril 2020

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Commentaires (5)

  • Mme. La Ministre de la Justice a exercé son strict droit d emettre ses commentaires sur le projet présenté, et qui sont: 1) En applicant le critère confessionnel sur les postes, le projet du CMS a transgressé l article 95 de la Constitution. Or, une des principales demande du 17 Oct. et de Mme la Minitre était la suppression de ce critère confessionnel qui est a la base de l effondrement de l État. 2) Le critère de la compétence et de l intégrité n a pas été appliqué à tous les postes, surtout dans le domaine du droit pénal ( Alors que la revendication de la rue est l ouverture des dossiers de corruptions et cela demandait la designation de jeunes juges compétents courageux et intègres et non les mêmes juges - avec quelques permutations- qui ont endormi dans leur tiroirs les dossiers de corruptions pendant de trop longues années. Il est clair que Mme la Ministre en faisant cela a voulu donner un grand coup de pied dans l' "Establishment" judiciaire Libanais qui a pourri lentement et sûrement depuis 1990... Il faut savoir que les étoiles étaient alignées pour que le CMS fasse sa révolution du Palais. Cependant il semble que les murs du confessionalisme et des compromis sont très très durs à abattre...Mais le changement demande du courage et de l obstination, et il est en cours malgré toute la résistance des traditionalistes et de la classe politique...

    Henri NAJM

    19 h 43, le 08 avril 2020

  • ET VOILA LA NOUVELLE STRATEGIE : DIVISER POUR REGNER... JE CITE ULE NOUVEAU REGROUPEMENT DE MAGISTRATS POUR FAIRE PENDENT AU CLUB DES JUGES ...... MME NAJM PEUT AVOIR RAISON DANS SON ANALYSE PROPRE, MAIS TRANSGRESSER LA LOI ? PAS DU TOUT DE SON DROIT. LAISSER FAIRE LE JUDICIAIRE EST DE SON 1ER DEVOIR- CORRIGER LE TIR LORSQU'UNE LOI CLAIRE QUI ASSURERA SON INDÉPENDANCE PAS AVANT.

    Gaby SIOUFI

    17 h 27, le 08 avril 2020

  • Bravo pour le gouvernement Diab, qui résiste et résistera jusqu'au bout contre toute cette clique de politisés ! Courage !

    Chucri Abboud

    15 h 53, le 08 avril 2020

  • FOLKLORE LIBANAIS ! PARTOUT ET DANS TOUT LES INTERVENTIONS FONT RAGE COMME TOUJOURS. RIEN N,A CHANGE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 57, le 08 avril 2020

  • malheur a celui qui croit encore apres le 17 octobre que cette clique politique sciera la branche sur laquelle elle est comfortablement assise.

    Elementaire

    07 h 08, le 08 avril 2020

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