Des détenus de la prison de Roumieh, la plus grande du Liban, ont été mis à contribution afin de fabriquer des masques respiratoires, destinés à leurs co-détenus et gardiens, une mesure permettant de lutter contre la propagation du Covid-19, ont annoncé les Forces de sécurité intérieure (FSI) dans une vidéo publiée sur leur compte Twitter.
Dans cette vidéo, on peut voir un atelier de couture installé au cœur de l'établissement carcéral, où s'affairent des prisonniers, équipés eux-mêmes de masques de protection et de gants, pour couper le tissu, coudre les différentes pièces et repasser les masques finalisés. Ces masques sont fabriqués à partir de tissu spécial, utilisé notamment pour la confection de blouses chirurgicales, et contiennent une couche de tissu servant de filtre. Ils sont également équipés d'un fil de fer, permettant de resserrer le tissu au niveau du nez, précisent les FSI. Ils seront utilisés par les autres détenus et les gardiens de la prison "en cas de nécessité", est-il précisé.
كمامات طبية... "صنع في" سجن رومية#COVID2019 #CoronavirusPandemic #قوى_الامن #لبنان pic.twitter.com/Wezpq7heep
— قوى الامن الداخلي (@LebISF) April 4, 2020
La confection de masques en tissu est devenue monnaie courante dans de nombreux pays afin d'éviter toute propagation du Covid-19 et de ne pas puiser dans les stocks de masques respiratoires utilisés par le personnel médical, limités dans de nombreux pays.
Au Liban, la crainte d'une propagation du coronavirus dans les prisons surpeuplées a remis sur le devant de la scène la question de l'amnistie générale, réclamée depuis des mois par les détenus, leurs familles et certains responsables politiques. Jeudi, le gouvernement avait mis sur pied une commission d'urgence chargée de la lutte contre le coronavirus en prison. Dans ce cadre, le Premier ministre, Hassane Diab, avait déclaré qu'environ 3 000 détenus vont pouvoir sortir des prisons dans le cadre d'un mécanisme mis en place par le ministère de la Justice.
Le coronavirus a contaminé plus de 500 personnes au Liban depuis la détection du premier cas, le 21 février. Sur le total de ces contaminations, 17 personnes sont décédées et 50 ont été entièrement guéries.
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