Six manifestants et un journaliste arrêtés pour avoir protesté devant des banques à Hamra

Six activistes du soulèvement populaire et un journaliste ont été arrêtés jeudi par les forces de l’ordre à Beyrouth, alors qu’ils protestaient devant plusieurs banques contre le contrôle des capitaux et les mesures qui défavorisent les petits déposants. Khodr Anwar, Amer Harfouche, Daniel Abou Jomaa, Ahmed Dheiss, Mohammed Jalous, Karen Hilal et le journaliste Mohammed Nazal ont été arrêtés devant le siège de la Blom Bank à Hamra, rapportent des activistes sur les réseaux sociaux, dénonçant les mesures coercitives "du pouvoir qui profite de la pandémie de Covid-19 pour réprimer les contestataires". "A bas le régime de la banque", criaient les manifestants en référence à ce qu'ils qualifient d' "emprise du système bancaire et de la Banque du Liban sur l’argent du peuple".

L’information a fait le buzz sur Twitter où les sympathisants de la révolution populaire du 17 octobre 2019, qui a nécessairement encore baissé en intensité depuis la pandémie de coronavirus, ont lancé le hashtag en arabe, "Libérez Nazal et les camarades". Ils estiment qu'avec cette arrestation le pouvoir cherche à museler un peu plus encore l’opposition, et plus particulièrement le journaliste Mohammed Nazal, qui avait demandé le 8 octobre 2019, dans le quotidien local al-Akhbar, ce qu’il était advenu du dossier du "collaborateur Amer Fakhoury", en référence à l'ancien chef militaire de la prison de Khiam auprès de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud (ALS). « L’auteur de cet article a été emprisonné. Mais Fakhoury est libre », dénonce Mohammed, un internaute, dans un Tweet. Nidal J. observe pour sa part, que le journaliste qui suit les affaires judiciaires « dérange le pouvoir ». « Il n’a pas peur de dénoncer, comme des centaines de milliers de personnes, et le pouvoir en a profité pour l’arrêter », a-t-il regretté.

Mohammed Nazal s’est récemment attaqué à la justice avec des propos insultants. « La justice prend aujourd’hui sa revanche », accuse Ibrahim Mchawrab. Même l’acteur Ziad Itani est de la partie, invitant les médias « à dénoncer l’arrestation et à se solidariser avec les militants détenus ».