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Nos Lecteurs ont la Parole - Professeur Fadi ABOU-MRAD

En pleine confrontation

Pendant que nous confrontons une pandémie étrange, je suis étonné par le comportement de certains professionnels de santé et certains responsables dans les hôpitaux du Liban, qui conduirait à la violation du secret professionnel, durant la pandémie, en insistant à déclarer, dûment, chaque nouveau cas au département compétent auprès du ministère de la Santé publique.

Nous savons que les professionnels de santé travaillent dans plusieurs établissements hospitaliers à cause de leur nombre limité. Sur ce ils doivent respecter la vocation professionnelle et suivre les recommandations nécessaires pour se protéger et par suite protéger leurs sociétés.

Ce n’est guère professionnel de diffuser des milliers de messages écrits et vocaux contenant des informations non précises, comme le fait d’évoquer des cas douteux dans tel ou tel hôpital, sans respecter la vie privée du patient ni de sa famille ni même de l’hôpital.

Il serait souhaitable de rester très strictement professionnel et responsable, qualités se reflétant à travers le respect de deux valeurs cardinales qui fondent chaque système de santé : l’une est de respecter l’homme et sa vie privée, et l’autre est la solidarité avec cette personne dans sa souffrance et sa calamité.

J’ai dit l’homme, et pas le patient, parce que tout homme est un patient potentiel. Il est vrai que nous n’avons pas réussi, ni au niveau de la politique ni à celui de l’économie, à agir au profit de notre société, mais il faut, en ces temps-ci, s’unir pour la vie et la santé de notre homme, pourvu qu’il contribue, grâce à sa survie, à construire une meilleure société par sa justice ; nous avons le droit, comme le stipule Paul Ricœur, de vivre ensemble avec et pour autrui dans des communautés justes et dans un pays équitable qui ne nous dévoile pas lors des moments difficiles.

Demeurent alors quelques questions qui nous incitent à réfléchir et à méditer :

Qui compensera les professionnels de santé détenus à domicile à cause de la quarantaine ? Ou à l’institution en cas de contagion ?

Qui compensera les familles de ces professionnels pour n’importe quel maléfice résultant de la contagion de ces derniers lors de l’accomplissement de leur pratique professionnelle et tout en assumant leurs devoirs ?

Le principe d’honnêteté dans les domaines de la médecine et de la santé impose le fait de procurer la protection maximale aux professionnels de santé, surtout quand il s’agit d’épidémie. L’urgence ultime est de procurer tout le nécessaire à cette sécurité, ensuite de répondre aux principaux enjeux afin de respecter le principe de justice qui restera une vocation intangible dans la pratique de la médecine et de la santé.

Le moment est déterminant pour le gouvernement et la société libanaise car si les institutions de santé franchissent cette épreuve, ce n’est pas seulement la défiance aggravant le mal qui sera évitée, mais la confiance au-delà de cette épreuve qui sera renforcée.

Faculté des sciences médicales – Université libanaise

Membre du Comité consultatif national libanais d’éthique

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Pendant que nous confrontons une pandémie étrange, je suis étonné par le comportement de certains professionnels de santé et certains responsables dans les hôpitaux du Liban, qui conduirait à la violation du secret professionnel, durant la pandémie, en insistant à déclarer, dûment, chaque nouveau cas au département compétent auprès du ministère de la Santé publique.Nous savons que...

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