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Santé - La parole aux médecins

Le chocolat, « nourriture des dieux » et des cœurs ?

Une dose de 10 grammes de chocolat noir par jour (85 à 99 % de cacao) serait bénéfique pour le cœur. Photo Bigstock

Les anciens Aztèques et Mayas le savaient déjà : le cacao vivifie et nourrit le corps. Leurs guerriers en recevaient des rations afin de revigorer leurs corps, mais aussi leurs esprits. Les empereurs en abusaient afin de combler leurs maîtresses. Pour ces civilisations et celles qui découvrirent le cacao après elles, le chocolat était « la boisson des dieux », mais aussi la boisson des amours.

Le cacao du chocolat contient des substances azotées et des lipides principalement sous forme de beurre de cacao. Ce dernier est composé essentiellement d’acide oléique qui a un effet favorable sur les lipides sanguins. Les substances azotées comprennent des protéines (théobromine, caféine) ayant des effets stimulants centraux, diurétiques et relaxants des muscles lisses.

La teneur en antioxydants est élevée (flavonoïdes). Quant à leur teneur en minéraux, elle est intéressante : potassium, phosphore, magnésium, zinc, cuivre. Enfin, le chocolat contient des substances psychoaffectives telles que la sérotonine et la dopamine impliquées dans la régulation psychosensorielle.


Un auxiliaire thérapeutique ?
C’est l’observation des Indiens de la tribu Kuna vivant sur les îles San Blas au large du Panama, grands consommateurs de boissons cacaotées, qui a donné du corps à l’effet « santé » du chocolat. En effet, cette tribu se singularise par une protection relative vis-à-vis de l’athérosclérose, du diabète de type 2 et de l’hypertension artérielle. Cette protection disparaît après la migration des Kunas vers des zones urbaines et l’abandon du breuvage ancestral.

Depuis quelques années, de nombreuses études ont suggéré l’existence d’un effet protecteur du chocolat contre les maladies cardio-cérébraux-vasculaires. La comparaison des faibles consommateurs de chocolat aux forts consommateurs a mis en évidence une tendance à la diminution de 25 % du risque d’événement cardiaque et de 19 % de celui d’accident vasculaire cérébral chez les personnes qui en consomment en grande quantité. Les femmes qui mangent un à deux carrés de chocolat noir par semaine ont 32 % moins de risques de développer une insuffisance cardiaque.

D’autre part, l’impact de la consommation de produits chocolatés riches en flavonoïdes (chocolat noir) entraîne une diminution modeste mais significative de la pression artérielle.



Impact sur le cholestérol
Par son rôle dans l’inhibition de l’oxydation des LDL, le chocolat noir réduit le pouvoir athérogène de ce mauvais cholestérol. Plusieurs protocoles expérimentaux ont démontré un puissant effet antiagrégant plaquettaire du chocolat, comparable à celui obtenu par la prise de 100 mg d’aspirine et persistant pendant 6 heures.


Quid du diabète ?
L’intérêt porté au chocolat tient à son pouvoir antioxydant et a un effet favorable sur l’insulino-résistance. Cette amélioration de l’insulino-sensibilité contribue au potentiel antiathérogène et peut prévenir le diabète de type 2.



Et son effet sur le poids ?
Des études ont montré que l’indice de corpulence des consommateurs réguliers de chocolat était inférieur à celui des non-consommateurs et 10 grammes par jour seraient suffisants.

Le chocolat a en plus des propriétés psychoaffectives qui seraient dues à l’activation des neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, endomorphines), ainsi qu’un effet antistress chez des sujets ayant un profil hyperanxieux. Une augmentation du débit cérébral a été visualisée à l’IRM, rapportent plusieurs études.

Quant aux effets antidépresseurs qui font une part de la réputation du chocolat, leur réalité a été bien difficile à démontrer. Les effets psychiques du chocolat seraient plutôt d’ordre sensoriel. Ce qui est exquis apporte satisfaction et détente.

En somme, cette accumulation de bienfaits ne suffit pas à faire du chocolat noir un partenaire de la pharmacopée du cardiologue, mais incite à une grande tolérance quant à sa consommation, à condition de ne pas perdre de vue sa haute teneur énergétique.

Il mérite d’intégrer le petit peloton des aliments cardio-protecteurs au même titre que les fruits et les légumes, le poisson gras, le thé vert et l’alcool.

Une consommation quotidienne de chocolat noir à raison de 10 grammes par jour serait suffisante, sachant que plus il est riche en cacao (jusqu’à 85 à 99 %), plus il est bénéfique. Ces chocolats sont très peu riches en sucres.



*Le professeur Zeidan Karam est cardiologue.

Les anciens Aztèques et Mayas le savaient déjà : le cacao vivifie et nourrit le corps. Leurs guerriers en recevaient des rations afin de revigorer leurs corps, mais aussi leurs esprits. Les empereurs en abusaient afin de combler leurs maîtresses. Pour ces civilisations et celles qui découvrirent le cacao après elles, le chocolat était « la boisson des dieux », mais aussi...

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