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Face à la déferlante du coronavirus, les marchés refluent à nouveau


Un trader de la bourse de New York travaillant à Brooklyn au lieu de Manhattan en raison de la pandémie de Covid-19, le 26 mars 2020. Photo d'illustration REUTERS/Brendan McDermid

Très inquiets de l'accélération de la pandémie de coronavirus, notamment aux Etats-Unis, et faisant fi des soutiens apportés par les Etats et les banques centrales, les marchés boursiers voyaient à nouveau rouge vendredi, après trois jours de rebond. De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés baissaient la tête.

La Bourse de New York, après une ouverture en net recul, creusait ses pertes, le Dow Jones perdant 3,88%, le Nasdaq 3,51% et le S&P 500 reculant de 3,47% vers 15H50 (14H50 GMT). Côté européen, le reflux s'accélérait: Paris s'enfonçait de 5,61%, Londres de 6,75% et Francfort de 3,87%. Milan baissait pour sa part de 3,66% et Madrid de 4,50%.

"L'absence de décision lors de la réunion des 27 pays de l'Union européenne a beaucoup déçu" les places européennes, a expliqué Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la stratégie d'investissement de Lyxor AM, interrogée par l'AFP. Sous la pression de l'Italie, où la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus a fait le plus de morts jusqu'à présent, ils ont toutefois accepté d'examiner sous quinze jours des mesures plus fortes pour faire face à la récession annoncée. "Cela étant dit", nuance Mme Asseraf-Bitton, la baisse des marchés "n'est pas non plus catastrophique, c'est même relativement logique après une forte hausse" comme celle enregistrée ces derniers jours des deux côtés de l'Atlantique.

Aussi "les investisseurs pourraient-ils être tentés de solder leurs positions dans la journée pour prendre leurs bénéfices" avant le week-end, prévient dans une note Vincent Boy, analyste marché chez IG France. Car les annonces de plans de soutien budgétaires et monétaires massifs des derniers jours - en particulier aux Etats-Unis et en Allemagne - digérées, les marchés devaient de nouveau affronter une réalité sanitaire bien noire.

Aux Etats-Unis, le Sénat américain a voté un plan "historique" de 2.000 milliards de dollars qui doit encore être approuvé par la Chambre des représentants ce vendredi, avant d'être promulgué par le président américain. Les dirigeants du G20 ont annoncé quant à eux leur intention d'injecter "plus de 5.000 milliards de dollars" dans l'économie mondiale pour "contrer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie". Et le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) a promis pour sa part que l'institution allait continuer à prêter de l'argent "agressivement" pour combattre l'impact économique de la pandémie de Covid-19.

Enfin, la banque centrale canadienne a annoncé vendredi une baisse surprise d'un demi-point de son taux directeur, la troisième depuis le début du mois, à 0,25%.


Vers une "nouvelle accélération baissière" ?

Mais en dépit des "différentes annonces de soutien" des autorités, "il nous manque quand même des éléments au niveau du virus qui viendraient rassurer ou circonscrire la progression", estime Jeanne Asseraf-Bitton. "Si le marché venait à en oublier le plan à 2.000 milliards des Etats-Unis, ce qui est plus que probable, nous pourrions voir une nouvelle accélération baissière, dans l'attente d'une nette amélioration de la situation sanitaire aux Etats-Unis, et cela pourrait prendre un moment", juge également M. Boy. Le nouveau coronavirus a désormais infecté plus d'un demi-million de personnes dans le monde et causé la mort de plus de 25.000 personnes.

Si l'épicentre de la maladie Covid-19 reste actuellement l'Europe avec près de 275.000 cas officiellement diagnostiqués, selon un comptage réalisé par l'AFP, les Etats-Unis semblent en voie de dépasser à terme le Vieux continent et sont devenus jeudi le premier pays affecté, devant la Chine, avec plus de 83.000 cas recensés.

Les prix du pétrole dégringolaient vendredi, dans le sillage de leur rechute de la veille, minés par une demande au point mort face à une offre pléthorique. Vers 15h40 à Paris (14H40 GMT), le baril de Brent perdait 7,37%, au plus bas en 17 ans, et le WTI 5,84%. L'euro continuait pour sa part de refluer (-0,37%) face au billet vert, à 1,0992 dollar, au lendemain d'une nette hausse. Enfin, sur le marché de la dette, les taux se détendaient, à l'exception de celui de l'Italie. "A chaque fois qu'on a quelques craintes sur le marché", les taux "des actifs qui servent de valeur refuge", comme l'Allemagne ou la France, "redescendent un peu", relève Mme Asseraf-Bitton.

Très inquiets de l'accélération de la pandémie de coronavirus, notamment aux Etats-Unis, et faisant fi des soutiens apportés par les Etats et les banques centrales, les marchés boursiers voyaient à nouveau rouge vendredi, après trois jours de rebond. De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés baissaient la tête.La Bourse de New York, après une ouverture en net recul, creusait ses...