Le patriotisme des gros déposants

Je retiens de l’excellent article de M. Makram Sader dans L’Orient-Le Jour du mardi 3 mars que « 98 % des déposants dans les banques libanaises ont 500 000 dollars et moins, soit 38 % des dépôts, ou 61,6 milliards de dollars ». Cela implique par simple déduction que 2 % des déposants ont plus de 500 000 dollars, soit 62 % des dépôts, ou 100 milliards de dollars. Une autre étude, celle de M. Wael Atallah, précise que 0,84 % des déposants, soit près de 24 000, ont plus d’un million de dollars, pour un total de 82 milliards de dollars.

Il est évident que les gros déposants ont profité le plus des facilités bancaires en termes de taux d’intérêt élevés et autres bénéfices. Il serait donc logique de leur demander une légère contribution au redressement financier du pays en cette période de crise aiguë de liquidités. Un léger « haircut », gentiment progressif, compte tenu du volume de chaque dépôt, pourrait procurer plusieurs milliards de dollars.

Comment ?

Un exemple entre mille. Les 24 000 déposants qui possèdent entre eux un total de 82 milliards seront les seuls ciblés. Le but ultime est d’arriver à prélever 6 % du total, soit 5 milliards. Le prélèvement sur le dépôt de chacun commencera par 0,1 % pour les moins nantis et ira croissant jusqu’à atteindre un taux plus substantiel pour les très gros dépôts. Une répartition équitable des taux entre tranches de dépôt permettra d’amasser le montant requis.

Comme une partie de ces mêmes dépôts a été transférée hors du pays, il conviendra également d’essayer de convaincre les intéressés de les ramener au bercail, auquel cas les capitaux rapatriés ne seront pas soumis au « haircut » mentionné plus haut.