À Davos, l’extraordinaire voyage de huit lycéennes libanaises

Chloé Samaha, Catarina Sahyoun, Maria Béchara, Angelina Farah, Amalie Zard, Sylvie Bejjani, Aya Maria Boulos et Céline el-Feghaly, élèves de première au collège Notre-Dame de Jamhour, ont pris part, du 23 au 28 février, au Forum mondial dédié à la biodiversité (WBF) organisé à Davos, en Suisse, où elles ont exposé leur projet écologique de biomimétisme destiné à réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Un projet d’imitation des processus mis en œuvre par la nature pour créer de nouveaux produits visant à réduire l’empreinte écologique de l’homme que les huit lycéennes ont développé, sous la supervision de la professeure Kimberly Samaha, PDG de Born Global Foundation, dans le cadre d’un club baptisé Beirut Biomimics qu’elles ont créé en octobre 2019.

« Ce projet que nous avons exposé à Davos comporte, en plus d’une explication de la méthodologie du biomimétisme, des solutions naturelles aux nombreux problèmes que présentent les panneaux solaires utilisés actuellement », explique Céline el-Feghaly.

Avant d’exposer leur travail au World Biodiversity Forum devant des experts et des scientifiques venus du monde entier, les jeunes filles ont passé de nombreuses heures à finaliser les recherches qu’elles ont menées au sujet des panneaux solaires. Elles ont préparé un poster scientifique à exposer et se sont entraînées à présenter leur projet. « Nous avons eu l’opportunité de vivre une expérience exceptionnelle. A postériori, nous réalisons que notre travail a retenu l’attention des spécialistes. Je suis heureuse de voir que nous avons apporté quelque chose de nouveau à la recherche, et qu’avec de la volonté et un travail acharné, tout est possible », s’enthousiasme Céline el-Feghaly.

« Ma participation au WBF m’a ouvert les yeux sur les multiples enjeux et défis environnementaux auxquels le monde devra faire face dans les années à venir », résume Aya Maria Boulos, persuadée de l’urgence d’entreprendre des actions pour sauver notre planète.

Et Catarina Sahyoun de préciser : « Ce forum nous a donné l’occasion d’échanger avec des professionnels de l’environnement qui nous ont fait part de leur expertise et nous avons pu prendre conscience de l’importance de la biodiversité et de son impact sur la vie sur terre. » « Grâce à cette expérience, j’ai réalisé qu’il y a toute une communauté de scientifiques prêts à déployer les grands moyens pour trouver des solutions afin de préserver l’environnement et j’ai pris conscience que les jeunes filles et les femmes ont la capacité de concrétiser leurs rêves et de changer le monde », ajoute Chloé Samaha.

Sensibiliser la nouvelle génération
De retour de Davos, les jeunes lycéennes, plus que jamais déterminées à agir en faveur de l’écologie, réalisent l’ampleur du travail à faire pour sensibiliser la nouvelle génération aux enjeux environnementaux. « Je pense qu’il est important d’introduire dans tous les programmes scolaires des cours sur la biodiversité et sur l’environnement en mettant en lumière les conséquences du réchauffement climatique et comment la vie de l’homme sera affectée par la dégradation de la planète », note Aya Maria Boulos.

Quant à Catarina Sahyoun, le jeune fille regrette que la jeunesse ne soit pas assez informée des enjeux environnementaux actuels. « Elle n’est pas suffisamment en contact avec la nature et n’a donc pas cette précieuse connexion avec elle. » Chloé Samaha partage cet avis. « Tout comme mes amies, j’ai réalisé combien la question de la biodiversité est négligée dans le monde d’aujourd’hui. La nouvelle génération doit être informée de la gravité de la situation et se sentir responsable de la protection de la nature », estime-t-elle.

Les lycéennes espèrent enfin que des efforts seront très vite déployés au niveau mondial pour sauvegarder la planète et n’hésiteront pas à y contribuer avec leurs moyens.