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Société - Développement durable

« Ardi Ardak », huit projets pour booster les petits producteurs libanais

Plus de 800 personnes, dont de nombreuses femmes, ont profité de ces initiatives en 2019 dans la Békaa, le Nord, le Akkar et la banlieue sud de Beyrouth.

« Ardi Ardak » offre son assistance aux petits producteurs. Photo DR

« Ardi Ardak », ma terre est la tienne. Tel est le nom donné à un projet qui regroupe sous son aile, depuis quelques mois, huit programmes visant à combattre la précarité alimentaire et à soutenir les petits producteurs locaux. Ce programme a déjà bénéficié à plus de 800 personnes en 2019, et devrait profiter à plus de 700 personnes de plus fin 2020 dans la Békaa, le nord du pays, au Akkar et dans la banlieue sud de Beyrouth.

« Ardi Ardak » réunit les initiatives Akleh, Tanjara, Aroma, Souk Aal Souk, Jnaineh, Mechwar, Khaymeh et Cedar Basket, qui proposent des repas à partir de produits du terroir ainsi que des activités liées à la campagne et à l’agriculture. Ces programmes sont regroupés autour de cuisines communes installées à Tripoli, Miniara (Akkar), Kamed el-Loz (Békaa-Ouest), Khiara (Békaa-Ouest), Rachaya (Békaa) et Bourj el-Brajneh. La cuisine de Bourj el-Brajneh n’est autre que celle qui abrite le traiteur Soufra, opéré par des femmes issues du camp de réfugiés palestiniens présent dans le secteur.


(Lire aussi : La crise appelle à investir davantage dans les secteurs productifs, estime l’UE)



Diminuer la dépendance face aux importations
Nés il y a à peu près 15 ans au sein de l’ESDU (Environmental and Sustainable Development Unit), unité affiliée à la Faculty of Agricultural and Food Sciences de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), ces programmes viennent d’être regroupés sous une même enseigne, celle de « Ardi Ardak », dans l’espoir de les transformer prochainement en initiatives autosuffisantes. Tous ces projets ont été mis en place en coopération avec la Fondation Food Heritage, l’association Zico House et La Lebanese League for Women in Business.

« “Ardi Ardak” a pour objectif de créer un lien entre les parties prenantes des domaines agricole et alimentaire pour diminuer la dépendance des Libanais face aux importations, explique Nicolas Gholam, représentant de l’ESDU, à L’Orient-Le Jour, sachant qu’au Liban, les produits alimentaires importés représentent 80 % des produits consommés. Le développement de ces deux segments, même au niveau individuel, est une forme de résistance. En espérant que cela servira à augmenter le niveau de production générale dans le pays et à aider au niveau économique », ajoute M. Gholam, qui exprime l’espoir que l’ensemble de ces projets « seront autosuffisants dans les prochains 12 à 18 mois ».

Si le programme permet d’épauler les agriculteurs et les petits producteurs, il offre également des opportunités d’emploi aux femmes issues du milieu rural, qui dépendent le plus souvent des hommes de la famille, notamment de leurs époux. « Ces initiatives profitent beaucoup aux femmes qui vivent à la campagne et qui ne travaillent pas, explique Nicolas Gholam. Certes, elles ne prennent pas part aux travaux de la terre, mais on les retrouve dans les cuisines, au moment de la transformation des produits récoltés. Elles confectionnent des plats ou de la mouné (provisions de produits traditionnels du terroir). Ces projets permettent de construire leurs compétences pour qu’elles arrivent à une certaine indépendance. La plupart des femmes qui profitent de nos programmes sont des mères de famille âgées de 40 ans et plus », ajoute-t-il.


(Lire aussi : Faire de l’agriculture libanaise un catalyseur pour la croissance économique et la création d’emplois)



Traiteurs et tourisme culinaire
Akleh (délice) est un service de traiteur offrant des boîtes de repas préparées dans les cuisines du groupe. De même pour Tanjara (marmite), qui offre à chaque achat un repas pour une famille dans le besoin. Aroma promeut l’agriculture urbaine, avec des plantations sur les balcons ou les toits des immeubles, dans le but de combattre la précarité alimentaire. Souk Aal Souk est un marché où les petits producteurs peuvent vendre leurs produits. Jnaineh (jardin) promeut des activités de jardinage, dans le but d’encourager l’autosuffisance alimentaire. Mechwar (promenade) est un programme de tourisme culinaire, avec des visites thématiques dans les régions agricoles, selon les saisons. Cette initiative permet de prendre part à la cueillette des produits et de manger chez les petits producteurs. Khaymeh (tente) est un programme de promotion et de marketing de produits du terroir. Quant au projet Cedar Basket, il permet d’offrir ou de s’offrir des boîtes de mouné, fabriquées dans le respect de la tradition culinaire.

Pour toute commande ou pour prendre part aux activités du programme, vous pouvez contacter les cuisines d’« Ardi Ardak » aux numéros suivants :

Tripoli : Ninette 06-600733

Miniara : Zeina 71-208144

Khiara : Najla Haidar 70-566456

Ersal : Halima Hojeiry 03-110802

Bourj Brajneh : Soufra 71-781239.



Pour mémoire
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