L'Union européenne ne peut pas instaurer une zone de sécurité dans la région syrienne d'Idleb car elle n'est "pas assez puissante pour cela" et elle est divisée sur cette initiative, a déclaré jeudi à Zagreb le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. "L'Union européenne ne peut pas instaurer une zone de sécurité. Nous ne sommes pas assez puissants pour cela", a-t-il reconnu à son arrivée pour une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE dans la capitale croate.
La seconde journée, vendredi, a été transformée en réunion régulière pour permettre l'adoption de décisions.
Plusieurs Etats membres soutiennent la création d'une zone de sécurité dans la région syrienne en conflit d'Idleb pour assurer l'approvisionnement des populations déplacées.
"Je vais demander à mes collègues de soutenir une interdiction de survol afin de mettre un terme aux bombardements" dans la région d'Idleb, a ainsi déclaré le ministre néerlandais Stef Blok. "L'idéal serait une résolution du Conseil de sécurité. Mais si cela n'est pas possible, il faudrait une entente entre les pays de l'UE, la Russie et la Turquie", a-t-il précisé.
La chancelière Angela Merkel a appelé la Russie et la Turquie à s'entendre sur cette proposition lors de ses entretiens téléphoniques avec le président Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Josep Borrell n'a toutefois pas caché son scepticisme. "C'est une bonne initiative et je suis certain que cela devrait être soutenu par les Etats de l'UE, parce que si nous voulons un cessez-le-feu, si nous voulons la fin des combats et des bombardements qui frappent cruellement les civils, nous devons créer une zone d'exclusion aérienne", a-t-il assuré. Il a aussi rappelé que "l'UE compte 27 Etats et qu'il faut l'unanimité pour adopter une position".
Une proposition similaire soumise en octobre dernier par la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) avait été rejetée par de nombreux pays européens et avait divisé la coalition entre les conservateurs (CDU) et les sociaux-démocrates en Allemagne.
Josep Borrel a reconnu la nécessité d'exercer une pression sur Moscou. "Mais il n'est pas question de discuter de sanctions. Nous parlons de cessez-le-feu et de coopération", a-t-il averti.
Le régime syrien, appuyé par Moscou, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d'Idleb, ultime bastion de rebelles pro-Ankara et de jihadistes dans le nord-ouest de la Syrie. Les combats et bombardements ont provoqué une catastrophe humanitaire, faisant près d'un million de déplacés.
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