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Culture

Sous les archets de Renaud et Gautier Capuçon...

Un grand moment musical pour ce somptueux cycle des sonates complètes, rarement données, de Beethoven dont on fête le 250e anniversaire de la naissance. Avec les stars du violon et du violoncelle qui n’en sont guère à leur première performance à l’avant-scène de l’auditorium Émile Boustani à Beit Méry...

Gautier Capuçon (violoncelle) et Jérôme Ducros (piano) sur les planches de l’auditorium Émile Boustani. Photo Christopher Baaklini

Les stars du violon et du violoncelle que sont les frères Capuçon, Renaud et Gautier, ont marqué cette édition du festival al-Bustan de la grande beauté sonore des sonates à cordes beethovéniennes sous leurs archets. Pour les dix sonates pour violon et piano, réunies en deux soirées fastes au festival al-Bustan, Renaud Capuçon au violon et Kit Armstrong au clavier ont échangé les répliques et fait alterner les narrations en une douce complicité qui s’est établie graduellement et lentement sous les feux de la rampe. Un tourbillon viennois pour ces phrases vibrantes entre confidences, cris et murmures où souvent le piano a gardé un aspect technique sans concession tandis que les volutes sonores du violon s’élevaient en teintes délicates, feutrées et d’une admirable subtilité aux contours intériorisés…

Univers plus charnu et sensuel avec le violoncelle de Gautier Capuçon qui a fait résonner en toute maîtrise, en musicien consommé au-dessus de tout éloge, les plaintes et l’allégresse d’un instrument que Beethoven ne jouait pas mais auquel il savait parler et qui lui parlait…

Cinq sonates où le jeune violoncelliste, dès les premiers accords, était dans un jeu fusionnel absolu avec le pianiste Jérôme Ducros qui donnait la part belle à un clavier d’une souveraine et élégante éloquence.

En utilisant en toute profondeur et sens de l’innovation (et de l’exploration) le violoncelle, Beethoven, qui a sans doute beaucoup aimé le timbre de cet instrument, lui a prêté les nuances et les accents les plus séduisants. Des plus plaintifs aux plus violents, des plus âpres aux plus chantants, des plus belliqueux aux plus incantatoires.



(Lire aussi : Et si Beethoven nous sauvait de la morosité ambiante ?)



Dialogue vif et vivant
À travers ces œuvres qui font date dans le répertoire du génie de Bonn par leur audace d’écriture et leur avant-gardiste liberté de ton, la beauté sonore du violoncelle, alliée aux élans indomptables et parfois éruptifs du clavier, a quelque chose ici à couper le souffle. On n’en perd pas une miette !

Pour ce dialogue vif et vivant, franc et spontané, qui avait parfois l’allure d’une longue conversation animée doublée d’une fugitive « aura » d’improvisation, il est évident que les partitions de Beethoven n’ont pas encore tout dit. Surtout lorsqu’elles sont entre les mains de grands et vrais musiciens…

Techniquement exigeantes, différentes dans leurs vastes thèmes aux embranchements multiples, couvrant avec brio une large palette d’expressions, ces œuvres combinant rigueurs classiques et premiers épanchements et éclats romantiques exigent une réelle complicité entre les partenaires. Chose absolument faite en ce concert sublime dont on se souviendra longtemps encore… Malgré une panne d’électricité avec noir total mais qui n’a pas porté l’ombre d’un doute sur la qualité de la musique qui s’est prolongée, intacte, dans la pénombre…

Si besoin en est, une empreinte de plus et un témoignage de plus sur la nature profonde de deux excellents musiciens qui ont leur partition au cœur et au bout des doigts…



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