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Culture - Rencontre

Filippo Gorini : « Le piano n’est qu’un outil pour faire de la musique... »

Pour le second concert du Festival al-Bustan ce soir, c’est le chiffre 1 qui triomphe. La « Symphonie n° 1 » et le « Concerto pour piano et orchestre n° 1 » également de Beethoven sont au haut du menu. Avec l’Orchestre philharmonique libanais sous la houlette de Michel Khairallah et Filippo Gorini, en soliste derrière les touches d’ivoire. Rencontre avec un jeune virtuose du clavier venu en droite ligne de Milan...

Filippo Gorini à son arrivée à l’hôtel al-Bustan, à Beit Mery. Photo DR

Cheveux blonds coupés courts et regard bleu derrière ses lunettes, avec son pull bleu marine et sa chemise blanche, Filippo Gorini, 24 ans, a une allure de collégien. Cela ne l’empêche pas d’être déjà bardé de prix. C’est ce musicien milanais qui va mettre le feu ce soir au piano pour la prestation d’une partition alliant joie et exubérance.

Il est né, indique-t-il, « dans une famille plus portée aux sciences qu’à l’art. Mon frère est mathématicien. Mais mon père entretenait quand même une belle relation avec le clavier, grâce à son amour pour Mozart. Du coup quand il me disait “c’est dommage que tu sois l’interprète de Beethoven”, je lui répondais invariablement : mais Beethoven est un second Mozart… », révèle-t-il en riant. Le pianiste, dont c’est le premier voyage au Liban, « mais pas au Moyen-Orient », n’a pas encore eu le temps de découvrir le pays du Cèdre. « Mais j’attends beaucoup de ce séjour, dit-il. Car je suis fasciné par la région. Je veux y rencontrer les gens, découvrir la cuisine et le mode de vie des Libanais. Beyrouth me paraît être une vraie cité, car elle a un grand passé historique et j’aime ça ! » assure le jeune homme qui semble gourmand et assez curieux des autres. « J’aime être avec des amis et dîner en petit comité », confie-t-il. « D’ailleurs, je cuisine, sans être un chef. Je sais préparer la pasta et un bon civet de lièvre. Cela fait partie de mes hobbies, comme les échecs et la lecture, même si je ne lis pas beaucoup en ce moment. Le dernier ouvrage que j’ai lu était Les villes invisibles d’Italo Calvino… » Pour ce pianiste qui aime le répertoire germanique, de Bach à Beethoven tout en mentionnant Schumann, Brahms, Stockhausen, et qui rêve d’approfondir l’art de la fugue tout en faisant une incursion dans l’univers de Schubert, le piano reste sans doute non seulement son meilleur compagnon mais aussi son outil d’expression. Quand on lui demande sa définition d’un piano, il répond : « Question difficile. De nombreuses personnes parlent de cet instrument en termes sentimentaux.

Pour moi, qui en ait une approche objective, le piano est un outil pour faire de la musique. S’il n’y avait pas les morceaux de musique, ce serait juste un meuble ! »

Une œuvre empreinte de joie

Et c’est avec la même objectivité qu’il commente La Symphonie n° 1 et du Concerto pour piano et orchestre n° 1 de Beethoven, qu’il interprétera ce soir, avec l’Orchestre philharmonique libanais dirigé par Michel Khairallah, à l’église Saint-Joseph de l’USJ (rue Monnot), dans le cadre du Festival al-Bustan.

« En fait ce n’est pas le premier concerto pour piano de Beethoven mais le second. C’est plutôt le premier dans l’ordre de la publication. C’est une œuvre empreinte de joie avec trois mouvements en tons majeurs. Peu de nostalgie ou de mélancolie sauf peut-être un peu dans le deuxième mouvement. C’est une composition exubérante, portée à une certaine effervescence. Les 1er et 3e mouvements sont dominés par un sens du rythme. Il y a là rythmes et harmonies pour une nouvelle expression musicale. J’admire, pour cet opus, l’interprétation d’Alfred Brendel – dont je suis toujours l’élève ! – qui a donné à ces lignes une vision d’opéra et Pollini qui a introduit un sens de l’architecture avec tension… Quant à moi, je ne sais pas vraiment comment je vais m’y prendre avec ces morceaux. Aux autres de dire ce que j’en ferais ressortir. Mais je peux affirmer que j’aime le cantabile du 2e mouvement. Il dégage du bonheur et de la paix. En tout cas, j’espère que les mélomanes libanais vont apprécier le concert et communier avec la musique pleine de vie et de joie de Beethoven. » Après le concert au Liban, Filippo Gorini s’envolera pour Pise pour un nouveau récital. Puis, il ira poursuivre les célébrations du 250e anniversaire de la naissance du génie de Bonn au Texas à la Fondation Van Cliburn.


Cheveux blonds coupés courts et regard bleu derrière ses lunettes, avec son pull bleu marine et sa chemise blanche, Filippo Gorini, 24 ans, a une allure de collégien. Cela ne l’empêche pas d’être déjà bardé de prix. C’est ce musicien milanais qui va mettre le feu ce soir au piano pour la prestation d’une partition alliant joie et exubérance. Il est né, indique-t-il, « dans...

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