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Culture - Festival al-Bustan

Et si Beethoven nous sauvait de la morosité ambiante ?

Le temps d’un soir, stress et déprime au placard, direction l’hôtel al-Bustan où l’exubérante « Symphonie n° 8 » du génie de Bonn sera jouée par la Camerata de Salzbourg sous la direction de Jérémie Rhorer, avec le charmant violoniste Charlie Siem qui s’attaque au somptueux « Concerto pour violon ».

Le violoniste Charlie Siem. Photo George Bamford

L’orchestre de renommée mondiale Camerata de Salzbourg, le violoniste virtuose britannique Charlie Siem et le chef d’orchestre versatile français Jérémie Rhorer sont à Beyrouth depuis deux jours pour préparer le concert de ce soir, mercredi 4 mars, dans le cadre du festival al-Bustan. Organisé avec le soutien de l’ambassade d’Autriche et de l’Institut français, ce concert est l’un des deux événements du festival visant à récolter des fonds à travers la vente des billets.

Le programme musical, concocté avec soin, comprend l’exubérante Symphonie n° 8 qui ne manquera pas de dessiner des sourires du côté du public. « Une petite symphonie », disait Beethoven, se référant sans doute à ses dimensions relativement modestes après l’impressionnante Septième. Écrite alors qu’il s’était épris d’Amélie Sebald, une cantatrice berlinoise – d’où son caractère empreint de vivacité et de joie –, elle est jouée pour la première fois devant le public viennois le 27 février 1814. Comme la Quatrième, elle semble prise entre deux feux, l’ampleur dionysiaque de la Septième et l’universalité titanesque de la Neuvième. Le caractère insouciant de cette « petite symphonie » ne doit pas faire oublier pour autant ses effets dramatiques et l’on peut compter sur la Camerata de Salzbourg, dirigée par Jérémie Rhorer, pour les reproduire avec justesse et homogénéité. La formation autrichienne ne cesse de faire sensation sur toutes les scènes du monde depuis sa création en 1952.

Quant à Jérémie Rhorer, passionné de musiques anciennes, il a débuté ses études musicales par l’apprentissage du clavecin. Il a étudié par la suite la composition au sein du Conservatoire national supérieur de Paris. Chef d’orchestre talentueux, il a dirigé la Deutsche Kammerphilharmonie, l’Orchestre de chambre de Munich, l’Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine et le Kammerorchester de Bâle. Il a créé le Cercle de l’Harmonie avec son ami le violoniste Julien Chauvin, un ensemble qui se concentre sur le répertoire de la fin du XVIIIe siècle.



(Lire aussi : Sous les archets de Renaud et Gautier Capuçon...)



Le concerto déclic
Au programme de la soirée également, le magnifique Concerto pour violon de Beethoven, un morceau significatif pour Charlie Siem et qui lui tient particulièrement à cœur. « Je suis très heureux de le jouer au Bustan, parce que c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à jouer au violon. J’étais tellement ému par cette œuvre du génial Beethoven qu’elle m’a inspiré pour me lancer dans cette longue aventure qui dure depuis 30 ans. »

À signaler que Charlie Siem avait seulement trois ans lorsqu’il a joué ses premières gammes. Plus tard, lorsqu’il a intégré l’Université de Cambridge, il a peaufiné son art auprès d’Itzhak Rashkovsky, puis du talentueux Shlomo Mintz. Et comme si tout cela ne suffisait pas, ce n’est pas avec un violon ordinaire que le trentenaire se produit, mais avec le « d’Egville », façonné il y a près de trois cents ans et ayant appartenu au grand Yehudi Menuhin.

Le talentueux violoniste parcourt les scènes du monde avec autant d’élégance que de virtuosité. « Il est aussi charismatique sur scène ou en personne que dans les photos », assurent ceux qui l’ont rencontré ou ont assisté à l’un de ses concerts. À confirmer, donc, ce soir.



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L’orchestre de renommée mondiale Camerata de Salzbourg, le violoniste virtuose britannique Charlie Siem et le chef d’orchestre versatile français Jérémie Rhorer sont à Beyrouth depuis deux jours pour préparer le concert de ce soir, mercredi 4 mars, dans le cadre du festival al-Bustan. Organisé avec le soutien de l’ambassade d’Autriche et de l’Institut français, ce concert est...

commentaires (1)

Quel beau programme! La Huitième est effectivement une symphonie pleine d'humour, et pas aussi facile à diriger qu'il nous semble(c'est du moins l'avis du grand Otto Klemperer!). ET le Concerto pour violon est un pur joyau de la période médiane du génie de Bonn. Mais, que voulez-vous, le COVID-19 nous oblige à éviter les rassemblements publics...Dommage!

Georges MELKI

12 h 38, le 04 mars 2020

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Commentaires (1)

  • Quel beau programme! La Huitième est effectivement une symphonie pleine d'humour, et pas aussi facile à diriger qu'il nous semble(c'est du moins l'avis du grand Otto Klemperer!). ET le Concerto pour violon est un pur joyau de la période médiane du génie de Bonn. Mais, que voulez-vous, le COVID-19 nous oblige à éviter les rassemblements publics...Dommage!

    Georges MELKI

    12 h 38, le 04 mars 2020

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