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Culture - Spectacle

« Beyrouth est notre tente, Beyrouth est notre étoile »

Après son escale beyrouthine pour un concert très réussi, Bachar Mar-Khalifé a retrouvé son père Marcel Khalifé à la Philharmonie de Paris pour présenter le spectacle « Mahmoud, Marcel et moi », dans le cadre du week-end sur Mahmoud Darwich. Une fusion artistique des genres musicaux, très appréciée par un auditoire enchanté.


« Mahmoud , Marcel et moi », un spectacle total et envoûtant par Marcel Khalifé et Bachar Mar-Khalifé à la Philharmonie de Paris - salle Boulez. Photo Joachim Bertrand / Philharmonie de Paris

Des textes poétiques denses, la virtuosité d’un luthiste et une voix profonde au timbre sans égal qui les accompagne : une partie du public de la Philharmonie de Paris était venue retrouver le répertoire familier de Marcel Khalifé, qui met en musique les textes de Mahmoud Darwich depuis le milieu des années 70. D’autres connaissaient plutôt Bachar Mar-Khalifé et son style mêlant les traditions orientales au jazz et à l’électro.

C’est ce dernier qui a invité son père et un ensemble instrumental composé de musiciens, dont il est proche, à revisiter sa collaboration artistique unique avec le poète palestinien.

Pour ce spectacle, créé spécialement pour la Philharmonie de Paris, dans la grande salle Pierre Boulez, la rencontre des styles a d’emblée emporté son auditoire dans des contrées rêvées, avec « des odeurs de thym, de rosée et d’éternité ».

Un grand écran, en arrière-plan, affiche pour commencer « Beyrouth 1982 », avant de faire défiler en français les paroles dédiées à la capitale libanaise, Beyrouth est notre tente, Beyrouth est notre étoile..., puis le ciel sombre et quelques étoiles, en évolution constante. Au fil du concert, des projections accompagnent le spectacle : la main de l’artiste qui compose un texte, des dessins de barbelés qui enserrent des visages, les mutations de la Lune... L’orchestre multiculturel est composé de Dogan Poyraz aux percussions, Aleksander Angelov à la contrebasse, Anthony Millet à l’accordéon, Nenad Gajin à la guitare électrique, Sary Khalife au violoncelle, et Bachar Mar-Khalifé qui, outre la conception de l’ensemble, chante et joue du piano. Au centre, l’interprète de Rita et son écharpe rouge.

« Ma nationalité, c’est le cœur des autres »

Le public retrouve des titres qu’il connaît bien, et leur interprétation fait l’objet d’une véritable curiosité à chaque fois. Si l’on retrouve l’approche traditionnelle des Oiseaux de la Galilée, de Haïfa ou de Passeport, elle est régulièrement enrichie par des parties électro plus sonores et plus rythmées ; les effets de contraste créent un horizon d’attente et de surprise constant chez le spectateur. Dans la construction musicale, on retrouve l’écriture de Bachar Mar-Khalifé, dont la dimension entêtante sublime l’effet lyrique et poétique.

Très vite, le public accompagne la puissance rythmique de certains passages en applaudissant, certains chantent des refrains entiers avec le chanteur engagé. Pour finir, Rita et Oummi sont plébiscitées par un public debout, régénéré par un spectacle total et envoûtant, que la qualité acoustique de la salle a rendu intimiste malgré ses 2 400 personnes, tout en offrant un cadre majestueux à la portée universelle des textes de Mahmoud Darwich. « Ma nationalité, c’est le cœur des autres, je n’ai besoin d’aucune autre. »


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