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Société - Manifestation

Devant le Conseil supérieur chiite, la colère des mères

Les mères chiites manifestant devant le CSC. Photo B.F.

Ils étaient plus de 500 samedi, des femmes mais également des hommes venus les soutenir, rassemblés devant le Conseil supérieur chiite (CSC), sur la route de l’aéroport dans la banlieue sud de Beyrouth, pour crier leur colère contre les lois communautaires privant les mères divorcées de leurs enfants dès le plus jeune âge chez les chiites. Sur le thème « La colère des mères », les manifestants répondaient à l’appel de plusieurs organisations, dont la « Campagne nationale pour majorer l’âge de la garde des enfants au sein de la communauté chiite ».

« La garde des enfants est un droit, quoi que vous disiez », affirmait l’une des pancartes en carton brandies par les manifestants. « Ayez pitié des mères et des enfants », était-il marqué sur une autre.

Les manifestants ont répété des slogans extrêmement violents à l’égard du clergé chiite, dénonçant notamment « la corruption qui se cache sous les turbans ». « L’injustice est devenue insupportable. Nous devons œuvrer pour changer la loi. Cette loi n’est pas divine. Elle a été faite par des humains et nous devons la changer », a déclaré une manifestante, Ighnar Awada.

« Cette injustice contre la femme est extrêmement dangereuse. Leurs lois sont basées sur quoi ? Sur quelle religion ? Où est la logique ? Que quelqu’un nous l’explique ! » a lancé une autre manifestante, Racha’ Béchara, affirmant que « les mères sont actrices du changement, en charge de l’éducation de leurs enfants ».

Sanaa, une femme divorcée privée de la garde de ses enfants, a confié être venue de Tyr pour se joindre au rassemblement. Julie, une étudiante célibataire, a affirmé qu’elle hésitait beaucoup à se marier et avoir des enfants en raison de ce problème.

Cette manifestation intervient notamment après qu’une vidéo, filmée mercredi dans un village du caza de Tyr, au Liban-Sud, a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Elle montrait une femme vêtue d’une abaya noire, agenouillée derrière un grillage la séparant de la tombe de sa fille et pleurant cette dernière, âgée de 15 ans.

« Ma petite, mon cœur, je suis venue te voir ! Tu me manques ! C’est moi qui aurais dû être à ta place ! » se lamentait la femme dans la ville. Ce n’est que deux mois après le décès de sa fille, Maya Ismaïl, dans des circonstances tragiques qui restent toujours inconnues, que Lina Jaber avait enfin réussi à s’approcher de la tombe.

L’histoire de Lina, de confession chiite, ressemble à celle de milliers de femmes dont l’ex-mari leur interdit de voir leurs enfants. Selon le code du statut personnel chiite, l’âge de la garde de l’enfant est fixé à deux ans pour le garçon et à 7 ans pour la fille.

Certains manifestants ont brandi la photo de Nadine Jouni, une jeune mère chiite de 29 ans tragiquement décédée dans un accident en octobre 2019 alors qu’elle militait pour la garde de son enfant Karam, âgé de neuf ans. « Nous suivons les pas de Nadine, nous nous associons à son cri. Tant que nous pouvons secouer ce tribunal, les hommes de religion et la société, nous allons le faire », a déclaré Nada Jouni, sœur de Nadine, qui participait au rassemblement.

« Nous demandons aux tribunaux jaafarites d’amender les lois et de fixer à sept ans pour les garçons et neuf ans pour les filles l’âge de la garde des enfants, dans l’espoir de parvenir à une loi unifiée (pour tous les Libanais) à l’avenir », a déclaré dans un discours la présidente de la campagne pour la majoration de l’âge de garde des enfants au sein de la communauté chiite, Zeina Ibrahim.

Ils étaient plus de 500 samedi, des femmes mais également des hommes venus les soutenir, rassemblés devant le Conseil supérieur chiite (CSC), sur la route de l’aéroport dans la banlieue sud de Beyrouth, pour crier leur colère contre les lois communautaires privant les mères divorcées de leurs enfants dès le plus jeune âge chez les chiites. Sur le thème « La colère des...

commentaires (1)

le cercle de lumières et celui des obscurités ... encore une raison d'abolire le confessionaalisme au pays du Cèdre.. seul un état de droit, digne de ce nom, sauvera ce pays du pire et nous sortira de l'age de pierre.

Ayoub Elie

14 h 57, le 02 mars 2020

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Commentaires (1)

  • le cercle de lumières et celui des obscurités ... encore une raison d'abolire le confessionaalisme au pays du Cèdre.. seul un état de droit, digne de ce nom, sauvera ce pays du pire et nous sortira de l'age de pierre.

    Ayoub Elie

    14 h 57, le 02 mars 2020

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