Le grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique irakienne, a condamné hier les attaques des partisans du leader chiite Moqtada Sadr contre des manifestants antipouvoir, exhortant les forces de l’ordre à protéger les contestataires. Huit manifestants antipouvoir ont été tués cette semaine lors d’affrontements avec les sadristes, leurs anciens alliés.
Après avoir réclamé la chute du pouvoir, les sadristes soutiennent désormais le Premier ministre désigné Mohammad Allawi, issu du même système que la rue veut mettre à bas. Le manifestant tué à al-Hilla et les sept autres à Najaf, ville sainte chiite où siège le grand ayatollah Sistani, sont des événements « regrettables et douloureux dans lesquels le sang précieux a été versé injustement », a-t-il estimé dans un sermon lu par son représentant à Kerbala, l’autre ville sainte chiite d’Irak. Les forces de sécurité sont « indispensables » pour empêcher le pays de « tomber dans le chaos » et « rien ne justifie qu’elles cessent de faire leur devoir », a-t-il poursuivi.
Le grand ayatollah Sistani a déjà dénoncé la répression des forces de l’ordre. Mais aujourd’hui, les manifestants qui se disent sous la menace d’un nouvel ennemi accusent les forces de sécurité de ne pas les protéger. Sur la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la « révolution d’octobre », Ali, un manifestant, a dit apprécier le soutien du dignitaire chiite de 89 ans.
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