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Soudan : le but de la rencontre avec Netanyahu était de "préserver la sécurité nationale", dit Burhane

Le chef du Conseil souverain au Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane (à droite sur la photo), lors d'une réunion avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, le 17 août 2019 à Khartoum. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah

Le chef du Conseil souverain qui dirige le Soudan a affirmé mardi que sa rencontre la veille avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Ouganda était motivée par sa volonté de préserver "la sécurité nationale" de son pays.

"J'ai entrepris cette démarche depuis la perspective de ma responsabilité (...) de protéger la sécurité nationale soudanaise et d'assurer l'intérêt suprême du peuple soudanais", a déclaré le général Abdel Fattah al-Burhane dans un communiqué. Un responsable soudanais a indiqué mardi à l'AFP que M. Burhane avait informé ce jour le Conseil souverain qu'il dirige de son entretien inédit avec M. Netanyahu.

Khartoum, comme la plupart des capitales arabes, n'entretient pas de relations avec Israël.

Le gouvernement soudanais a dit ne pas avoir été informé par avance de cette rencontre - non annoncée - qui a réuni lundi dans la ville ougandaise d'Entebbe, Abdel Fattah al-Burhane et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. A cette occasion, le dirigeant israélien a dit avoir convenu avec M. Burhane "d'entamer une coopération qui normalisera les relations entre les deux pays".

Composé de civils et de militaires, le Conseil souverain est chargé de superviser la transition du Soudan vers un régime civil. Il a été mis en place après la destitution du président Omar el-Bachir en avril par l'armée sous la pression d'un mouvement de contestation sans précédent.

Le Soudan, qui a souffert sous le régime Bachir d'années de sanctions internationales et figure toujours sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, souhaite sortir de son isolement.

Selon le bureau du Premier ministre israélien, M. Netanyahu pense que le Soudan avance aujourd'hui dans la "bonne direction", et en a fait part au secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, dont le pays est le grand allié d'Israël.


"Coup de poignard" 
"M. Burhane désire aider son pays à se moderniser en mettant fin à son isolement", selon le bureau de M. Netanyahu.

La rencontre avec le Premier ministre israélien survient alors que M. Burhane a été invité à se rendre prochainement Washington pour une visite officielle, selon le Conseil souverain. Il s'agit de la première fois en trois décennies que les Etats-Unis invitent un haut responsable de ce pays du nord-est de l'Afrique. Le Soudan tente de convaincre Washington de l'enlever de sa liste des pays soutenant le terrorisme, dans l'espoir de faire revenir les investisseurs et sortir de la grave crise économique dans laquelle il est plongé.

Dans le même temps, Israël tente de resserrer ses liens avec des pays arabes qui lui étaient historiquement hostiles. Notamment à la lumière de l'annonce la semaine dernière du plan du président américain Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a exhorté les dirigeants arabes, musulmans et africains à dénoncer ce plan, jugé trop favorable à Israël. Lundi, la direction palestinienne a d'ailleurs condamné la rencontre d'Entebbe, la qualifiant de "coup de couteau dans le dos".

Le Parti communiste soudanais, qui fait partie du mouvement de contestation ayant secoué le Soudan l'an dernier, n'a pas non plus digéré cette rencontre. "C'est un coup de poignard dans le dos, pour la lutte anti-impérialiste du peuple soudanais et son soutien au peuple palestinien", a dénoncé mardi le porte-parole du parti, Fathi Fadoul, dans une vidéo sur la page Facebook du parti. "Nous condamnons aussi le communiqué du gouvernement. Il devait dire directement quelle est sa position à propos de la rencontre au lieu de dire simplement qu'il n'en n'avait pas été informé", a-t-il ajouté.

Sous le régime Bachir, le Soudan, à l'image de la plupart des pays arabes, boycottait Israël lui reprochant notamment son occupation des territoires palestiniens.

Le chef du Conseil souverain qui dirige le Soudan a affirmé mardi que sa rencontre la veille avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Ouganda était motivée par sa volonté de préserver "la sécurité nationale" de son pays.
"J'ai entrepris cette démarche depuis la perspective de ma responsabilité (...) de protéger la sécurité nationale soudanaise et d'assurer...