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Monde - Proche-Orient

Sans surprise, Trump dévoile un plan de paix très favorable à Israël

L’annonce a été faite depuis la Maison-Blanche où se trouvait Benjamin Netanyahu, aux côtés du président américain.

Le président américain annonçant son plan de paix hier à la Maison-Blanche, en présence de Netanyahu. Reuters/Joshua Roberts

Le président américain Donald Trump a dévoilé hier son plan de paix pour le Proche-Orient fondé sur une solution à « deux États » dans lequel il accorde, sans surprise, à Israël nombre de concessions qui suscitaient dès hier soir de vives réactions dans le camp palestinien.

« Ma vision présente (...) une solution réaliste à deux États », a lancé M. Trump en donnant des garanties inédites à son « ami » Benjamin Netanyahu. « Le Premier ministre Netanyahu m’a informé hier qu’il était prêt à adhérer à cette vision comme une base pour des négociations directes (...) avec les Palestiniens, une avancée historique », a-t-il ajouté, soulignant que le chef de file de l’opposition israélienne, Benny Gantz, qu’il a également reçu à la Maison-Blanche lundi, avait aussi approuvé « très fortement » ce plan.

Affichant son optimisme sur le devenir de ce projet « très détaillé » de 80 pages, le locataire de la Maison-Blanche a estimé qu’il pouvait permettre de faire « un grand pas vers la paix ». Le futur État palestinien ne verrait le jour que sous plusieurs « conditions », dont « le rejet clair du terrorisme », a immédiatement souligné le milliardaire républicain, détaillant un projet qui avait été rejeté d’avance et avec force par les Palestiniens. Jérusalem restera « la capitale indivisible d’Israël », a-t-il par ailleurs assuré, restant évasif sur les moyens de concilier cette promesse avec la proposition qu’il a reprise à son compte de créer une capitale de l’État palestinien à Jérusalem-Est. Ce plan, dont le volet économique avait déjà été détaillé par Washington, mettra fin à la dépendance des Palestiniens à l’égard de l’aide étrangère et des organisations humanitaires, a promis le président américain.Donald Trump a par ailleurs voulu enterrer le droit des réfugiés palestiniens à rentrer sur le sol israélien s’ils appartiennent à des familles qui ont fui ces terres notamment lors de la guerre de 1967. « Les réfugiés palestiniens auront le choix entre vivre dans le futur État palestinien, s’intégrer dans les pays où ils résident actuellement, ou s’installer dans un pays tiers », affirme la Maison-Blanche.

Les États-Unis sont en outre prêts à reconnaître sans délai l’annexion par Israël à son territoire des colonies qu’il a implantées en Cisjordanie occupée. Quelque 30 % de la Cisjordanie reviendrait ainsi officiellement au sein de l’État hébreu.

Le Premier ministre israélien a de son côté souligné que le plan de la Maison-Blanche octroierait à Israël la souveraineté sur la vallée du Jourdain, vaste zone stratégique de la Cisjordanie occupée où l’armée israélienne vient de renforcer sa présence. « Monsieur le Président, votre accord du siècle est la chance du siècle », a-t-il lancé depuis la Maison-Blanche.

Dernière chance

Martelant sa conviction que les Palestiniens méritaient « une vie meilleure », M. Trump leur a aussi lancé une mise en garde. Il a annoncé avoir envoyé une lettre au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas l’exhortant à saisir « une chance historique », et peut-être « la dernière », d’obtenir un État indépendant. « Je lui ai expliqué que le territoire prévu pour son nouvel État resterait ouvert et sans développement » de colonies israéliennes « pendant une période de quatre ans », a-t-il précisé.

L’ancien homme d’affaires de New York, qui se targue d’être un négociateur hors pair, avait confié au printemps 2017 à son gendre et conseiller Jared Kushner, novice en politique, l’épineuse tâche de concocter une proposition susceptible d’aboutir à « l’accord ultime » entre Israéliens et Palestiniens. L’objectif : réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Mais la partie s’annonce très difficile.Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont insisté sur la présence, à la présentation du plan à la Maison-Blanche, des

ambassadeurs d’Oman, de Bahreïn et des Émirats arabes unis, qu’ils ont chaleureusement remerciés. Le président américain a salué « l’incroyable travail qu’ils ont fait pour aider » à la mise en place de cette proposition de paix. Selon de hauts responsables palestiniens, Mahmoud Abbas a refusé au cours des derniers mois les offres de dialogue du président américain et juge son plan « déjà mort ». Suite au discours du président Trump, M. Abbas a déclaré que « Jérusalem n’est pas à vendre ». Le plan de Trump ne « passera pas », a-t-il ajouté. Et le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé par avance la communauté internationale à boycotter le projet, contraire selon lui au droit international. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a immédiatement annoncé qu’il s’opposerait aux propositions « agressives » du président américain.

Accord du siècle

C’est donc avec « Bibi » que Donald Trump a choisi d’apparaître devant les caméras, et le Premier ministre israélien, qui se rendra dès aujourd’hui à Moscou pour informer le président russe Vladimir Poutine des détails du plan, n’a pas dissimulé son enthousiasme. De son côté, Moscou a appelé hier Israéliens et Palestiniens à « négocier directement ».

Dimanche, Saëb Erakat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a indiqué qu’il se réservait le droit de se retirer des accords d’Oslo, qui encadrent leurs relations avec Israël. Aux termes de l’accord intérimaire dit d’Oslo II de septembre 1995 entre l’OLP et Israël, la Cisjordanie avait été partagée en trois zones : A, sous contrôle civil et sécuritaire palestinien, B, sous contrôle civil palestinien et sécuritaire israélien, et C, sous contrôle civil et sécuritaire israélien. Or le plan de Donald Trump « va transformer l’occupation temporaire en occupation permanente », a dénoncé Saëb Erakat.

Selon la Maison-Banche, le projet propose un État palestinien « démilitarisé ». Israël, qui est prêt à négocier « pendant quatre ans » une solution à deux États avec les Palestiniens, pourra de son côté annexer sans délai à son territoire ses colonies en Cisjordanie, a déclaré hier l’ambassadeur des États-Unis à Jérusalem. « Israël ne doit pas attendre du tout », a répondu David Friedman à un journaliste lui demandant si l’annexion serait aussi soumise au délai de quatre ans.Sur la scène internationale, l’Iran a jugé que le plan américain était « voué à l’échec », alors que la Turquie a dénoncé un plan Trump « mort-né ». De son côté, la Jordanie a estimé que l’établissement d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait « la seule voie pour une paix globale et durable » .

L’Union européenne a, pour sa part, réaffirmé son engagement « ferme » en faveur d’« une solution négociée et viable à deux États ».

Enfin, au moins 13 Palestiniens ont été blessés hier soir dans des heurts avec les forces israéliennes en Cisjordanie occupée après l’annonce du plan de paix, a annoncé le Croissant-Rouge palestinien.

Sources : agences

Le président américain Donald Trump a dévoilé hier son plan de paix pour le Proche-Orient fondé sur une solution à « deux États » dans lequel il accorde, sans surprise, à Israël nombre de concessions qui suscitaient dès hier soir de vives réactions dans le camp palestinien.« Ma vision présente (...) une solution réaliste à deux États », a lancé M. Trump en...

commentaires (2)

Plus jamais nous ne pourrons nous débarrasser de nos réfugiés palestiniens ! Les palestiniens du Liban deviendront plus libanais que les libanais , voteront pour leur representants , et gouverneront buentôt le pays . C'est le prix que nous avons payés pour être pro-américains . C'est si perfide que l'on n'ose même plus s'en offusquer , c'est normal

Chucri Abboud

17 h 47, le 29 janvier 2020

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Commentaires (2)

  • Plus jamais nous ne pourrons nous débarrasser de nos réfugiés palestiniens ! Les palestiniens du Liban deviendront plus libanais que les libanais , voteront pour leur representants , et gouverneront buentôt le pays . C'est le prix que nous avons payés pour être pro-américains . C'est si perfide que l'on n'ose même plus s'en offusquer , c'est normal

    Chucri Abboud

    17 h 47, le 29 janvier 2020

  • Un projet dit mort ne? Mais il est en place sur le terrain et personne ne pourra y faire grand chose! Les Palestiniens ont pris toutes les fausses décisions. A présent ils en payent le prix.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 49, le 29 janvier 2020

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