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Dernières Infos - Liban

"Je manifeste pour les plus pauvres, et parce que j’ai peur de rejoindre leurs rangs", dit une manifestante à Beyrouth

Les forces de l’ordre demandant aux manifestants, assis sur la route, de dégager, lundi matin, dans le centre-ville de Beyrouth. Photo N.M.

Alors que le Parlement libanais était réunis pour une séance plénière consacrée au vote du budget de l'Etat pour l'exercice 2020, les manifestants, qui étaient appelés à former dans le centre-ville de Beyrouth, un "bouclier humain" afin d'empêcher ce vote, n'étaient encore que timidement mobilisés lundi matin.

Parmi eux, Danièle, une mère de famille venue de Mtayleb. "Je suis contre la tenue de cette séance parlementaire. Et je suis venue dans le centre-ville, ce matin, pour maintenir l’esprit de la thaoura. Est-ce que cela va changer quelque chose ? Je ne sais pas. Je veux rester optimiste, mais je suis réaliste aussi. La décision n’est, finalement, pas entre nos mains. Mais manifester, aujourd’hui, est un devoir citoyen", déclare-t-elle à notre journaliste sur place, Nada Merhi.

Geneviève, elle, est du côté du Nahar, à l’écart du face à face entre manifestants et forces de l’ordre.

"Quand je pense à l’avenir, je ne vois rien de bien brillant, parce que des États étrangers nous gouvernent de l’extérieur, qu’il s’agisse de l’Iran, des Etats-unis ou de la Syrie. Dans ce Parlement, la majorité des députés sont corrompus. Il n’y aura pas de restitution des fonds volés, par d’élections anticipées, comme nous le réclamons. Quant aux réformes, elles sont trop lentes", dit-elle. "Aujourd’hui, mon mari et moi travaillons, et nous pouvons encore subvenir aux besoin de notre famille. Mais je manifeste pour les plus pauvres, et aussi parce que j’ai peur de rejoindre leurs rangs. J’ai un visa pour l’Allemagne, où j’ai de la famille. Mais aujourd’hui, je ne veux pas partir. J’espère encore qu’un changement est possible au Liban ».

La séance parlementaire a débuté vers 11h30, alors que le quorum était atteint.


En prévision des manifestations, les forces de l'ordre ont transformé le centre-ville de Beyrouth en véritable forteresse, alors qu'en plus des barrières et murs installés au cours des dernières semaines, l'armée et les forces de sécurité intérieure se sont déployées en force en prévision de la séance parlementaire. Les manifestants reprochent notamment aux autorités le fait que le budget avait été adopté par le gouvernement de Saad Hariri, dont ils ont obtenu peu après le début du mouvement de contestation, le 17 octobre, la démission, et qu'il doit être défendu devant la Chambre par le cabinet de Hassane Diab, formé mardi dernier, et auquel les députés n'ont pas encore accordé leur confiance. De manière générale, les protestataires rejettent la classe politique dans son ensemble.

Alors que le Parlement libanais était réunis pour une séance plénière consacrée au vote du budget de l'Etat pour l'exercice 2020, les manifestants, qui étaient appelés à former dans le centre-ville de Beyrouth, un "bouclier humain" afin d'empêcher ce vote, n'étaient encore que timidement mobilisés lundi matin. Parmi eux, Danièle, une mère de famille venue de Mtayleb. "Je suis contre...