Le « Haaretz » dément travailler avec un journaliste américain arrêté à Beyrouth

La direction générale de la Sécurité de l’État a annoncé hier l’arrestation d’un journaliste américain qu’elle soupçonne d’avoir retransmis en direct, au cours du week-end, des vidéos des manifestations dans le centre-ville de Beyrouth, sur les réseaux sociaux du quotidien israélien Haaretz. Quelques heures plus tard, néanmoins, le quotidien israélien a déclaré qu’aucun journaliste ne lui envoyait d’informations depuis Beyrouth et qu’il n’avait aucun lien avec le citoyen américain arrêté. « Suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une information selon laquelle une personne transmettait en direct des vidéos de ce qui se passait dans le centre de Beyrouth pour le compte du journal israélien Haaretz, une patrouille de la sécurité de l’État a pu localiser le lieu où il se trouvait », a commencé par indiquer la Direction générale de la Sûreté de l’État. « Une personne, soupçonnée de filmer ces vidéos, a été interpellée (...). Il s’agit de Nicholas A.D.F, qui détient la nationalité américaine et réside à Aïn Mreissé. Il affirme travailler à son compte », a ajouté le communiqué.

Sur sa page Facebook diffusant les images en direct « live », Haaretz avait d’ailleurs fini par ajouter la mention « images Reuters », qui ne figurait pas dans un premier temps. « Le flux vidéo sur le compte Facebook est un flux Reuters et le Haaretz n’a reçu aucune vidéo directement de quelqu’un », a confirmé le journal israélien par la suite. L’agence Reuters a également démenti tout lien avec le journaliste Nicholas Frakes. Sur son compte Twitter, ce dernier se présente comme un journaliste free-lance, basé à Beyrouth. Sur son site, il liste de nombreux articles écrits pour différentes publications, dont The New Arab et Al Monitor. Selon la Sécurité de l’État, le journaliste a été remis au service des renseignements de l’armée libanaise pour supplément d’enquête, sur décision du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate.