Assabil place Beyrouth sur la carte mondiale de la lecture

Les idées fertiles font le tour de la terre. C’est en 2017 que le ministère français de la Culture lance une boule de feu nommée La Nuit de la lecture et qu’au Liban, la poétesse et enseignante du Carmel St-Joseph, Ghada Jabak, attrape au vol ! Lecteurs et lectrices des bibliothèques publiques, des librairies, usagers des centres culturels et autres amoureux du livre passent, à travers le monde, un bout de nuit, à partager leur passion. Cette idée généreuse, Jabak la propose l’an dernier à l’Association des bibliothèques publiques Assabil, qui la met en œuvre.

Cette année, Beyrouth fut à nouveau placée sur la carte mondiale de la lecture, samedi 18 janvier, à 20 heures, à la bibliothèque Monnot, rue de l’église Saint-Joseph. Auteurs et lecteurs mélangés ont goûté et partagé Tamim el-Barghouthi (poète palestinien), Adonis, Aragon et Nizar Kabbani. Adham Dimachki, lui, a lu ses propres textes. Et puis beaucoup d’autres poèmes sont déclamés dans les trois langues, par les aficionados de la bibliothèque. Antoine Boulad déclame des extraits de L’Express Beyrouth-enfer d’Etel Adnan tandis qu’on entend au-dehors, comme en écho aux mots du poème « 20 000 morts à Amman », les sirènes des ambulances transportant les dizaines de blessés de cette nuit infernale. Quelle ville dans le monde aura cette nuit-là autant rapproché l’écrit du vécu ? C’est que le thème choisi était la révolte, la rébellion, la révolution. « Le divin est le peuple qui souffre... », chante Etel Adnan dans son poème.

L’an prochain, nous proposera-t-on le thème de la renaissance du Liban ?