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Dernières Infos - Liban

Hariri : Nous en sommes arrivés là car l'Etat n'a pas effectué de réformes

Le Premier ministre libanais sortant, Saad Hariri (d), s'entretenant à la Maison du Centre, le 16 janvier 2020, avec le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, et le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé. Photo Twitter/@saadhariri

Le Premier ministre libanais sortant, Saad Hariri, a estimé que le Liban est arrivé dans la situation actuelle de crise financière, économique et politique car "l’État n'a pas mis en place les réformes" nécessaires pour éviter cela. Ces propos ont été tenus à l'issue d'un entretien que M. Hariri a eu à la Maison du Centre avec le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, et le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. La dégradation économique est au coeur de la colère des manifestants libanais, mobilisés depuis le 17 octobre dernier, contre la classe politique. Un mouvement de protestation qui avait entraîné la démission, le 29 octobre, du gouvernement de M. Hariri.

"Il y aura un nouveau gouvernement qui traitera la question des eurobonds, et les discussions ont porté sur la situation financière et celle des banques", a indiqué M. Hariri à la presse. "Nous devons être sincères avec les gens. Nous en sommes arrivés là car l'Etat n'a pas mis en place les réformes. A l'issue de la conférence de Paris 2, nous avons obtenu 10 milliards de dollars (de dons et prêts, ndlr), un montant qui aurait dû être suffisant pour s'en sortir de cette situation", a estimé M. Hariri.

"Je ne suis pas en faveur de telle personne contre une autre. Mais je veux être honnête avec les Libanais. Oui, la banque centrale et les banques assument une partie de la responsabilité du problème, mais ne constituent pas tout le problème, et ceux qui ont combattu le +haririsme politique+ ont abouti à la situation actuelle par laquelle passe le pays", a déploré le Premier ministre sortant.

Depuis presque trois mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Ces derniers jours, des manifestants ont concentré leur action contre les banques, qui imposent, en raison de la crise des liquidités, des restrictions bancaires draconiennes. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Malgré le fait qu'il insiste à former un cabinet de technocrates indépendants, comme cela est réclamé par la contestation, M. Diab est rejeté par les protestataires, qui estiment qu'il fait partie de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ.

Ali Hassan Khalil a affirmé en journée que le nouveau gouvernement était sur le point d'être formé, à l'issue d'un entretien entre le Premier ministre désigné Hassane Diab et le président du Parlement, Nabih Berry, auquel le ministre a participé.

Riad Salamé est une des figures les plus conspuées par les contestataires libanais. Les critiques à son égard se sont amplifiées avec la crise de liquidités que connaît le pays, l'augmentation du taux de change livre/dollar auprès des agents de change et les restrictions imposées par les banques pour faire face à cette crise.

Hier, Saad Hariri a affiché son soutien à Riad Salamé, affirmant que "personne ne peut destituer" le gouverneur de la BDL et rappelant que celui-ci bénéficie d'une immunité.


Le Premier ministre libanais sortant, Saad Hariri, a estimé que le Liban est arrivé dans la situation actuelle de crise financière, économique et politique car "l’État n'a pas mis en place les réformes" nécessaires pour éviter cela. Ces propos ont été tenus à l'issue d'un entretien que M. Hariri a eu à la Maison du Centre avec le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, et...