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Économie - Télécoms

Internet ne sera pas coupé au Liban en 2020, promet Ogero

Le directeur de l’office, Imad Kreidiyé, assure que les démarches nécessaires ont été entreprises pour garantir le paiement des sociétés qui lui fournissent la bande passante internationale.

Le toit du bâtiment d’Ogero à Beyrouth. Photo P.H.B.

Après avoir provoqué une vague d’inquiétude au Liban en affirmant lors d’un entretien télévisé que le pays pourrait être privé d’internet d’ici à trois mois, le directeur général d’Ogero, Imad Kreidiyé, a certifié hier à L’Orient-Le Jour que cette perspective était écartée pour 2020. Ogero est l’office rattaché au ministère des Télécoms et qui est chargé de gérer les réseaux de téléphonie et d’internet fixes.

Interrogé le week-end dernier par la chaîne privée al-Jadeed, le responsable avait alors indiqué que les fournisseurs d’internet – plusieurs prestataires qui sont rémunérés sur des comptes à l’étranger, selon une source proche de l’office – refusaient d’être payés en livres libanaises et réclamaient des versements en dollars. « Ni Ogero ni le ministère des Télécommunications ne peuvent se permettre ces versements en dollars dans les conditions financières et bancaires actuelles », avait-il alors déclaré, avant d’affirmer que la possibilité qu’internet soit alors coupé dans le pays, d’ici aux prochains mois, en cas de non-paiement des sommes dues, était avérée.

Selon al-Jadeed, le Liban doit payer 4 millions de dollars chaque année pour assurer l’accès à internet et un premier versement de 500 000 dollars est attendu d’ici à fin mars. Le montant de la contribution annuelle, également évoqué par Imad Kreidiyé à L’Orient-Le Jour, est jugé « crédible » par un expert local s’exprimant sous couvert d’anonymat. Or les factures d’Ogero peuvent être réglées en livres par les abonnés de l’office, qui est tenu de respecter le taux officiel de conversion entre la monnaie nationale et le dollar, 1 507,5 livres pour un dollar, alors que les restrictions bancaires que subit le pays depuis la fin de l’été ont dopé le taux livre/dollar dans les bureaux de change.

Rendez-vous avec la BDL

Le scénario évoqué par le directeur d’Ogero a suscité les inquiétudes de nombreux Libanais qui ont relayé l’information sur les réseaux sociaux. Contacté hier matin par L’Orient-Le Jour, Imad Kreidiyé a finalement assuré qu’il n’y aurait aucune coupure d’internet en 2020, faisant état de négociations entamées et fructueuses via de nombreuses prises de contact dès dimanche soir avec les sociétés fournissant l’accès au réseau en ligne dimanche soir. Il a également indiqué qu’un rendez-vous avait été fixé avec la Banque du Liban pour débloquer les montants en devises nécessaires pour assurer le paiement des fournisseurs de bande passante du pays. Le ministère des Télécoms a également été actif sur ce dossier, a encore précisé le patron d’Ogero.

Théâtre de manifestations contre le pouvoir qui se poursuivent depuis le 17 octobre et qui ont provoqué la démission du gouvernement, le Liban traverse une importante crise économique et financière dont les conséquences sur le quotidien des Libanais ont commencé à se manifester dès la fin de l’été. Un des aspects les plus problématiques concerne les restrictions bancaires mises en place de façon informelle par le secteur et qui ont principalement ciblé les retraits en espèces, notamment de dollars – alors que le billet vert circulait jusque-là librement dans le pays –, et les transferts vers l’étranger. Ces restrictions ont dopé la demande de dollars chez les changeurs, où les taux se sont envolés pour graviter aujourd’hui aux environs de 2 500 livres, soit environ 1 000 livres de plus que le taux officiel toujours appliqué pour les transactions bancaires. Dans ce contexte, incapables de retirer des dollars au taux officiel et d’en acheter au taux élevé chez les changeurs, plusieurs secteurs connaissent d’importantes difficultés pour payer les importations à leurs fournisseurs. Pour rappel, la BDL a mis en place des mécanismes pour permettre à certains secteurs stratégiques de débloquer auprès d’elle des dollars aux taux officiels (carburant, blé, médicaments, matériel médical et matières premières pour l’industrie pharmaceutique locale). Ces dispositifs n’ont toutefois pas les faveurs de leurs bénéficiaires qui les jugent coûteux et contraignants.La gestion du secteur des Télécoms est pour sa part dans le viseur du parquet financier depuis plusieurs mois, qui a été alerté suite à une enquête parlementaire menée en 2019 par la commission des Télécoms.


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commentaires (4)

Alors la coupure totale d'internet ce sera pour 2021??? On se dirige de plus en plus vers l'age de pierre.....

Le Herisson

20 h 49, le 14 janvier 2020

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Commentaires (4)

  • Alors la coupure totale d'internet ce sera pour 2021??? On se dirige de plus en plus vers l'age de pierre.....

    Le Herisson

    20 h 49, le 14 janvier 2020

  • MAIS LES SALAIRES ET LES ECONOMIES DES GENS LE SERONT SANS AUCUN DOUTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 22, le 14 janvier 2020

  • QUELQUES PETITS MILLIONS DE $ ? POURQUOI KREIDYE CRAINT IL NE PAS LES OBTENIR / NE PAS LES AVOIRS DISPONIBLES DANS SES CAISSES / NE PAS AVOIR L'AUTORISATION DE/DES BANQUES OU OGERO A SES COMPTES -AUTORISATION DE LES VIRER? - QUI L'ONT MENE A FAIRE CETTE DECLARATION ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 55, le 14 janvier 2020

  • Imaginons une coupure généralisée de l'internet. Revenons au 17 Octobre, explosion causée par une annonce presque banale par rapport à une coupure de l'intenet.

    Rene MALEK / AVANTIS

    10 h 05, le 14 janvier 2020

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