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Téhéran met en garde Londres contre toute "provocation"


L'ambassadeur britannique à Téhéran, Rob Macaire. AFP PHOTO / HANDOUT / FOREIGN OFFICE

L'Iran a menacé lundi soir d'expulser l'ambassadeur britannique à Téhéran, Rob Macaire, en cas de nouvelle "provocation" de Londres, deux jours après l'interpellation de ce diplomate que la République islamique accuse d'avoir pris part à un "rassemblement illégal".

Téhéran "appelle à la cessation immédiate de toute ingérence ou provocation de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran", indique dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, avertissant que celui-ci "ne se limitera pas à convoquer l'ambassadeur si cette attitude persiste".

Le texte a été publié quelques heures après la convocation de l'ambassadeur d'Iran à Londres, Hamid Baeidinejad, auquel le Foreign Office a fait part de ses "vives objections" à la brève arrestation samedi soir de M. Macaire, dans les environs d'une manifestation contre le pouvoir à Téhéran.

Le ministère iranien a convoqué dimanche M. Macaire et lui a reproché d'avoir été présent à un "rassemblement illégal" en violation des conventions diplomatiques, exigeant que Londres fournisse "des explications".

Affirmant n'avoir "pris part à aucune manifestation" contre les autorités, M. Macaire a assuré s'être rendu à un rassemblement annoncé comme une vigile à la mémoire des victimes qui se trouvaient à bord de l'avion ukrainien abattu le 8 janvier par les forces armées iraniennes.

"J'ai quitté les lieux après cinq minutes quand certains ont commencé à lancer des slogans", a-t-il dit.

Les relations entre l'Iran et la République islamique sont historiquement mauvaises. Pour cette dernière, le Royaume-Uni est presque autant que les Etats-Unis un représentant de l'"impérialisme" et de l'"arrogance" occidentale.

"L'époque où le soleil ne couchait pas sur l'Empire britannique est depuis longtemps révolue", écrit le ministère iranien, assurant que le peuple iranien, "malgré toutes ses divergences d'opinion (...) n'accepte pas l'intervention étrangère, en particulier celle des gouvernements ayant un passé colonialiste et de soutien aux dictateurs".

Dimanche, des manifestants ont brûlé un drapeau britannique et un autre israélien devant l'ambassade du Royaume-Uni à Téhéran, aux cris de "Mort à la Grande-Bretagne".

Les forces armées iraniennes ont reconnu avoir abattu par erreur un Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines.

Les 176 personnes à bord de l'appareil, en majorité de nationalité iranienne et canadienne, ont péri. Quelques victimes étaient britanniques.

L'annonce des forces armées a provoqué un tollé en Iran, après deux jours de dénégations virulentes opposées par les autorités civiles à la thèse du missile avancée dès le 8 janvier par Ottawa.

Plusieurs manifestations dénonçant un mensonge d'Etat et l'intention prêtée aux autorités d'avoir cherché à étouffer la vérité, ont eu lieu depuis samedi soir à Téhéran.

Lundi, les forces antiémeutes sont restées bien visibles à Téhéran, où dimanche soir, de nouveaux rassemblements avaient été dispersés.

L'Iran a déjà été secoué mi-novembre par une contestation après l'annonce d'une hausse soudaine et forte du prix de l'essence. L'ONG Amnesty International estime qu'au moins 300 personnes ont été tuées dans la répression qui a duré trois jours.

L'Iran a menacé lundi soir d'expulser l'ambassadeur britannique à Téhéran, Rob Macaire, en cas de nouvelle "provocation" de Londres, deux jours après l'interpellation de ce diplomate que la République islamique accuse d'avoir pris part à un "rassemblement illégal".Téhéran "appelle à la cessation immédiate de toute ingérence ou provocation de l'ambassade de Grande-Bretagne à...