Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Erdogan et Poutine appellent à une trêve en Libye et une désescalade Iran/US

L'entrée en service du gazoduc est un "événement historique pour les relations turco-russes et la carte énergétique régionale", se félicite M. Erdogan, en ouvrant symboliquement les vannes de TurkStream avec son homologue russe.

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine à Istanbul à l'occasion de l'inauguration d'un gazoduc, le 8 janvier 2020. AFP / Ozan KOSE

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont appelé mercredi au cessez-le-feu en Libye, où leurs intérêts divergent pourtant, et ont exhorté les Etats-Unis et l'Iran à la "retenue" pour faire baisser les tensions au Proche-Orient.

A l'issue d'une rencontre à Istanbul à l'occasion de l'inauguration d'un gazoduc consacrant le rapprochement entre leurs deux pays, MM. Erdogan et Poutine ont appelé "tous les belligérants en Libye à cesser les hostilités à 00h00 le 12 janvier".

La Turquie a déployé des militaires en Libye pour défendre le gouvernement d'union nationale, son allié, face à l'offensive des forces de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, notamment soutenues selon Ankara par des mercenaires russes, ce que dément Moscou.

Dans une déclaration commune, MM. Erdogan et Poutine expriment en outre leur soutien à une conférence internationale prévue en janvier à Berlin afin de trouver une solution pour retourner au processus politique sous l'égide des Nations unies.

Alors que leurs différends sur la Libye et la Syrie menaçaient d'éclipser l'inauguration du gazoduc Turkish Stream, aussi appelé TurkStream, les deux présidents ont mis en avant le spectaculaire rapprochement entre leurs pays, qui avaient connu une crise majeure en 2015.

L'entrée en service du gazoduc est un "événement historique pour les relations turco-russes et la carte énergétique régionale", s'est félicité M. Erdogan, en ouvrant symboliquement les vannes de TurkStream avec son homologue russe.

M. Poutine, qui peut désormais compter sur cette infrastructure pour alimenter l'Europe du sud sans passer par l'Ukraine, a lui noté un renforcement du "partenariat entre la Russie et la Turquie dans tous les domaines".


(Lire aussi : Alerte aux balles perdues, l'éditorial de Issa Goraieb)


Appel à la retenue
L'autre dossier brûlant abordé lors de cette rencontre est la Syrie, où le régime soutenu par Moscou a multiplié ces dernières semaines les bombardements meurtriers sur Idleb (nord-ouest), ultime bastion des rebelles dont certains sont appuyés par Ankara, provoquant un afflux de populations vers la Turquie.

Dans leur déclaration commune, les deux dirigeants ont brièvement mentionné la situation en Syrie, sans appeler à une nouvelle trêve, comme le réclame Ankara.

Ils ont en revanche abordé l'escalade des tensions entre Téhéran et Washington après la mort du puissant général Kassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, dans une frappe américaine. "Nous affirmons notre engagement à désamorcer les tensions dans la région et appelons toutes les parties à agir avec retenue et bon sens et à donner la priorité à la diplomatie", ont-ils déclaré, selon le communiqué conjoint. L'opération qui a tué Soleimani "est un acte qui sape la sécurité et la stabilité de la région", ont-ils souligné.

La déclaration conjointe de MM. Erdogan et Poutine illustre leur volonté de mettre de côté leurs divergences pour se concentrer sur les intérêts communs.

Sur fond de tensions croissantes avec l'Occident, Ankara et Moscou ont notamment renforcé ces dernières années leur coopération dans le secteur de la défense, avec l'achat par la Turquie de systèmes antiaérien russes S-400, et celui de l'énergie, comme l'illustre le gazoduc TurkStream.

Avec cette nouvelle infrastructure, dont la construction a début en 2017, la Turquie sécurise l'alimentation de ses grandes villes énergivores de l'ouest et s'impose un peu plus comme un carrefour énergétique majeur.

Le gazoduc est formé de deux conduites parallèles longues de plus de 900 km qui relient Anapa en Russie à Kiyiköy en Turquie (nord-ouest). Au total, ces tuyaux pourront acheminer quelque 31,5 milliards de mètres cube de gaz russe chaque année.

TurkStream a déjà commencé la semaine dernière à alimenter la Bulgarie, frontalière de la Turquie, et est en train d'être prolongé en direction de la Serbie et de la Hongrie. Des responsables de ces trois pays étaient d'ailleurs présents à l'inauguration mercredi.



Lire aussi

Trump joue l'apaisement après les tirs iraniens en Irak

L’UE dénonce « l’ingérence » de la Turquie dans le conflit en Libye

Le Moyen-Orient post-Soleimani : 10 points pour comprendre les enjeux

Les Kurdes irakiens font le dos rond pour ne pas être emportés par la tempête

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont appelé mercredi au cessez-le-feu en Libye, où leurs intérêts divergent pourtant, et ont exhorté les Etats-Unis et l'Iran à la "retenue" pour faire baisser les tensions au Proche-Orient.
A l'issue d'une rencontre à Istanbul à l'occasion de l'inauguration d'un gazoduc consacrant le rapprochement entre leurs deux pays,...

commentaires (1)

SIMULACRE D,ENTENDEMENT. LA SYRIE ET LA LYBIE LES SEPARENT SANS AUCUN DOUTE.

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 52, le 08 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • SIMULACRE D,ENTENDEMENT. LA SYRIE ET LA LYBIE LES SEPARENT SANS AUCUN DOUTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 52, le 08 janvier 2020

Retour en haut