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Liban - Communautés

Crise économique et corruption au cœur des homélies

Mgr Bakhouni célébrant la messe de Noël à l’archevêché grec-catholique de Beyrouth.

Les difficultés économiques, la contestation populaire et la formation d’un nouveau gouvernement ont marqué les homélies de Noël dans les différentes églises du Liban. Les chefs religieux n’ont pas omis de mentionner les ravages exercés par la corruption sur le pays, de soutenir le soulèvement populaire et de rappeler les leaders politiques à leurs responsabilités.

• Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, au cours de la messe de Noël en l’église Notre-Dame à Bkerké, en présence du chef de l’État Michel Aoun : « Que Dieu inspire aux responsables, et à leur tête le président de la République, le meilleur moyen de sortir de ce tunnel sombre (…) Que ce nouveau gouvernement de salut soit formé de personnalités d’envergure nationale, connues pour leur spécialisation et leur compétence, afin qu’elles mettent le pays sur la voie de la reprise économique et sociale. Vous (à l’adresse du président Aoun) savez plus que d’autres l’état des différents secteurs du pays (…) et parmi les revendications qui vous sont parvenues, celle de la formation rapide d’un gouvernement de transition et de salut, composé de spécialistes indépendants, doté de prérogatives exceptionnelles. »

Le patriarche Raï avait auparavant diffusé son message de Noël : « Le peuple entier a exprimé sa douleur, exigeant des réformes, dans une révolte positive qui ne connaît pas de répit depuis 70 jours. Nous espérons qu’elle ne se transformera pas en une révolte destructrice (…) car elle représente une lueur dans l’obscurité qui enveloppe notre pays. Cette intifada, bénie et libre de toute affiliation, ne doit pas être ignorée par les responsables, qui ne doivent pas la décevoir. »

• Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, au cours de la messe de Noël en la cathédrale Saint-Georges au centre-ville de Beyrouth : « Les dirigeants de notre pays n’aspirent qu’à leur propre salut. Au lieu de réchauffer le cœur des citoyens, de leur assurer leurs droits les plus basiques, nous les voyons s’agripper à leurs sièges de peur de les perdre. Au lieu de dissiper l’inquiétude populaire, nous les entendons crier à l’effondrement économique et social. Au lieu d’assumer leurs responsabilités, ils montent le peuple contre l’Église et le poussent à exiger d’elle ce qui est du ressort de l’État. Or personne ne donne de leçons à l’Église (…) Le principe du “je” est ancré dans leur être, et pour l’intérêt privé, ils sont prêts à sacrifier le pays. »

• Le métropolite grec-catholique de Beyrouth, Mgr Georges Bakhouni, à l’archevêché : « La priorité du nouveau gouvernement doit être la lutte contre la corruption et le règlement de la crise économique la plus grave qu’ait connue le pays, sachant que la cause principale de cette crise est la corruption. Améliorer la situation économique et financière sans régler le problème de la corruption revient à n’avoir rien fait du tout. Lutter contre cette corruption généralisée à laquelle ont participé nombre de politiciens, d’hommes d’affaires, de juges, de religieux et de citoyens, signifie combattre un grave péché qui sévit à l’intérieur de nous, par la voie du repentir. »

• Le chef de l’Église chaldéenne au Liban, Mgr Michel Kassarji : « La fête, cette année, coïncide avec une colère populaire provoquée par l’irresponsabilité de l’État face à la crise et aux droits qui ne sont pas assurés. Cette révolte revendique la lutte contre la corruption, et la création d’une république fondée sur la justice, l’égalité et le respect de la dignité. »

• L’archevêque maronite de Tripoli, Mgr Georges Bou Jaoudé : « J’appelle les responsables à écouter la voix du peuple, menacé de pauvreté et de famine. Nous le voyons dans les files d’attente devant les commerces, ne pouvant disposer librement du fruit de ses économies, alors que les dirigeants ont amassé des fortunes colossales en profitant de la corruption. »

• L’archevêque grec-catholique de Tripoli et du Nord, Mgr Édouard Daher : « Le Liban passe par les circonstances les plus délicates de son histoire, sur fond de bouleversements régionaux et internationaux, et de crises politique, constitutionnelle et économique, sans compter la contestation populaire (…) Nous demandons au président de la République de collaborer avec le Premier ministre désigné Hassane Diab en vue de former un gouvernement conforme aux revendications populaires, capable de faire face aux défis politique, économique et financier, et d’effectuer des réformes économiques et structurelles afin de protéger la main-d’œuvre libanaise. »

Les difficultés économiques, la contestation populaire et la formation d’un nouveau gouvernement ont marqué les homélies de Noël dans les différentes églises du Liban. Les chefs religieux n’ont pas omis de mentionner les ravages exercés par la corruption sur le pays, de soutenir le soulèvement populaire et de rappeler les leaders politiques à leurs responsabilités. • Le...

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